Découvrez les romans en lice pour la 12e édition du Prix…
Dans ce petit port de la côte Atlantique, au tournant des années 1960, la vie est simple, rythmée depuis toujours par la mer et la pêche. Chacun y tient sa place, dans un ordre immémorial. Il y a le tenancier du bar du port, le garagiste «Courapied», la librairie-bazar «T'y trouves tout»... Et Joseph, notre narrateur. Joseph est fils unique, il grandit choyé par sa mère et dans l'adoration de son père, marin-pêcheur. La vie semble toute tracée. Jusqu'à ce qu'un drame fasse voler cette douce enfance en éclats.
La chronique bouleversante d'un homme libre ballotté par l'époque. Un roman poignant sur la vanité du temps et la fin d'un monde.
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Un court roman agréable à lire. Le récit semble hors du temps et de l’espace. L’action se déroule dans une petite ville séparée en deux, avec d’un côté la ville d’en haut et de l’autre le port, à une époque où la pêche était encore très artisanale. Le Port est comme un village, où vivent Joseph, le narrateur, et ses parents. Joseph qui raconte sa vie depuis que tout petit il observait sa mère, La Mère, depuis son parc d’enfant construit par son père, une maman dont il apprendra le joli prénom bien tardivement. Son père, Le Père, le Grand Jules, qui fait vivre les siens du produit de la mer avec son bateau, son canot, est la référence absolue pour Joseph, qui n’envisage, devenu adolescent, d’autre choix que celui de l’accompagner sur le canot.
Il y une grande part de nostalgie dans cette histoire familiale, pleine de joies, d’amour, mais aussi de tristesse et de drames. Joseph raconte le temps qui passe, l’activité de la pêche qui évolue avec les mentalités, la vie de gens fortement en relation avec le milieu maritime.
Les personnages qui entourent Joseph, Le père et La mère, sont également très attachants. À l’image de Madame T’y trouves tout, l’épicière, dont Joseph ne connaît pas le vrai nom, ou d’Eugène, surnommé l’Amiral, rapport aux cinq étoiles des bouteilles de vin qu’il écluse à bord de son Pinardier, comme ses amis appellent son bateau.
Il émane de ce roman sensibilité, pudeur et humanité, et l’écriture de François Colcanap brille par sa simplicité poétique. Un beau et émouvant moment de lecture.
Livre lu dans le cadre du Cercle Livresque. Merci à lecteurs.com et à Slatkine & Cie.
Un petit roman qui se lit vite sur l'histoire de Joseph fils d'un marin pêcheur.
Joseph est le narrateur. Il nous raconte comment, après le décès de ses parents, il erre dans la vie à la recherche de sens.
Tout y est raconté avec une certaine pudeur, une simplicité et cela m'a touchée.
Joseph évolue dans un monde en pleine transformation où tout va trop vite, où l'humain n'existe pas, où l'argent seul compte. Tous ses repères disparaissent.
Ce bouleversement est très bien décrit par l'auteur. Les personnages sont également très bien dépeints.
J'ai bien aimé ce roman mais il est trop court, trop rapide à lire. J'aurais aimé un peu plus de profondeur.
Merci Lecteurs.com et le Cercle Livresque pour cette lecture.
Un récit nostalgique, mélancolique et émouvant sur un temps révolu, une époque où chacun prenait le temps de vivre simplement malgré la dureté des tâches.
C’est l’histoire de Joseph, fils de pêcheur dans un petit port de la côte Atlantique dans les années 60. Il grandit entre un père qu’il admire, une mère qu’il choie. La vie suit son cours. Joseph grandit, il prend naturellement sa place auprès du Père comme il le nomme, apprenant avec application les rudiments du métier, le maniement du bateau, la pêche.
Lorsque le drame surgit, la vie préservée et douce de Joseph bascule brutalement.
En parallèle le monde des pêcheurs change : la majorité s’endette pour des bateaux plus performants, la rentabilité devient le fer de lance de ce métier jadis artisanal.
C’est un texte qui m’a touchée, Joseph silencieux, loyal, fidèle à ceux qu’il aime. Une tendresse qui affleure tout au long du récit. Des personnages secondaires bienveillants balayés par la modernité, alors que d’autres s’adaptent en devenant impitoyables.
Les phrases, à l’image de Joseph, sont simples, touchent droit au cœur. « Vivre, c’est être là où l’on est, pleinement, être qui on est, sans tricherie ».
Un texte humain, simple, poétique et bienveillant, hommage à une époque passée.
Une très belle surprise de lecture que ce conte des temps modernes qui pose avec habileté et douceur des questions cruciales et d’actualité, ne versant à aucun moment dans le militantisme où la radicalité.
« Je ne comprends pas ce qui se passe autour de moi, ce qu’ils ont tous à casser les falaises, détruire les bancs de sable et remplacer les hommes par les machines mais je sais ce que j’aime ».
Enfant unique, Joseph grandit entre sa mère, femme au foyer, et son père, marin-pêcheur, dans un petit port, quelque part sur la côte, à l'écart de la ville. Sa voie est tracée : il suivra les pas du père et deviendra pêcheur. Mais un drame en décidera autrement, faisant basculer Joseph dans une vie d'adulte où il se sent étranger.
L'auteur a choisi de faire de Joseph son narrateur. Ce parti pris s'avère extrêmement structurant pour le livre et l'a rendu décevant pour moi.
Joseph est un garçon simple, intelligent mais peu éduqué. Il raconte donc sa vie, et décrit son environnement, avec des mots simples, ceux du langage courant. Il peine à mettre de l'emphase pour décrire les drames qu'il traverse, les succès que lui permet son bon sens, ou les transformations majeures de son environnement.
Il en ressort une impression de platitude, de vie trop linéaire, d'environnement immuable. Pourtant il va s'en passer des choses, des ruptures même, dans la vie de Joseph ; attendues parfois (on n'arrête pas la modernité !), ou plus surprenantes, mais tout cela semble étouffé sous un discours trop simple.
A l'extrême, on peut avoir le sentiment que Joseph vit sa vie sans être trop concerné par ce qui lui arrive, par ceux qui l'entourent, à une ou deux exceptions près, ou par son environnement.
Ce n'est qu'au dernier chapitre qu'on comprendra que Joseph y est dans doute plus sensible qu'on ne pourrait le croire. Un peu tard ! Dommage...
Un roman qui apporte une bouffée d'air frais dans la production littéraire actuelle .
Un air venu du large, d'un petit port français sur la côte atlantique, et d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, d'un temps où la pêche était encore artisanale .
C'est dans ce port que Joseph, le narrateur a vécu son enfance, les meilleures années de sa vie.
A présent, loin, bien loin de ses racines, il revient avec émotion et nostalgie « flâner dans le temps du Père et de la Mère », ce temps béni. Des gens modestes ; La Mère, à la présence chaude et douce, Le Père, un pêcheur auquel Joseph s'identifiait . Mais des parents trot tôt disparus .
Si seulement les méthodes de pêche n'avaient pas changé, si des réglementations et des normes absurdes n'étaient pas apparues, Joseph aurait pu reprendre le flambeau !!
Alors Joseph a créé, en relation avec le monde de la pêche, une petite industrie qui a prospéré au delà de ses attentes, mais sans qu'il s'en trouve heureux. Car Joseph ne sent pas l'âme d'un homme d'affaires, fussent-elles florissantes.
A la fois récit de souvenirs d'une enfance heureuse, et roman du terroir, l'ouvrage n'échappe pas aux caractéristiques de ces deux genres. On y trouve l'évocation du microcosme d'un village portuaire, peuplé de ses membres traditionnels : le maire et le curé, de ses personnages pittoresques ( la mère T'y trouves tout, la charcutière ). On suit le quotidien de ces gens simples .
Ce lieu qui constituait pour l'enfant un lieu idyllique, comme une sorte de cocon protecteur, est désormais devenu un paradis perdu car en 30 ans, les pêcheurs ont vu leurs méthodes de pêche se transformer, la commune s'est transformée et cherché à attirer le tourisme. Si beaucoup se sont adaptés, d'autres sont restés en marge de la modernisation. C'est le cas de Joseph et de ses deux vieilles amies dont il devient le bon samaritain.
Le lecteur voir régulièrement s'opposer dans le roman - un peu passéiste, il faut l 'avouer- attachement au passé et désir d'avenir, immobilisme et progrès, valeurs traditionnelles et valeurs modernes.
Si le dénouement m'a surprise et m'est apparu d'abord comme une pirouette habile pour conclure, cet épisode final me paraît maintenant, après sa relecture, comme se rattachant bien au thème central du roman : le paradis perdu . Se pourrait-il que ce paradis perdu renaisse ?
Un héros attachant, une écriture sobre, sensible et tout en pudeur.
Je me suis laissée prendre au charme discret de ce roman émouvant, un charme un peu rétro peut-être .
Merci à Lecteurs.com et aux Editions Slatkine et Cie de m'en avoir permis la lecture
Je tiens à remercier le « Cercle Livresque » de Lecteurs.com ainsi que les Éditions Slatkine & Cie pour l’envoi de ce très joli petit roman qui fleure bon la simplicité et la poésie !
Joseph va grandir dans un environnement paisible, avec celle qu’il va appeler « maman », avant d’avoir l’âge de la nommer « la mère », comme le fait « le père », son idole. Son univers sera principalement « le port » (c’est à dire la rue du Port et ses commerçants !) jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de suivre son marin-pêcheur de géniteur.
Voici un récit lumineux, où les premières années s’écoulent dans une atmosphère emplie de bienveillance. Récit qui ferait songer aux souvenirs d’enfance d’un Pagnol né du côté de l’Atlantique, plutôt que de la Méditerranée …
François Colcanap nous conte, au fil de ces vingt courts chapitres, ce que fut la joie de vivre du jeune Joseph, avec tendresse et nostalgie. Avec pudeur aussi lorsque le drame va toucher Eugène et Le Père … Avec lucidité encore, lorsque l’âge aidant, il va réaliser que cette vie de marin-pêcheur est loin d’être idyllique …
L’écriture est douce, touchante et doté d’un charme mélancolique. Une narration de 174 pages où nous rencontrons – pour notre plus grand plaisir – des personnages aux surnoms truculents, décrits avec beaucoup d’esprit, de délicatesse et de sensibilité !
Un poème de René Char en épigraphe et c'est déjà, pour moi, une complicité instaurée avec le roman à venir ! Complicité qui n'a cessé de se confirmer tout au long de ma lecture de ce joli premier roman.
La vie semble bien douce dans ce petit port de l'Atlantique au mitan des années 60. Tous les habitants se connaissent, se saluent, se parlent, au bistro ou à la sortie de la messe. Pour Joseph, le narrateur, le village est une extension du cocon familial dans lequel il grandit, blotti dans l'amour de ses parents. Les jours s'écoulent semblables les uns au autres dans la familiarité des lieux, des personnes et des petits évènements quotidiens. Nulle question à se poser : plus tard, Joseph sera marin-pêcheur, comme son père, son idole, son héros et la vie continuera comme ça... tranquille... sans accrocs...
Mais vient le temps de la pêche intensive qui nécessite de plus gros bateaux qui nécessitent de plus gros crédits qui nécessitent une pêche de plus en plus intensive. Joseph assiste en spectateur à cet engrenage fatal et absurde, car son père a choisi de garder son ancien bateau et son mode de pêche traditionnel. La disparition dramatique de ses parents projette le jeune garçon de l'adolescence à l'âge adulte, d'une vie au tracé défini aux troubles d'un avenir incertain. La trajectoire de Joseph s'infléchit alors que parallèlement la modernité transforme insidieusement le village et ses habitants. Dès lors l'éventail des possibles se restreint pour qui ne veut pas se soumettre...
J'ai trouvé beaucoup de charme à cette histoire racontée avec une simplicité innocente qui n'exclut aucunement la lucidité. Joseph semble se laisser porter par les évènements sans avoir prise sur eux, mais ce n'est que l'apparence d'un personnage fondamentalement bon et accommodant qui finalement, sans brutalité, ne transige ni sur ses rêves, ni sur ses exigences. Le naufragé du titre peut correspondre à ce personnage qui ne parvient pas, (mais qui ne souhaite probablement pas non plus) à participer à une vie sociale et économique aux antipodes de celle qu'il a connue dans son enfance. Mais le naufrage peut aussi renvoyer à celui d'un monde dont le souvenir ne semble plus subsister que dans la mémoire des anciens et dans celle de Joseph.
La clarté de l'écriture déroule le fil des années et témoigne des changements qui bouleversent progressivement le village et, au-delà de ce territoire circonscrit, le monde. François Colcanap évite les écueils du passéisme et du cynisme pour nous livrer un constat désenchanté et lumineux sur une période qui a vu se transformer profondément les structures de la société.
Un petit port de l'Atlantique dans les année 60; Joseph vit heureux entre son père, marin pêcheur auquel il voue un amour et une admiration sans borne et sa mère qui s'occupe du foyer; La vie est douce et tranquille mais à 22 ans, sa vie explose et il a l'impression de n'être plus rien. Un homme, chef d'entreprise, lui redonne l'envie de vivre. Mais à nouveau, le sort s'acharne.
Ce roman est comme un conte, une histoire simple, avec des bons et des moins bons, pour ne pas dire des méchants, avec une morale à la fin, à portée générale et universelle.
C'est la chronique de la disparition d'un monde, celui de la pêche artisanale au profit des gros bateaux qui endettent les marins et épuisent les ressources naturelles, des petits commerces où on trouve tout, où on fait crédit car toute le monde se connaît mais qui sont appelés à fermer leur rideau devant le modernisme, de la petite entreprise comme une famille qui doit répondre aux exigences de la concurrence et du profit en y perdant son âme, d'un petit port de pêche sacrifié au tourisme de masse.
Joseph n'est pas adapté à ce monde qui vient et qui va à l'encontre de toutes les valeurs que lui ont inculquées ses parents. Et il rejette les règles imposées, il refuse cette évolution.
La mer est ici un personnage à part entière qui rythme la vie des habitants au gré de ses marées; pour Joseph, elle est à la fois la vie avec ses sorties en mer avec son père avec lequel il est en parfaite communion dans ces moments-là et la mort car elle a englouti son père; il s'en éloigne un temps en travaillant dans une entreprise de pêche mais il y reviendra; la mer devient alors symbole de renaissance lorsqu'elle l'amènera sur une île où il retrouvera les valeurs transmises par ses parents.
Le titre "Le naufragé" fait bien sûr référence au monde de la mer mais également à celui qui se noie, qui ne peut plus respirer et vivre dans une société qui tourne le dos au passé, aux traditions, aux relations humaines pour s'enfoncer dans la recherche du profit, le paraître.
Ce roman est émouvant grâce à un style simple, dépourvu de pathos malgré les drames. Il est nimbé de tendresse, de nostalgie et de mélancolie. J'ai juste regretté une fin un peu bizarre mais n'étions-nous pas dans un conte finalement?
Ma note 4,5/5
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