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Le traumatisme de la défaite de juin 1940 ne peut à lui seul expliquer l'appel au maréchal Pétain et l'adhésion massive des Français à sa personne. Avec ce vieillard chargé d'ans et de gloire, la France avait quitté depuis longtemps le monde de la rationalité politique pour entrer dans celui de l'imaginaire. Un imaginaire dont les premiers sédiments se déposèrent pendant la Grande Guerre pour dessiner, quelques années plus tard, cette représentation idéale du chef, du héros national et du sauveur. L'appel au maréchal Pétain relève d'une logique historique qui ne doit rien au hasard. Il repose sur une conception ancienne et particulière de l'histoire qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Le mythe de l'homme providentiel répond toujours à une situation de crise dont la finalité politique est le dépassement des difficultés pour retrouver l'ordre des choses. Il participe d'une vision profondément conservatrice de la société, une société jugée incapable de trouver en elle les ressources nécessaires à son propre salut. Le mythe Pétain possède cette part de vérité. Mieux, il révèle, comme le souligne Mircea Eliade, «les structures du réel» : en l'occurrence, l'ampleur catastrophique de l'effondrement d'une nation et les difficultés récurrentes d'un peuple à assumer les revers de son histoire.
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