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Depuis sa disparition accidentelle en 1991, le graphiste allemand Otl Aicher, né en 1922, n'a cessé de faire couler l'encre. Ces dernières années, la cadence des expositions, publications et autres études interrogeant son oeuvre semble même s'être intensifiée. Ainsi en témoignent les ouvrages Otl Aicher, Gestalter (Hatje Cantz, 2012), Lufthansa and Graphic Design - Visual History of an Airline (Lars Muller Publishers, 2012) et l'exposition que les Archives de l'école d'Ulm consacrèrent très récemment à son travail.
Otl Aicher fut lui-même à l'origine de nombreux projets éditoriaux dont la qualité, tant théorique que graphique, est indéniable. Il lui était en effet souvent impossible de collaborer avec une entreprise sans proposer à ses responsables de mettre au point un voire plusieurs ouvrages d'ordre historique ou photographique.
Ces ouvrages étaient souvent des supports de communication à destination du grand public. En 1984, l'ouvrage Kritik am Auto est largement nourri par sa collaboration avec la marque BMW. Aussi, entre 1986 et 1991, Otl Aicher fera en sorte que la firme FSB, spécialiste de la poignée de porte, publie au rythme effréné d'un opus par an des recherches en lien avec la main et l'acte de préhension. L'entreprise fera perdurer cette tradition bien après la mort de son expert en graphisme.
Si l'ensemble des textes rédigés par Otl Aicher s'affirme comme un corpus incontournable dans l'histoire du design européen, si les ouvrages concernant sa carrière se multiplient aujourd'hui, rares sont ceux qui traversent les frontières de l'Hexagone. Pourtant, les recherches menées par ce praticien allemand eurent bel et bien des retombées en France. En témoignent le parcours de Claude Schnaidt et la création de l'Institut de l'Environnement, école transdisciplinaire. Les évolutions du graphisme français, ses positions historiques comme ses dernières mutations économiques, peuvent ainsi être éclairées par la posture - éminemment politique - du maître allemand.
Quelques mois avant de disparaitre, Otl Aicher compila justement ses principaux écrits dans un ouvrage intitulé die welt als entwurf (Ernst & Sohn, 1991) - le monde comme projet. Le designer rappelle ainsi la définition qu'il donnait au modernisme et, par là même, explicite sa haine de l'univers postmoderne dans lequel « les musées deviennent des parts de tartes et les machines à café des colonnes cannelées ». Il revient sur ses expériences pédagogiques, distingue avec précision l'école d'Ulm du Bauhaus. Il salue le travail de fameux confrères, designers « moralistes » dans le bon sens du terme, tels Hans Gugelot ou les Eames.
Enfin, il dessine les contours d'une pratique créative dont l'éthique défie les cloisonnements disciplinaires établis. Laissant de côté ses textes spécialisés en graphisme ou en typographie pour ne sélectionner que les essais donnant à comprendre sa vision globale du design, ce dernier ouvrage d'Otl Aicher connut un franc succès. Il fut rapidement traduit en langue anglaise : the world as design (Ernst & Sohn) parut en effet dès 1994 avec une préface de son ami et ultime collaborateur, l'architecte Normal Foster.
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