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À Jérusalem, voici près de trois mille ans, un auteur inconnu composa un ouvrage qui depuis lors a formé la conscience spirituelle d'une bonne partie du monde...
Le «Livre de J» : tel est le nom donné par les savants à la partie la plus ancienne du Pentateuque, rédigée sans doute à Jérusalem au Xe siècle avant notre ère, et aujourd'hui en grande partie perdue. C'est à la découverte de ce chef-d'oeuvre que nous invite le grand historien de la littérature Harold Bloom, dans une interprétation aussi rafraîchissante que joyeusement iconoclaste.
Que dit Bloom, en effetoe D'abord que J est avant tout un géant littéraire, au même titre qu'Homère ou Shakespeare. Ensuite, et c'est plus dérangeant s'agissant de la source originelle d'un texte sacré, il montre que J est un auteur profane. Enfin - et le paradoxe atteint ici son comble - Bloom avance l'hypothèse que J était une femme, plus précisément une aristocrate de la cour royale d'Israël.
Abondamment discutée depuis sa publication, il y a près de vingt ans, la thèse de Bloom reste aussi séduisante que controversée. On trouvera ici tous les éléments nécessaires pour se forger une opinion : le texte du Livre de J lui-même, traduit de l'hébreu, ainsi que les analyses magistrales de Bloom, qui résonnent par-dessus tout comme un éloge vibrant de la littérature - et surtout de la lecture.
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