Les marches de palais à fleur d'eau semblaient mener le dieu invisible vers des merveilles solitaires sur le point de mourir... des salles où les hôtes n'étaient plus humains. Des salles à colonnes un peu lugubres, mais mystérieuses et grandioses, qui accueillaient dans leur antre glacial les eaux sauvages venant battre au bas de grilles rouillées. Celles-ci ouvraient également sur des jardins intérieurs, humides et rebelles. La végétation y était luxuriante, venimeuse, accaparante... Une statue solitaire, adossée à un mur, gardait parfois ces halls d'entrée insolites. Perdue dans un monologue atemporel, elle lançait son appel indicible au passager des eaux... Et soudain jaillirent de leur nuit luisante des dômes et des colonnes puissantes d'une blancheur inquiétante. Une cité fantastique, surgie de la lagune, prenait sa vie spectrale, alors que les hommes se retiraient des quais. Seules quelques ombres très noires et rapides se profilaient encore sur les gigantesques escaliers blancs de ces édifices, qui ne trouvaient même plus leur reflet dans les eaux tant elles étaient devenues ténébreuses... Dans quel rêve abyssal leur passager était-il en train de s'engloutir ? De quel côté du miroir ressurgirait-il ?
Les Jardins de la Renaissance : des perspectives à rebours qui mènent au coeur même du souvenir, du jardin secret, originel de l'âme, où tout se recrée sur un autre mode de perception. Le livre littéraire par excellence, celui que tout amateur de belle littérature rêve d'écrire, et tout lecteur exigeant, de pouvoir lire afin de le pouvoir prendre et reprendre encore et encore afin de
se faire bercer par la musique des mots.
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