80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Par quels chemins n'avait-il pas erré ! Jeune garnement insouciant plus habile à jouer les dénicheurs et à trousser les filles de ferme qu'à se rendre utile, Philibert De Brechignac avait été, un jour de grande colère, promptement expédié par son père en Palestine pour se faire homme. Et homme, il l'était devenu au bout d'un bouleversant chemin initiatique.
Contrairement aux croisés querelleurs qui ne pensaient qu'à piller et se livrer à la débauche, Philibert avait partagé le grand rêve initial du Temple : associer l'Occident à l'Orient dans un modus vivendi né d'une tolérance réciproque. Une jeune Sarrasine lui avait fait connaître l'amour fou de ses vingt ans, un amour auquel de tragiques événements avaient injustement mis un terme brutal. Ivre de douleur, Philibert était entré au Temple. Il y avait beaucoup vu, beaucoup appris, avant d'être admis dans son Ordre Noir.
Parvenu au sommet de la hiérarchie secrète d'un Temple qui avait su se transfigurer pour survivre, modelé par ce qu'il avait vécu, subi et enduré, bouleversé par tous les crimes perpétrés au nom de Dieu ou d'une foi dévoyée, Philibert De Brechignac avait atteint le sommet de sa quête en découvrant avec ses frères rescapés une philosophie naissante et jusqu'alors inconnue.
Les idées ne meurent jamais, prétendaient à la fois ses frères et ceux qui ne l'étaient point. Mais, avaient-ils raison ?
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