"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Il y a eu ce garçon. Bleu. Bleue était son âme. Bleu était son coeur. Bleus étaient ses yeux, même si aux yeux des autres ils apparaissaient bruns. Mais moi, je les savais bleus car ils contenaient l'infini. » À son arrivée au collège, le nouveau, tel un dieu que l'on ne peut nommer, devient vite le centre de toutes les attentions car il sort de six mois de coma durant lesquels il prétend avoir séjourné dans un monde où tout est bleu.
Tous les jours, Léa l'attend pour faire le chemin du retour avec lui et en apprendre plus sur cet étrange pays bleu où il était si heureux, si paisible. Mais elle n'est pas la seule à être subjuguée par ses paroles : toutes les filles de l'école ne pensent et ne respirent plus qu'en bleu.
Quand « le garçon bleu » décède par noyade, Léa n'a plus qu'une idée : sombrer à son tour dans le coma pour rejoindre celui qu'elle aime.
Ce livre tourne principalement autour de deux personnages : Léa et Thaïg, le « garçon bleu ». Léa est une jeune fille banale qui est en classe de seconde. Sa vie va changer du tout au tout quand un garçon sensé être en terminale arrive dans sa classe en milieu d’année. Celui-ci dit avoir été dans le coma pendant six mois (ce qui explique son retard scolaire) et avoir voyagé dans un monde où tout était bleu : allant de la couleur de la peau jusqu’au soleil. Il conservera toujours une part de mystère qui rendra les filles folles amoureuses de lui et les garçons hyper jaloux. Léa fera le chemin de retour de l’école avec lui tous les jours et aura l’occasion de pouvoir parler du monde bleu avec lui. Mais, un jour Thaïg disparaît et Léa se rendra compte qu’il n’était pas forcément celui qu’il disait être.
L’auteure nous trace le portrait d’une jeune fille banale (qui pourrait vous ou moi) mais un peu naïve, qui tombe amoureuse d’un garçon « hors du commun » qui lui parle d’un monde ou tout est bleu et magnifique. Ils ne parlent quasiment que du monde bleu et Thaïg reste toujours évasif quand il doit parler de lui-même. En peu de mots : il la baratine et ça marche bien, Léa ne se rendant compte de rien.
Ce livre nous montre aussi comment une simple relation basée sur peu de choses peut facilement détruire une vie. En effet, le roman débute sur une héroïne dépressive qui se laisse mourir dans son lit et qui n’a plus rien à faire de tout. C’est à la suite de la visite d’une psychologue chez elle qu’elle nous racontera son histoire et ce qui la mise dans cet état végétatif.
La principale thématique de ce livre reste tout de même le coma et la manière dont une personne vit après une telle expérience. Le récit est bien mené et on sent que cette expérience a profondément marqué Thaïg qui reste choqué de la vie réelle. Dans le monde bleu, il n’existait qu’une seule couleur sous toutes ses nuances mais aussi des signes distinctifs qui permettaient aux personnes de se reconnaître. La réalité est bien différente de cela.
L’histoire est donc racontée sur deux front mais toujours du point de vue de Léa : Pendant et Après la rencontre de Léa avec Thaïg. Les chapitres qui racontent la relation entre les deux personnages au lycée sont racontés au passé mais destinés à Thaïg, un peu comme si Léa lui écrivait une longue lettre. Les chapitres qui racontent la vie de Léa après qu’il ai disparu sont racontés au présent. Les première et troisième parties nous rancontent la vie de Léa « après » et la longue reconstruction de sa vie. La deuxième partie alterne entre les deux histoires un chapitre sur deux.
J’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir lire l’état d’esprit pendant et après sa rencontre avec Thaïg : on peut bien voir son évolution mais aussi la naïveté des jeunes filles qui sont parfois trop crédules. Cependant, je n’ai pas vraiment aimé ce coté crédule et naïf de Léa, et de toutes les autres filles de la classe d’aillaurs, qui arrive beaucoup trop vite dans l’histoire à mon goût. Léa croit tout ce que Thaïg dit dès son premier jour de cours (je trouve que ça aurait pu attendre quand même un petit peu…).
En plus des deux personnages principaux, on découvre Mina, la meilleure amie de Léa. Cassandre, la fille branchée de sa classe qui sort avec Maxime, le plus beau garçon de la classe ; c’est aussi la peste de la classe. Roxanne, l’ancienne meilleure amie de Léa : elles reprennent contact au lycée. Il y a aussi Oanelle, chez qui aura lieu une soirée mémorable. Et Deborah, une jeune fille que connaît Thaïg, qui partage avec lui l’expérience du coma.
En conclusion, ce livre a été tout de même une très bonne découverte. C’est un livre assez spécial dont l’alternance entre les deux périodes peut un peu destabiliser au début. Mais c’est un très bon livre sur le premier amour et la reconstruction de soi. J’ai un seul point négatif à soulever encore une fois : la crédulité des jeunes filles qui vient beaucoup trop vite à mon goût (même si ça ne nuit pas à l’histoire). C’est un roman qui se lit très vite et une lecture vraiment interéssante ! Un livre à découvrir de toute urgence ! Je suis contente d’avoir découvert cette auteure ainsi que cette maison d’édition par le biais de Babelio. Je pense que je suivrais leurs publications de plus près !
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