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Enfant, on rêve de traverser de vastes forêts, de remonter des rivières mystérieuses, de franchir des cols au-dessus des nuages, de se perdre dans l'immensité des montagnes ; on rêve d'y rencontrer des chasseurs, des caravaniers, et pourquoi pas de belles inconnues ; on rêve d'apprendre leur langage, de partager leur vie, de forger avec eux des amitiés aventureuses. Ces rêves, Éric Valli, bercé par les récits des grands voyageurs, les a réalisés dès son adolescence. Tout au long de ses périples himalayens, il n'a jamais cessé de rédiger des carnets de route, qui forment la matière première de ce livre. Le ciel sera mon toit perpétue avec chaleur et intrépidité la tradition des Bruce Chatwyn, des Nicolas Bouvier, et nous fait découvrir des peuples ignorés parfois même de leurs voisins. Valli n'hésite pas à partager, des mois voire des années durant, les habitudes de vie souvent très rudes des gens qu'il a décidé de rencontrer. Il participe ainsi à la transhumance des yacks porteurs du sel des grands lacs tibétains vers les basses vallées du Népal, il court les forêts avec les chasseurs de musc ou de miel : des mois de voyage dans le froid extrême, au cours desquels le danger et la précarité scelleront des attachements profonds. On reste frappé par l'extraordinaire obstination dont Éric Valli fait preuve, ne se laissant jamais abattre par un refus, un échec, un accident de parcours. Il semble animé d'une force qui le dépasse et le pousse sans cesse en avant. Voyageur avant d'être photographe, il ne cherche pas le cliché spectaculaire, mais le partage authentique. Cette générosité donne à ses textes un souffle, une fraîcheur, un charme incomparables.
Ça commence très fort, par une scène vertigineuse, en avril 1985. Éric Valli est dans une falaise où il doit photographier des nids d’abeilles. Soudain, il est victime d’une attaque massive de ces insectes défendant leur habitat et leur miel que les Rajis, le peuple des abeilles, savent récolter. Toute une partie du livre sera consacrée, plus tard à la vie de ce peuple unique mais, en attendant, Éric Valli nous ramène à son enfance, à Dijon.
Un peu plus tard, alors qu’il est pensionnaire à Besançon, c’est chez un libraire qu’il réussit à s’évader. Puis, un camarade lui parle du Yémen. Ses parents étant ouvriers, leurs moyens sont limités. C’est pourquoi son père quitte son travail de potier pour vendre des tableaux, ses tableaux…Il a su lui faire lire Henri de Monfreid, Jack London, Joseph Conrad, Bernard Moitessier, des récits de voyages qui ont beaucoup marqué le jeune Éric.
À 17 ans, il part pour Beyrouth puis en Syrie et se retrouve avec des Fedayin en plein septembre noir… En auto-stop, en ferry, en bus, Éric Valli gagne l’Afghanistan puis le Népal et va consacrer la plupart de son temps à cette région du monde. Ses reportages photos alimentent les pages du National Geographic, de Paris-Match, de Geo, de Stern mais c’est le fameux film : « Himalaya, l’enfance d’un chef », tourné au Dolpo, qui l’a vraiment popularisé. Au fil des pages de ce livre nous est contée par le détail l’histoire des Dolpo-pa franchissant les plus hauts cols de la planète pour, après trois semaines de voyage, aller échanger le sel contre le grain.
L’ouvrage foisonne d’autres épisodes de la vie aventureuse d’Éric Valli, un homme qui cherche avant tout à entrer en contact avec les gens qui vivent là où il se rend. Il sait partager leur vie, comprendre leurs problèmes et se faire adopter par eux.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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