Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l'école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif...
Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pouvoir. Ilya documente ces années mouvementées en prenant des photos, tandis que Micha se rapproche du samizdat. Et lorsque Micha est dénoncé et déporté dans un camp, c'est Sania qui se charge de s'occuper de sa femme et de son enfant.
Dans une vaste fresque qui plonge le lecteur au milieu de la tragédie soviétique, Ludmila Oulitskaïa sait tirer le meilleur profit de son immense talent de conteuse pour évoquer aussi bien la grandeur des hommes mus par le courage, les idéaux et l'amour, que les horreurs de la lâcheté, de la trahison et de la violence politique. Un magnifique roman dans la grande tradition russe.
Permettez-moi de commencer ma chronique en présentant le roman par des données mesurables.
C'est un « pavé » qui pèse 750 g, qui est constitué – dans l'édition Gallimard- de 488 pages aux caractères d'imprimerie petits et serrés et qui comporte 31 chapitres .
C'est non pas une saga, mais une triple saga , celle de trois amis d'enfance, qu'on suit pendant 43 ans, en mars 1953 jusqu'en mars 1996. 43 années jalonnées d' événements politiques importants pour l' URSS et pour la vie de ces 3 personnages principaux.
En 1953, ils ont une douzaine d'années, sont élèves d'un même collège.
Ils forment le trio des LURS : ( acronyme de : Les Amateurs de Lettres Russes), unis qu'il sont par l' intérêt que leur a transmis d'un professeur de lettres porteur d'un charisme comparable à celui du prof du film : Le cercle des poètes disparus « La littérature est la seule chose qui aide l'homme à survivre et à se réconcilier avec son temps ! Et la poésie est le coeur de la littérature, la concentration suprême de ce qu'il y a de meilleur au monde et dans l'homme. C'est la seule et unique nourriture de l'âme »
Ilya , pauvre et plutôt laid va développer une passion pour la photographie, le reportage
Micha qui est juif se consacrera à la poésie et plus largement à la littérature .
Sania , faute d'avoir pu devenir pianiste en raison d'une blessure à la main deviendra musicologue.
Leur engagement artistique et politique fera d'eux des citoyens surveillés, emprisonnés, trahis parfois aussi et aura des conséquences la vie de leurs proches : épouses , enfants, parents, grands parents ou amis qui les cachent ou les soutiennent.
Le roman est ainsi peuplé d'une foule de personnages dont les noms sont d'autant plus difficiles à mémoriser que chacun d'eux est désigné par un prénom, un nom, un diminutif.
Si j'ai réussi pendant 200 pages à suivre la narration, par la suite le nombre des personnages augmentant régulièrement je me suis sentie perdue.
De plus assez vite, la narration n'est plus restée chronologique, Ludmilla Oulitskaïa, revenant sur le passé ou se projetant dans l'avenir.
Que faire alors ?
Poursuivre la lecture de ce tissu d'histoires qui s'entremêlent comme le suggère l'illustration de couverture ou arrêter.
J'ai pris le parti de continuer car chacun des 37 chapitres est consacré à un épisode particulier de la vie de chaque personnage, il constitue un tout en lui-même , grâce au grand talent de narratrice ou de conteuse de Ludmilla Oulitskaïa .
J'ai donc lu le roman comme une succession de tranches de vie, variées dans le contenu et dans leur tonalité : tantôt dramatiques, tantôt émouvantes ou teintées d'humour, et cela sans jamais m'ennuyer .
Je garde le souvenir d'un livre riche, d'un très grand intérêt, non seulement historique et politique mais aussi sociétal, pour les détails du quotidien ( le logement , la nourriture, les relations au sein de la famille).
Pas fini pourtant bien écrit
Quarante ans d’histoire russe vus par l’intermédiaire d’Ilya, Sania et Micha, un trio formé à l’école et dont l’amitié sera indéfectible tout au long de leur vie.
Une foison de personnages, d’innombrables allers et retours dans le temps rendent la lecture ardue.
Mais quelle lecture !
Un énorme pavé de plus de 700 pages dont on a souvent l’impression qu’on n’en verra pas le bout mais qui vous emporte dans un incroyable tourbillon.
Des personnages de fiction mêlés à ceux de l’histoire russe.
L’après stalinisme n’est pas de tout repos et les dissidents n’ont pas la vie facile.
Le quotidien, les personnages, les circonstances sont d’un réalisme qui fait froid dans le dos.
Il s’en faut souvent de peu pour que le KGB intervienne et détruise des familles.
Au nom d’un idéal communiste qui aurait pu être merveilleux s’il ne s’était révélé totalitaire, des vies entières sont bouleversées.
Un livre complet, enrichissant, de surcroît bien écrit qui illustre tout un pan de l’histoire russe.
lu par Elysabeth
Leur amour pour la littérature pousse trois jeunes amis, Ilya, Sania et Micha à devenir des dissidents du régime soviétique.
Ilya, grâce à la photographie, Micha par le samizdat* se positionnent par rapport au pouvoir. Sur dénonciations, leurs domiciles sont perquisitionnés. Micha est déporté dans un camp. En son absence, Sania s’occupe de sa femme et de sa petite fille qui va naître pendant sa captivité.
L’auteure nous plonge dans la vie quotidienne soviétique, nous dévoile la lâcheté, la trahison, la violence et le courage de ces hommes et de ces femmes.
Si vous avez aimé « Seul dans Berlin » de Hans FALLADA, ne passez pas à côté de ce grand roman !
*(Le samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel.)
Une entrée en matière percutante et un roman qui se lit avec facilité et plaisir pour suivre nos trois jeunes personnages dans la Russie communiste à suivre.
Cette plongée dans la Russie communiste et la vie dans les appartements communautaires est réussie. Au delà de l'amitié initiale et des chemins suivis par nos trois jeunes héros, on découvre la vie d'Olga et beaucoup de personnages connexes qui nous font découvrir autant de facettes de la vie de Moscou que des campagnes éloignées. L'approche littéraire défendue et les choix politiques sont toujours en écho et cette lecture donne envie de relire les classiques de la littérature russe.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 6 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 8 jours
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