"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le chant de l'Orme est un roman écrit avec le Vent, la chair de la Terre et la peau du Temps. Entre ses pages, la lumière de ce qui nous survit, la recherche d'une autre façon d'être au monde. Stéphane Guiran nous fait traverser le 20e siècle sous le regard libre d'un orme centenaire, un des tout derniers survivants, témoin éclairé de nos errances et espérances. Au fil de ses souvenirs se dessine le chemin d'une lignée d'hommes et de femmes. Des êtres sensibles, qui apprennent à se trouver, depuis les aléas de l'Histoire jusqu'aux doutes et aux peurs que nous rencontrons aujourd'hui. Une odyssée empreinte d'émotions, qui rend hommage au vivant, aux présences qui nous entourent et nous guident, au souffle d'espoir qu'elles nous transmettent face à un monde qui change. Les oeuvres d'art et les écrits de Stéphane Guiran s'inspirent et se répondent comme autant de façons d'éclairer une même voie, faite de poésie et de lumière. Une voie où notre nature intérieure retrouve sa place au sein du vivant. Un fil tendu entre le réel et rêve, sur lequel nos certitudes se perdent pour ouvrir d'autres possibles. Tirage d'art publié à l'occasion de la présentation de l'installation Le chant des Ormes au Domaine de Chaumont-sur-Loire, saison d'art contemporain 2022.
Ils sont rares les moments dans la vie d'un lecteur où le hasard fait bien les choses. Instagram. Une rencontre à l'autre bout de la France. Un roman. Un artiste. Une oeuvre d'art. En suspension. Respiration. Longue respiration. Panne de batterie à 2 heures du matin. Bienveillance. Générosité. Amitié. Voilà comment j'aurais pu définir les prémices de ma rencontre avec Stéphane Guiran. Avant l'homme j'avais découvert la plume et le sens de la formule. Celle qui évoque tant d'émotions en chacune de ses syllabes.
Un. Deux. Trois.
Respire.
En cette période de rentrée littéraire qui occupe toutes nos énergies, je vous propose un roman poétique ancré dans notre réalité. À travers ce monde englué de rapidité et de panique, ce livre fait sens. Respire jeune orme. Peut-être y a t-il dans cette société un moment propice à lire le chant de l'orme. À se poser et méditer sur ce que nous sommes. À travers notre propre regard mais aussi celui d'autrui. Regarder ce qui nous entoure, observer et commenter, voire agir dans le meilleur des cas. Sans jamais devenir moralisateur, Stéphane Guiran nous offre une oeuvre, composée de glaise, de branches et de sève mais surtout d'or. Il propose d'arrêter le temps et de nous interroger sur ce qu'est devenue notre humanité et notre rapport à la nature.
Un orme centenaire qui parle à la première personne, cela aurait pu paraître surprenant et pourtant rien n'est plus pareil après avoir lu son témoignage. En lui donnant vie plus qu'en apparence, nous vibrons à travers ce XX ème siècle si destructeur. Ce roman est un peu comme le camarade de classe qui arrive le 13 Octobre dont on se méfie et qui finit deux jours plus tard avec la plus belle fille de la classe. Au delà de la poésie qui en émane, on assiste à une lueur, une de celles qui change un lecteur. L'ouvrage scintille, la qualité du papier fera frémir beaucoup d'éditeurs prolongeant le désir végétal jusqu'à la dernière page. J'ai eu pour cet orme surement plus de tendresse et d'amour qu'envers les trois-quarts de l'humanité. Pour sa connexion avec les autres éléments naturels, pour sa manière de pardonner aux Hommes qui ensanglantent encore aujourd'hui chacune de ses branches mais aussi pour son regard d'une immense acuité sur ce que chacun de nous est devenu.
De la magie ? Forcément lorsque l'on suit l'enfant lune Louis à travers les générations qui lui succéderont. J'ai pensé à force de souligner les envolées d'une immense justesse, que cela allait s'arrêter à un moment donné. Et bien non, cela a continué tout du long sans jamais se répéter. Entre allégories senties et métaphores sensibles, le poids des mots, posés comme des pierres sur un chemin, est venu adoucir le temps. Stéphane Guiran dompte le silence et les creux d'un récit qu'on ne soupçonne guère. Cette histoire ne se raconte pas, elle se vit. Elle se hume. Elle se contemple. Je n'ai pas eu l'occasion de le lire au pied d'un arbre mais j'imagine la sensation que l'on pourrait avoir en lisant ces lignes. Il est question de choix, de don et de générosité, d'émerveillement et de souffrances, de transmission et d'hérédité. En alternant une narration sous forme de cahier comme pour respirer ou se poser, le rythme de ce roman est aussi délicat qu'une coccinelle qui viendrait se poser sur votre main. Vous y croiserez les guerres, la grippe espagnole, l'urbanisation, le regard détourné sur une nature défrichée. Chaque élément naturel, chaque émotion est à chaque fois incarnée par des sensations justes, les flux deviennent organiques.
Les heures brèves, jeune maison d'édition crée par l'auteur lui-même, artiste reconnu aux oeuvres sensorielles, mérite votre attention, tant cette démarche saine et poétique vient contraster avec tant d'auto fiction et de livres déjà vus et revus. Il s'agit d'une expérience d'apparence magique mais bien ancrée dans le réel, ancrée dans la chair qui nous compose et dont on ne peut se départir. Certains livres changent une vie, celui-ci a changé mon regard de lecteur comme rarement.
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