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Le Midas, une oeuvre de jeunesse de Poussin (1594-1665) peinte à Rome vers 1626, compte sans nul doute parmi les chefs-d'oeuvre du musée Fesch. Si l'on ignore à ce jour les conditions dans lesquelles le cardinal put entrer en possession du tableau, on en sait en revanche bien plus sur son sujet et ses propriétaires successifs. Il appartint d'abord à un marchand de tableaux génois, Giovanni Stefano Roccatagliata, puis à un noble escroc palermitain, Fabrizio Valguarnera. Celui-ci échangeait des diamants qu'il avait volés en Espagne contre des tableaux parmi lesquels notre Midas. Dénoncé, Valguarnera fit l'objet en 1631 d'un procès retentissant. Il devait, dès 1632, mourir en prison dans des conditions obscures.
Tout ce qu'il toucherait se transformerait en or, tel est le voeu formulé par le roi Midas. Son souhait est exaucé mais, bientôt manquant mourir de faim et de soif, il exprime une seconde requête : être démis du pouvoir maléfique qui lui avait été accordé. Sur le tableau d'Ajaccio, Midas, qui a perdu son pouvoir, se lave dans les eaux du Pactole qui désormais charrie des paillettes d'or. Midas a désiré et obtenu la richesse. Elle aurait pu lui être fatale. Il rêve et s'interroge sur la vanité des biens de ce monde. Devant lui, à genoux à ses pieds, un adolescent, surpris et fasciné, découvre au creux de sa main des paillettes d'or...
Pierre Rosenberg
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