"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand Charlie Parker reçoit un appel au secours de l'avocat Elliot Norton avec qui il travaillait lorsqu'il faisait partie de la police de New York, il hésite à descendre en Caroline du Sud pour l'aider dans une affaire qui s'annonce difficile : Atys Jones, le client de Norton, un Noir de dix-neuf ans, est accusé du meurtre de Marianne Larousse, une jeune femme blanche, fille d'une des plus grosses fortunes de l'Etat.
Norton n'est même pas sûr que les Larousse, ou d'autres, attendront le procès pour venger la mort de Marianne.
La Caroline du Sud a un passé de racisme et de lynchage qui a laissé quelques traces durables... Parker hésite d'autant plus à partir que Faulkner, le révérend démoniaque qu'il a contribué à faire arrêter pourrait bien être libéré sous caution.
Il répond cependant à l'appel de Norton, mais à peine est-il arrivé à Charleston que les meurtres se multiplient et qu'il se heurte à de drôles de types : néonazis, membres du Ku Klux Klan, extrémistes de tout poil.
Il doit alors faire face à une conjonction de phénomènes apparemment sans rapport ressurgissant du passé.
Comme Tout ce qui meurt et ... Laissez toute espérance, Le Baiser de Caïn plonge le lecteur dans un climat d'angoisse où les crimes d'hier continuent de hanter les vivants d'aujourd'hui.
Le titre original de ce roman est "The White Road", La Route blanche, qui tient un rôle symbolique important ici puisque l' auteur nous la présente comme l' endroit où les morts se tiennent côte à côte avec les vivants, leur présence étant dans l' air qui touche leurs visages, l' eau qui coule près d' eux : les enfants enfuis ou à venir, les êtres perdus et trouvés, ceux qui ne connaîtront pas le repos avant que justice soit faite. C' est ça, La Route blanche, l' endroit où justice est faite, où les vivants et les morts marchent ensemble...
On peut dire que l' ambiance de ce roman est planté! Charlie Parker lui est sur cette Route blanche, et depuis les meurtres abominables de sa femme et de sa fille, il est doté de cette empathie qui lui permet de ressentir et de voir ceux qui, autour de lui, dans l' ombre, attendent que justice soit faite.
Plus que jamais dans ce roman, Connolly installe une ambiance ténébreuse, terriblement sombre et poisseuse, aux contours fantastiques, mais sans verser non plus dans le surnaturel.
Son roman oscille sans cesse entre ces 2 mondes, et son intrigue, tortueuse à souhait, conduit une fois de plus Parker aux frontières du mal, disséquant les ténèbres humaines dans un monde où les crimes d' hier viennent hanter les vivants et peser sur le présent.
Ses personnages sont d' une remarquable profondeur, notamment ceux de Louis et Angel, les amis de Parker qui, en dévoilant une partie de leur passé, prennent ici une consistance particulière. Même les "méchants" échappent à la caricature et deviennent encore plus troublants et terrifiants.
John Connolly est ici au sommet de son art, lui qui est un des rares à oser mêler habilement dans ses oeuvres la puissance et le suspense du thriller aux analyses et critiques sociales ou histoiriques propres aux romans noir, le tout baigné d' une atmosphère aux frontières du réel.
D' ailleurs , l' Amérique qu' il dépeint dans ce roman fait froid dans le dos...
Un grand Connolly, un très grand cru de Noir!
Le racisme extrême et l' esclavage décrits dans ce livre sont effroyables.
L'intrigue, quant à elle, est principalement axée sur la suite d' un précédent roman de l' auteur. Donc si on ne l' a pas lu...
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