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Quel sera l'avenir des planteurs camerounais ? Après une décennie de tous les dangers où tout un chacun a connu le laminoir de la crise tout en essayant de digérer la thérapeutique libérale, les planteurs camerounais sont encore et toujours à la croisée des chemins.
Les efforts réalisés - pour survivre à la crise des marchés du café et du cacao, pour s'adapter à la disparition progressive de l'Etat - n'ont, certes, rien d'exceptionnel. D'autres agricultures familiales, au Nord comme au Sud, doivent quotidiennement faire la preuve de leur flexibilité et de leur endurance. Toutefois, ce qui caractérise le stress du petit planteur camerounais, c'est la tension très forte - entre nonnes sociales intériorisées et logique de marché, entre temps court et temps long - qui n'est plus que faiblement " amortie " par les " médiateurs " traditionnels (l'Etat, la famille, la communauté, l'espace).
Les planteurs camerounais sont désormais engagés dans une véritable lutte pour maintenir leur mode de vie (leur identité, leurs activités) face à un marché qui n'est porteur d'aucun projet. Comment vont donc évoluer ces agricultures de terroir ? Parviendront-elles à conserver leurs territoires, leurs paysages, leurs modes de régulation ? La dimension sociale de l'échange, propre à ces sociétés communautaires, pourra-t-elle encore longtemps se maintenir ? Les petits planteurs ne risquent-ils pas d'être délocalisés, désocialisés, déterritorialisés par le " marché " ? Au demeurant, comment sont-ils entrés en résistance et espèrent-ils en sortir ?
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