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L'auteur du Mi'râj, Sidi Ahmed Ibn 'Ajîba al-Hasani, est un savant ('âlim) dans le plein sens du terme. Né en 1747 dans une modeste famille paysanne de descendants du Prophète.. , il fit preuve dès l'enfance d'une exceptionnelle attirance pour la pratique et l'étude de la religion. Il apprit le Coran par coeur et se plongea très tôt dans la lecture d'ouvrages didactiques avant d'accéder, à l'âge de dix huit ans, à l'enseignement universitaire.
Douze années d'études des sciences exotériques ('ulûm al-zâhir) dans les médersas de Qasr al-Kabir, de Tétouan et de Fès lui valurent des licences l'autorisant à transmettre la totalité des enseignements reçus. Devenu imâm dans la Grande Mosquée de Tétouan, il y enseigna pendant une vingtaine d'années les disciplines traditionnelles.
Pour répondre à son désir croissant de trouver le maître qui lui ferait « goûter » la science ésotérique ('ilm al-bâtin), Ibn 'Ajîba alla consulter Mawlay al-'Arabî al-Darqâwî, fondateur de la confrérie des Darqâwâ. Celui-ci l'accueillit avec chaleur dans sa zaouïa des Bani Zerwal et lui recommanda de confier son aspiration à un shaykh éducateur qui résidait près de Tétouan. S'étant entièrement remis à l'expérience et à la sagesse de ce maître, Ibn 'Ajîba réalisa une spectaculaire rupture avec sa vie passée, se dépouillant de ses fonctions et de ses biens, revêtant le froc rapiécé des derviches, allant porter l'eau à travers la ville. Après quelques mois d'une sévère discipline acceptée avec patience, il reçut du Ciel la grande illumination, « l'ouverture » (fath) qui est la récompense des Amis de Dieu.
Dès ce moment, des inspirations lui furent données qui, transcrites dans un style clair et imagé, forment un ensemble impressionnant de traités et de commentaires, dont une vaste exégèse du Coran où l'érudition de l'auteur et son expérience mystique sont mises sans conflit au service du sens littéral et de l'allusion spirituelle.
Quant au Mi'râj, le recueil de définitions des termes techniques du soufisme, il est le fruit d'une longue fréquentation des grands auteurs mystiques, auxquels Ibn 'Ajîba a emprunté des citations qu'il a placées dans un ordre préconçu. Car ce glossaire n'est pas seulement un auxiliaire pour la compréhension de la science ésotérique, il est aussi, de par son ordonnance, un guide du cheminement initiatique. De sa première rubrique, qui définit le soufisme (tasawwuf) comme « la science qui fait connaître les modalités du voyage vers le Roi des rois », à la 143ème qui décrit les caractéristiques du « Pôle », prototype de l'homme ayant atteint la pleine réalisation spirituelle, « l'ascension du regard » s'opère par les vertus ou « stations » (maqâmât) qui sont le reflet des Attributs divins, puis par des éclairages sur les vérités métaphysiques et les notions initiatiques qui sont les piliers de la Science divine.
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