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Scythes, Sarmates, Sauromates, Saces... Surgies des profondeurs de la steppe russe, les tribus nomades de l'Antiquité ont de quoi donner le vertige aux peuples sédentaires. Sous la plume des auteurs grecs, ces fiers cavaliers " sans habitation fixe " (Hippocrate) incarnent bien vite l'altérité absolue. Transhumances de caravanes, migrations saisonnières liées aux contraintes de l'élevage voire raids à caractère guerrier sont, depuis la nuit des temps, la loi de ces ethnies. Nulle demeure luxueuse pour attacher l'homme à la terre, nul sanctuaire pour abriter ses prières, encore moins de sculpture pour honorer ses dieux. L'attention semble s'être déplacée sur ce qui apparaît l'essentiel : les armes qui, faute de murailles, sont censées défendre le groupe, le cheval, instrument même de la mobilité et orgueil du cavalier, la parure, refuge monétaire mais aussi cristallisation des superstitions et des croyances.
Répondant à l'esprit de la collection, cet ouvrage tente de cerner " l'identité nomade " à travers trois thématiques :
Les Ateliers :
La notion d'atelier permet ainsi de comprendre l'importance du milieu géographique dans lequel est né cet art si singulier, aux antipodes, semble-t-il, des canons hérités du monde classique. Dans ces immenses espaces balayés par les vents, (qui, de nos jours, ont pour nom Sibérie, Ikraine et Crimée), un langage original a vu le jour aux alentours du Ve siècle avant notre ère, privilégiant courbes et contre-courbes, exaltation des vides, dynamisme et tension extrême. Nul effet gratuit : l'image se doit s'être efficace. L'objet décoré ne prend ainsi pleinement sa signification et sa dimension esthétique que dans le mouvement.
Hélas, notre vision du monde nomade demeure, hélàs, irrémédiablement tronquée. À de rares exceptions, seuls nous sont parvenus les somptueux bijoux et parures guerrières en or qui sommeillaient, depuis des siècles, dans l'ombre protectrice des kourganes (tumulus).
Parfois cependant, l'iconographie du monde grec vient féconder l'esprit comme l'esthétique de cet art steppique, comme l'attestent certaines oeuvres hybrides tels le peigne de Solokha ou le fourreau d'épée de Tchertomlyk. Loin de s'ignorer, les deux mondes se rencontrent, échangent leurs marchandises, comparent leurs savoir-faire. Sommes-nous en présence d'artistes grecs travaillant pour les besoins d'une aristocratie nomade ? Doit-on reconnaître, au contraire, dans ces pièces, l'adoption, par les artisans des steppes, des techniques et langages du monde classique ?
Dans l'oeuvre :
La seconde partie s'attache à décliner les thèmes récurrents de cette esthétique nomade : le bestiaire et sa symbolique, le cheval comme identité, la valeur sacrée de l'or, le rôle de la parure, tissus et feutres comme reflets de la vie quotidienne.
L'étude détaillée de certaines pièces vient appuyer le propos.
Itinéraires :
Dresse la carte des principaux sites archéologiques et présente les collections et les musées (peu nombreux en dehors de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg) qui possèdent des pièces " nomades ".
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