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Les historiens et les politologues se sont interrogés depuis fort longtemps sur l'hégémonie troublante du pouvoir militaire en Espagne. L'armée espagnole offre, à travers un siècle et demi, du général Riego (1820) au général Franco (1936) et jusqu'au lieutenant-colonel Tejero (1981), l'éventail imposant des formes les plus variées d'un militarisme aussi vigilant qu'efficace.
Plus récemment, l'attitude des forces armées, au cours du processus qui a conduit l'Espagne, après quarante années d'une dictature, au plein statut d'une démocratie parlementaire, constitue un phénomène important pour la théorie du retrait des militaires des responsabilités politiques.
D'une armée pléthorique, pauvrement équipée et très politisée, occupant une place de premier plan dans de nombreux rouages de l'État, on est passé en quelque vingt-cinq ans (1975-2002) à une armée de métier, considérablement réduite en nombre, avec une plus grande capacité opérationnelle mais sans pouvoirs autres que strictement militaires.
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