"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
A travers les Tiodore, une famille de paysans de Haute-Savoie, Gilbert Dez remonte le temps et mesure l'évolution des mentalités. Conté comme une histoire au coin du feu, L'Appel de l'or blanc plonge le lecteur dans ce monde rural où l'on économise autant les sous que les mots. Le quotidien, rythmé par les saisons et les semailles, va se retrouver inféodé au tourisme et à la frénésie d'argent qui en découle. Le tintement des pièces, amassées avidement, remplace peu à peu celui des sonnailles des bêtes à l'alpage. À l'appel de l'or blanc, l'hystérie collective s'empare de la population et gangrène les sentiments. La solidarité et l'amitié font place à la méfiance et à la jalousie. L'appât du gain dévore à belles dents l'authenticité et le bon sens populaire. L'obsession de la rentabilité va grignoter ces gens simples où les rapports sont rustres, où il est mal venu de montrer ses émotions, où les silences valent plus que la parole. Lancés dans une course effrénée, ils vont y laisser leur âme.
L'Appel de l'or blanc est une comédie humaine au parfum de terroir. Les mots sobres et rêches comme les mains des paysans, résonnent en écho dans la vallée. Comme des flocons silencieux, ils saupoudrent ces vies qui se désagrègent. On s'y réchauffe à la chaleur du poêle à bois ou au bal de la place de la mairie. Dans un parler authentique, teinté de patois savoyard, ce récit s'enracine dans le coeur comme le vent des montagnes et se déguste comme les myrtilles sauvages.
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