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« Un Raphaël ? L’homme avait sans doute perdu la tête. Il ne se rappelait pas très bien cette église, pourtant il était sûr de savoir où se trouvaient tous les Raphaël du pays. S’il y en avait eu un dans une minuscule église comme Santa Barbara, il l’aurait su. »
Voici le point de départ d’une agréable enquête dans les salles de vente, les musées et les rues de Rome à la recherche d’un Raphaël inconnu car dissimulé depuis des siècles sous une autre peinture sans intérêt. Un Raphaël qui se pose immédiatement en rival de la Joconde et qui, racheté à prix fort par le gouvernement italien, fait la fierté du pays et l’angoisse du service de police chargé d’en assurer la protection.
Laissons les futurs lecteurs découvrir l’ensemble de l’intrigue, plaisante comme les protagonistes de l’enquête, construite sur les travaux d’un jeune doctorant anglais en histoire de l’Art, à base d’expertises et de recherches bibliographiques, de faussaires et de conservateurs rivaux, et assaisonnée d’humour et de légèreté.
On finira (presque) par avoir le fin mot de l’histoire à Sienne, sur la fameuse place du Campo. Si vous vous y rendez, peut-être pour admirer la course du Palio, entrez dans le Palazzo Pubblico, au premier étage arrêtez-vous dans la salle de la Mappemonde puis montez admirer la vue du haut de la Torre del Mangia...Inutile et dangereux de vous pencher au-dessus du magnifique parapet en travertin ! La chute vous attend tranquillement à la fin du roman et c’est beaucoup mieux comme ça.
Passé maitre dans le domaine de l’histoire de l’art, en particulier des maitres italiens, et mêlant à ses connaissances une intrigue policière aboutie, Iain Pears nous offre une série bien agréable à découvrir.
Ce monde du marché de l’art est complexe. Ici, l’auteur évoque plutôt les affaires de faux ou de copies, et toute la complexité qu’il peut y avoir à dénouer le vrai du faux. Dans la brigade nationale italienne chargée des vols d’objets d’art, le général Bottando, vieux flic rompu à toutes les roublardises et aux affaires compliquées, est accompagné de Flavia, sa jeune recrue fort prometteuse. Ils vont être épaulés par un jeune étudiant anglais. Nous allons les suive, sur les traces d‘une toile inédite de Raphael, de Rome à Londres, de la Toscane au Yorkshire.
Et voilà présentés les personnages récurrents de cette série, qui mêle étroitement et adroitement art et intrigue.
J'ai été déçu par ce premier opus des aventures de l'art proposées par Pears. Je m'attendais à un livre plein d'intrigues, de découvertes et de suspense, et finalement je n'ai trouvé qu'une histoire longue à démarrer, un style un peu pompeux et très ennuyeux. Je n'ai pas accroché du tout et j'hésiterais à lire d'autres romans de cet auteur. Pour ceux qui veulent du polar et de l'intrigue je déconseille fortement ce livre.
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L’histoire de l’art est emplie de cas litigieux de tableaux à problèmes. Ainsi dernièrement « la Chute d’Icare » de Pierre Breughel l’Ancien s’est révélée être une copie. Une copie d’excellente facture, mais une copie malgré tout. Le vrai tableau doit-il toujours être préféré au faux ? Croyez-moi, dans le domaine de l’art, rien n’est moins sûr, surtout que les différencier l’un de l’autre relève parfois de l’impossible. Prenons l’exemple du cas Han Van Meegeren. Son nom est resté intimement lié à celui de Vermeer dont il a vendu des copies peintes par ses soins aux nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sincèrement, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce sont stylistiquement des faux.
C’est donc ce genre de problématique qu’Iain Pears (lui-même historien de l’art) utilise comme ressort de son intrigue de ce premier roman consacré à un duo de protagonistes assez attachants. Tous les trois sont plongés dans une profonde perplexité. Il y a donc le général italien, amateur d’œuvres d’art où point de s’entourer des peintures qu’il retrouve. Puis il y a la bombe italienne, une enquêtrice intelligente, assistante du général. Enfin, il y a l’Anglais, un historien de l’art pas très futé, commettant bévue sur impair. Tout ce beau monde évolue au milieu d’un marché de l’art où les copies et les faux (attention ! ce n’est pas la même chose ! La différence réside dans l’intention lors de l’exécution). Il y a donc des statuettes étrusques datant de l’entre-deux-guerres (l’affaire Alfredo Fioravanti), des icônes ayant soi-disant survécu aux autodafés des communistes, mais surtout il y a ce portrait par Raphaël, authentifié puis rejeté, pour être caché, perdu puis enfin retrouvé. Un tableau qui ne livrera que difficilement tous ses arcanes. A tout cela, il vous faudra encore ajouter tous ces marchands malhonnêtes, conservateurs et experts véreux, rien que des roublards et des hypocrites, à moins que cela ne soit que de la pure fiction. Posez-vous la question suivante : et si la situation décrite dans ce roman policier était en-dessous de la vérité ?
L’intrigue non dépourvue de situations cocasses et d’humour tout britannique nous emmène de Londres à Rome, avec une étape en Toscane. Ce sera également le cas pour les autres aventures de la série (voir l’article : Gravé dans le marbre).