80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Dans ce livre, Emilio Gentile étudie de manière systématique, en s'appuyant sur une documentation impressionnante, la dualité non résolue qui marqua toute la trajectoire de l'expérience fasciste italienne : les rapports conflictuels entre le Parti national fasciste (PNF), dépositaire de l'esprit de la Révolution des Chemises , et l'État, resté dans une certaine mesure celui de la précédente monarchie constitutionnelle. Une première partie permet de constater que la nature totalitaire du parti milice dirigé par Mussolini ne faisait guère de doute pour ceux qui l'étudiaient à l'époque. Ensuite, en analysant attentivement la politique et la stratégie d'expansion de chacun des secrétaires généraux du PNF, l'auteur démontre que, malgré toutes sortes de résistances rencontrées dans l'Église et la monarchie, dans la population et au sein même du régime, le parti milice et ses organisations tentaculaires poursuivirent avec ténacité le maillage de toute la société civile, la totalitarisation à grande échelle de la nation. Pour Gentile, il ne sert à rien de parler, à propos du fascisme, d'un totalitarisme imparfait ou inachevé par rapport aux totalitarismes nazi et communiste, puisque tout totalitarisme est par définition un processus continu fondé sur le principe de la révolution permanente . Dans une postface inédite, expressément écrite pour cette édition française, l'auteur répond aux objections faites à son interprétation du fascisme comme voie italienne au totalitarisme et réaffirme sa conviction, qui ne manquera pas de susciter débats et polémiques : le fascisme ne peut pas être exonéré de la responsabilité d'avoir mis en oeuvre la première expérience totalitaire en Europe occidentale.
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