"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Desmond, fraîchement retraité, consacre ses journées à lire le Guardian et à suivre son épouse, décoratrice en vogue, dans des événements mondains. Il n'entend plus très bien et s'isole dans son petit pavillon londonien. Lorsqu'une étudiante américaine lui propose de l'aider à rédiger sa thèse, l'ancien professeur d'université pense échapper à l'ennui.
La Vie en sourdine, paru en 2008 chez Rivages, marque le retour au roman de David Lodge, après plusieurs essais sur la littérature. Le maître de l'humour anglais prouve avec ce texte que les années n'ont pas entamé sa cinglante ironie. Mais derrière Desmond, l'ancien professeur d'université qui a dépassé les 70 ans, c'est David Lodge que l'on croit reconnaître. La facétie et la légèreté des premiers romans sont toujours là mais elles ont pris une couleur plus profonde, presque grave, comme si la comédie révélait au grand jour sa mélancolie secrète.
Quel plaisir de retrouver l’univers de David Lodge ! Nous replongeons dans le milieu universitaire anglais avec délectation pour partager les états d’âme de Desmond, professeur de linguistique fraîchement retraité qui devient peu à peu sourd mais qui n’ose l’avouer…
Cette situation va créer dans son quotidien un certain nombre de quiproquos et de malentendus relatés avec beaucoup d’humour et d’ironie.
Evidemment, lorsqu’on a travaillé toute sa vie sur les mots et leurs sons, la vie peut devenir parfois étrange lorsque leurs différences s’estompent à cause d’un handicap…
Desmond va ainsi se mettre dans une situation particulièrement embarrassante en acceptant par mégarde de diriger la thèse d’une jeune étudiante…
La particularité de ce dernier roman est le parti pris de David Lodge de se mettre en scène lui-même en nous dévoilant les petits soucis de sa vie de tous les jours.
Certaines situations, très cocasses, sont dignes d’un excellent vaudeville tout en restant raffinées et de bon goût.
David Lodge parvient également à dépeindre avec beaucoup de tendresse et de justesse le chamboulement psychologique qu’entraîne le passage du statut d’actif à celui de retraité ainsi que les tracas et les bouleversements de la vieillesse. Le récit des péripéties de son vieux papa, par exemple, est touchant sans glisser dans le dramatique grâce à cette faculté de raconter les petites choses de la vie avec cet humour « anglais » très caractéristique : un profond respect des faiblesses d’autrui tout en y ajoutant cette petite pincée caustique et ironique qui permet la distanciation nécessaire.
Son immense culture littéraire, sa maîtrise de la langue et son regard pertinent sur la société en font un écrivain de grande qualité.
Desmond Bates (professeur ayant pris sa retraite et dont la plus grand activité est la lecture du Guardian) est victime d’un quiproquo lors d’une soirée et se trouve mêlé à une étudiante américaine qui a besoin d’aide pour rédiger sa thèse. Dur d’oreille, nous suivons ses pérégrinations dans sa vie quotidienne, avec sa femme, lors de soirées ou avec son père.
Ce livre m’a beaucoup plu. Caressé par l’humour dès la première page (évocation d’un décolleté dans lequel le narrateur plonge), le récit n’en demeure pas moins extrêmement tendre, émouvant, subtil. Il nous fait admirablement saisir les difficultés au quotidien causées par la surdité. D’une apparente dérision, qui pourrait choquer à première vue ceux qui souffrent de ce handicap, l’impression de souffrance n’en est pas moins réelle ; c’est à une véritable exclusion qu’est confronté le narrateur, et cette forme de récit (à la première puis à la troisième personne singulier, comme pour prendre du recul) y contribue.
Je vous en conseille la lecture !
J'ai lu ce livre, il y a quelques temps, sur les conseils d'une de mes cousines. Quand je lui racontais mes anecdotes concernant ma surdité (je suis quasi sourde d'une oreille et appareillée), ça lui faisait penser à ce bouquin.
Et en effet, j'ai bien rigolé !!! Je me suis bien reconnue dans certains passages et me suis sentie proche du personnage.
La prothèse auditive en panne de pile au mauvais moment, les discussions dans les lieux bruyants, où on comprend tout de travers et du coup, nos réponses sont à côté de la plaque... le ridicule ne tue pas... Heureusement... Et surtout, l'incompréhension de tes interlocuteurs face à cet handicap. Quand tu demandes de répéter 2 ou 3 fois, ça énerve les gens (?!).
J'ai donc passé un bon moment avec ce roman. Tantôt drôle, tantôt touchant, le personnage de Desmond est attachant. A lire.
J'ai connu David Lodge plus amusant. Même si livre contient quelques passages où il démontre qu'il n'a pas perdu le sens de l'humour (notamment la description et la relation du comportement de son père), il a écrit avant tout un roman noir : sur la solitude du sourd, sur le suicide, sur la mort (de sa précédente épouse Maisie, de son père....). Et puis la présentation sous forme de carnet intime ralentit l'action.
un bon Lodge
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