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« La transparence » est matière ardente. La trame est méticuleuse, précise et intense.
Ce livre dès ses premiers signes, annonce un récit qui fait resurgir l’émotion et la vertigineuse impression de lire un chef-d’œuvre. Terriblement humain, dévorant de profondeur, on sait l’heure des métamorphoses. Ce texte a un pouvoir fou. L’écriture est une création littéraire, d’aucuns ne savaient la formule avant Adrien Lafille. C’est la somme macrocosme, les carillons d’une chapelle en haute-montagne. Le désir de laisser ce langage dans un désert vierge, abandonné dans une solitude spéculative qui fera s’élever le vent. Qu’importe si les mots s’échappent. Le but de ce livre est atteint, celui de son éternité.
La ville des hauteurs prend place. Ses hôtes, femmes et enfants, la transparence en filigrane, et Sam projeté contre un mur transparent sur sa route. Métaphore, « Minuit est passé depuis huit heures… tout le béton du monde sera cassé, les rayons du soleil brûleront le reste avec son feu. »
Goutte à goutte, sur la transparence, la scène au ralenti est le désespoir des humanités.
Écrire ainsi est notre survie pour demain.
Chacune des séquences est lente et douce. Les mouvements perceptibles, les attitudes dépeintes dans cette magnificence d’une modestie travaillée à l’or fin.
Ce serait comme le déroulé d’un film à ciel ouvert, la transparence significative, magnétique et transcendante. Un tissage fascinant, si puissant que l’on sent monter la brume dans nos yeux. « L’eau des larmes est une petite banquise perpétuelle qui fond lorsque la chaleur est trop grande . »
On retient notre souffle. On avance dans la lecture en sachant l’heure grandiose.
« La salle est pleine d’enfants, toutes leurs attentions sont dirigées vers quelqu’un qui prononce tous les noms…. Mais une de ces personnes n’entend plus rien du tout depuis huit heurs cinq à part le bruit des vagues, elle entend la même chose que dans un coquillage. »
Ce livre peut se lire à voix haute. S’arrêter dans l’heure où le summum est là. Retenir chacune des palpitations pour un lendemain triste.
« Regarde-moi et tu verras mes yeux te regarder. »
Le vent parabole, les habitants dans cet instantané où la fusion est révélatrice. Ce texte se lit très doucement, il a ce mérite des sages.
« Le vent existe. Al se trompe. C’est le vent qui s’est arrêté. Le souffle ne s’arrête pas, mais il diminue lorsque le vent diminue. » « Le nuage tu le regardes le nuage tu le vois le nuage n’est pas son ombre le nuage est le nuage. »
« La transparence » théologale et l’Alcazar en prononciation. Ce texte des invisibilités est une ville rémanence. Dans cette beauté bouleversante, « les musiques ont des paroles : tout le monde traverse ce qui brille, pourvu que ce moment dure… Il n’existe pas de chanson sans amour. »
La poésie est « La transparence », la vie-même, car ici, tout se correspond et se confond. Il n’y a pas de croisements ni de hasards, la transparence est à l’instar de la foi. La ville comme l’humanité. Adrien Lafille sait les sentiments indicibles. Le fil transparent où tel un funambule, il trace la voie pour demain encore, dans cette ville symbolique où le vent fait la courte-échelle au monde.
La pierre angulaire d’une littérature hors pair. Une fierté éditoriale ! Un futur grand classique.
Un livre intemporel tant il est un socle. Publié par les majeures éditions VANLOO.
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