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Un soir de septembre 1785, on frappe à la porte du logis du marchand Hancock. Sur le seuil, le capitaine d'un de ses navires. L'homme dit avoir vendu son bateau pour un trésor : une créature fabuleuse, pêchée en mer de Chine. Une sirène.
Entre effroi et fascination, le Tout-Londres se presse pour voir la chimère. Et ce trésor va permettre à Mr Hancock d'entrer dans un monde de faste et de mondanités qui lui était jusqu'ici inaccessible.
Lors d'une de ces fêtes somptueuses, il fait la connaissance d'Angelica Neal, la femme la plus désirable qu'il ait jamais vue... et courtisane de grand talent. Entre le timide marchand et la belle scandaleuse se noue une relation complexe, qui va les précipiter l'un et l'autre dans une spirale dangereuse.
Car les pouvoirs de la sirène ne sont pas que légende. Aveuglés par l'orgueil et la convoitise, tous ceux qui s'en approchent pourraient bien basculer dans la folie...
Jonah Hancock est marchand et armateur. Mais voilà que le capitaine d’un de ses navires lui apprend qu’il a vendu son navire ! En échange, il lui propose une sirène. Or, la créature est non seulement assez laide mais en plus morte. Si au début Mr Hancock est bien embêté, force est de constater que les gens sont prêts à payer cher pour avoir le privilège de contempler cette petite chose étrange. Alors l’armateur va exposer la sirène, faisant ainsi fortune et pénétrant par la même occasion dans des sphères mondaines qui lui étaient jusque-là inconnues. C’est là qu’il va faire la connaissance d’Angelica Neal, courtisane fort prisée et grande manipulatrice. Entre ces deux êtres aux antipodes l’un de l’autre va se nouer une relation improbable et étonnante.
Imogen Hermes Gowar nous entraîne dans l’Angleterre de la fin du XVIIIème siècle à travers ce récit passionnant qui mêle le fantastique et le roman historique. Elle nous emmène à la rencontre d’aristocrates décadents, de demi-mondaines prêtes à tout pour s’extraire de leur condition et de marchands avides de richesses. Le meilleur côtoie le pire, et les plus vils personnages ne sont pas forcément ceux auxquels on pense.
Avec ce titre digne des contes des Mille et une nuits, l’auteure nous immerge d’emblée dans un récit onirique qui frôle parfois le cauchemar pour ses personnages qui ne semblent parfois plus maîtres de leur destin. Car la sirène est douée de pouvoirs étranges et peut entraîner ceux qui la côtoient très loin.
On suit avec beaucoup d’intérêt ce récit enchanteur qui mélange savamment la fable et la critique d’une société où le paraître est le maître de tout et qui laisse peu de place à ceux qui peuvent montrer quelques faiblesses.
C’est un premier roman parfaitement maîtrisé, aussi bien par le style que par l’enchaînement des péripéties et par les portraits qu’il dresse des différents protagonistes.
Il faut céder au chant de cette mystérieuse sirène sans hésiter !
La sirène, le marchand et la courtisane de Imogen Hermès Gowar
Une plongée tumultueuse dans Londres 1875 entre l'univers d'un homme d'affaires et celui des courtisanes et des “couvents”.
Le capitaine du navire dont M. Hancock est propriétaire, rentre sans navire et sans chargement. Il a tout vendu pour une créature, une sirène. Mais ce n'est pas la sirène dont on peut rêver. Il s'agit d'une créature hideuse. En homme d'affaires soucieux de ses intérêts, M. Hancock l'exhibe pour en tirer profit.
Il la prête à une maquerelle. Et c'est lors de cette soirée d'exhibition qu'il rencontre Angelica Neal, la courtisane de notre histoire, qui cherche un nouveau gentleman. Mais malgré l'attirance de M. Hancock et la sécurité qu’il peut représenter, ce n’est pas vers lui qu’elle se tourne mais vers un jeune homme qui lui promet monts et merveilles et mariage. Ce que cherche Angelica c’est l’amour.
M. Hancock reste envouté par cette courtisane autour de laquelle il continue à tourner.
On va alors suivre les déboires d’Angelica qui doit se refaire une place dans le monde impitoyable des courtisanes, M. Hancock démuni face à son trésor dont il ne sait que faire va tout de même tenter de gagner le cœur de la courtisane.
L’histoire est fascinante et le style m’a complètement conquise.
L’auteure maîtrise totalement la cacophonie de certaines scènes, leur description, les dialogues relevés. C’est vivant. Elle sait manipuler son histoire et ses personnages pour nous faire passer du rire à l’émotion, distiller de la tristesse au milieu de cette exhibition, de cette lutte de pouvoir.
Imogen Hermes Gowar a su allier le grotesque, le drame, la comédie en y ajoutant subtilement de la magie
On ne peut qu'être happé par l'histoire, charmé par le style piquant, ironique et espiègle.
Dans un premier roman époustouflant de virtuosité, Imogen Hermes Gowar nous entraîne à la fin du XVIIIe siècle dans une Angleterre avide de nouvelles découvertes, sur les pas d'un marchand prêt à tout pour obtenir les faveurs d'une femme qui a compris comment le manipuler.
Jonah Hancock est bien seul dans sa grande maison, si l'on omet le chat qui joue avec la souris qu'il a capturée. À 37 ans son épouse Mary a succombé en mettant au monde leur fils Henry, mort-né. Alors Hancock vit avec ses fantômes.
À une dizaine de kilomètres de là, dans un faubourg de Londres, Angelica reçoit Mrs Chappell, la mère maquerelle pour laquelle elle travaillait jusque-là. Car elle a décidé de continuer à recevoir des hommes, mais de s'affranchir de celle qui lui a appris à paraître bien davantage qu'une prostituée. Désormais, elle rêve de s'élever dans la société.
Hancock est sur les nerfs. Il a engagé une forte somme en affrétant un bateau dont il n'a plus de nouvelles. Et ce n'est pas les le capitaine Jones qui le rassure. Il revient sans bateau et sans cargaison, avec un simple paquet.
Il a tout vendu pour revenir avec un cadavre, mais pas n’importe lequel. Celui d'une sirène aux longs cheveux noirs. En cette fin de XVIIIe siècle, cette attraction qui devrait lui rapporter bien plus qu'il n'a perdu. D'abord incrédule, il doit bien constater que le bouche-à-oreille fonctionne. «Les premiers clients arrivent juste après l'aube et les visiteurs continuent à affluer même après que les cloches de St. Edmund ont sonné minuit; au cœur de la nuit, il faut tirer le verrou à la porte pour les empêcher d'entrer. Un groupe de catholiques vient prier pour débarrasser la créature de ses démons, mais en dépit de leur baragouin, la sirène ne remue pas ne serait-ce qu'une écaille. Des étudiants arrivent d'Oxford, déjà ivres, et la libèrent de sa cloche de verre avant de se la disputer en se battant entre eux. Après cet incident, Mr Murray s'arme d'une Matraque. Un émissaire de la Royal Society vient étudier la sirène: bien qu'il déclare n'être pas du tout déconcerté, son expression parle pour lui.»
En entendant parler de cette foule qui se précipite Mrs Chapell voit tout l'intérêt qu'elle pourrait tirer de la chose et propose un marché à Hancock, louer la sirène et en faire la principale attraction d'un spectacle qu'elle va imaginer. Après quelques réticences, il finit par accepter et se voit entraîner dans le monde de la nuit et du stupre, y fait la connaissance d'Angelica, qui comme lui espère sortir de sa condition. Mais contrairement aux politiques et aux hommes d'affaires corrompus, il se sent mal à l'aise devant tant de débauche et fuit, avant de réclamer sa sirène. Pour le faire changer d'avis, l'envoyé de Mrs Chapell lui transmet une invitation d'Angelica.
«Mr Hancock est un homme particulièrement impressionnable, c'est vrai. En moins de quatre heures, il se décide à visiter Angelica Neal dans la soirée. Il ne sait ni ce qu'il dira, ni ce qu'il fera, Mais elle m'attend, pense-t-il, je ne peux pas lui faire le déshonneur d'ignorer son invitation.»
Mais ce soir-là, il ne rencontra pas la prostituée, se décidera à récupérer son bien qu'il vendra pour 20000 livres, de quoi satisfaire ses projets de bâtisseur.
Après la sirène, voici le marchand et son ambition. On va le suivre dans Londres au moment où la ville se transforme, où de nouveaux quartiers émergent. Ce monde de la fin du XVIIIe siècle se construit sur des croyances et des rêves autant que sur l’ambition qui aveugle.
Avec un art consommé de la mise en scène, Imogen Hermes Gowar montre combien les femmes savent alors jouer de ces ambitions, profiter de l'aveuglement de ceux qui sont éblouis par l'irrépressible besoin d'ascension sociale, quitte à être à leur tour victimes de leurs propres ambitions. Très documenté, le roman entraîne le lecteur dans ce siècle où l'amour se pare de mysticisme et où les apparences sont fort souvent trompeuses. Comme dans Miniaturiste de Jessie Burton, on se frotte à la rigueur des uns, aux rêves des autres. C'est subtilement beau et c'est formidablement réussi pour un premier roman !
https://urlz.fr/fuEA
Ce premier roman paru en 2018 en Angleterre, avec grand bruit et on le comprend, débute en 1785 à Londres. Le butin rapporté par l’un des capitaines qui a vendu le bateau que lui avait confié le marchand Hancock pour l’acquérir défraie la chronique : il s’agit d’une sirène ! Qui va changer le destin des quelques personnages qui l’auront croisée.
Hancock ne réalise pas le bouleversement qui va résulter de cette acquisition. La gloire et la fortune sont à portée de mains. Mais l’amour ? Qu’en est-il pour ce veuf inconsolable qui vit en reclus avec sa cuisinière sa nièce ?
Pour l’abbesse qui contrôle avec beaucoup de rigueur l’armada de ses filles, attirant tout ce que Londres recèle de gratin mondain, l’attraction serait lui ferait une publicité opportune. C’est lors de la première qu’Hancock faite connaissance d’Angelica, une sulfureuse beauté avide de douceurs et de bijoux …
Une sirène peut en cacher une autre, si la renommée de la première est un feu de paille, la quête d'une nouvelle attraction pourrait s'avérer beaucoup plus dangereuse…
L’auteur restitue à merveille la vie quotidienne de cette fin de dix-huitième siècle et offre une galerie de personnages passionnants.
Aucun ennui dans le déroulé de la narration, qui associe une description documentée à une touche de fantastique suffisamment adroite pour confiner à la métaphore;.
Une lecture réjouissante et divertissante.
Merci à Netgalley et aux éditions Belfond
Une touche de fantastique dans le Londres victorien
*
J ai eu une véritable fascination pour le pitch de cette étrange histoire. Bien sûr, nous sommes dans un Londres fictionnel - nous savons tous que les sirènes font partie du bestiaire imaginaire de nos contes. Mais nous nous espérons à croire à l existence de ces créatures mystérieuses et envoûtantes.
Ce roman est nimbé d une atmosphère inquiétante, d un brouillard chargé de folie et d extravagance qui m a happé dès les premières pages. Un dépaysement total qui m a amené dans le Londres de luxure mais aussi dans cette société aristocratique faite de faux-semblants et de « paraître ».
J ai d ailleurs fait le parallèle avec la série historique anglaise « Harlots » , qui dépeint avec justesse et moult détails cette prostitution « haut de gamme » du 18eme siècle avec ses maisons closes, les courtisanes croulant sous les dettes de la tenancière, des rues sordides dans les bas-fonds.
Malgré une intrigue un peu simple, je me suis laissée séduire par les dialogues savoureux avec cet humour typiquement british un peu piquant.
L auteure, dont c est un primo-roman, a réussi à créer un monde merveilleux, ténébreux et envoutant . Notamment dans la description enlevée de ses personnages. Une pensée particulière pour ce riche marchand bien terne et angoissé et qui se dévoile tout doucement. Et que dire de la courtisane fantasque et séductrice. Des destins flamboyants qui se croisent malgré eux dans cet univers délicieusement effrayant et sulfureux.
Un voyage exotique qui interroge aussi sur le sort pas très enviable des femmes. Un faire-valoir pour les hommes, sans aucun libre-arbitre.
Une lecture immersive et originale.
En 1785 à Londres, le capitaine de l'un des navires du marchand Hancock rentre avec une sirène pêchée en mer de Chine. La créature fait sensation et, du même coup la fortune du négociant. Pris dans un tourbillon mondain, Hancock fait la connaissance d’Angelica Neal, belle et riche courtisane néanmoins sur la brèche depuis la mort de son protecteur. Leurs deux situations pourraient bien trouver avantage à se rapprocher, si l’influence de la sirène ne menaçait de folie un entourage dévoré par l’ambition et la convoitise.
Si ce n’est pour sa créature chimérique, cet ouvrage pourrait aisément passer pour un roman historique, tant son évocation du Londres du 18e siècle prends corps pour nous transplanter dans une sorte d’entre-deux de la société georgienne. On y côtoie marchands enrichis et demi-mondaines ambitieuses, occupés à se hisser sur l’étroite arrête glissante qui sépare les deux versants d’une société clivée entre fange populaire et luxe aristocratique. Leur aspiration à s’élever les entraîne dans une vertigineuse course au paraître, où les chutes sont fatales et retentissantes. Quand l’ostentation et le faste font tourner les têtes dans un tel vent de folie, quoi de plus merveilleux que de s’afficher l’exclusif propriétaire d’une curiosité légendaire ? Cette mystérieuse sirène, que l’on comprend vite le symbole de la prétention et de l’avidité humaines, risquera pourtant de perdre ceux qui l’approchent. En attendant, comme l’illustre parfaitement son titre français un rien « lafontainien », le récit se transforme grâce à elle en une jolie fable symbolique, légèrement teintée de fantastique.
Les jolies écritures de l’auteur et de son traducteur contribuent largement au charme de ce texte. Peu importe si chaque rebondissement se laisse assez aisément pressentir et si certains protagonistes semblent peut-être parfois manquer un peu trop de clairvoyance. Ce roman original, qui prend le temps de camper ses personnages dans une ambiance soigneusement étudiée et indéniablement réussie, laisse sur son lecteur une impression durable d’enchantement et de poésie.
Pour finir, mention spéciale à l’étonnant et agréable toucher velouté de la luxueuse couverture, reproduction d’un des superbes textiles conservés au Victoria and Albert Museum de Londres.
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