Laurent Binet raconte son été - Une saison d’écrivains, épisode 1
« Il a rencontré Giscard à l'Élysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l'Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d'événements extraordinaires qu'il aurait pensé en vivre durant toute son existence. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. » Roland Barthes meurt renversé par une camionnette le 25 février 1980. Et s'il s'agissait d'un assassinat ? Dans les milieux intellectuel et politique de l'époque, tout le monde est suspect. Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune sémiologue, mènent l'enquête.
Remarquable ! François Busnel, L'Express.
On dévore, entre rire et gourmandise intellectuelle. Fabienne Pascaud, Télérama.
Fou, drôle et étourdissant.Thomas Mahler, Le Point.
Prix Interallié 2015 Prix du Roman Fnac 2015
Laurent Binet raconte son été - Une saison d’écrivains, épisode 1
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Découvrez le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2015 par les explorateurs de lecteurs.com Tous nos conseils de lecture pour les incontournables de cette rentrée
Les Explorateurs lecteurs.com ont lu pour vous la rentrée littéraire 2015, découvrez leur critique de "La septième fonction du langage" de Laurent Binet aux éditions Grasset
En février 1980, le sémiologue mondialement connu Roland Barthes meurt à Paris, renversé par une camionnette. Il sortait d’un déjeuner chez François Mitterrand, et le président Giscard se dit qu’il y a peut-être matière à créer des ennuis à celui qui sera son principal adversaire. Il mandate le policier Bayard, un vieux briscard à l’ancienne, pour enquêter dans un milieu universitaire. Bayard est perdu au milieu de ces universitaires gauchistes, il leur pose des questions simples et ils répondent systématiquement compliqué ! Il s’adjoint alors, un peu par la force, les services de Simon, un thésard en sémiologie. Ce drôle de binôme, que tout oppose, acquiert vite la conviction que Roland Barthes a été assassiné parce qu’il détenait « La Septième Fonction du Langage », une fonction qui permettrait à n’importe qui de convaincre n’importe qui à coup sur. Retrouver ce document ô combien convoité, c’est retrouver le commanditaire de l’assassinat. Le titre du roman de Laurent Binet peut effrayer, et pourtant, en embarque immédiatement dans une aventure rocambolesque digne de Tintin. On y trouve des courses poursuites à pied, en voiture, et même en gondole, des agents secrets qui tuent avec des parapluies empoisonnés, des concours d’éloquence où on mutile les perdants, des Japonais en Fuego, et j’en passe ! On y croise aussi des tas de personnes connues, Michel Foucault, Philippe Sollers (que je ne pourrais plus regarder du même œil!), BHL, Jack Lang, Laurent Fabius, Giscard D’Estaing et beaucoup d’autres. Dés qu’ils apparaissent dans le récit, on sent que Laurent Binet trempe sa plume dans le vitriol, plus ou mois dosé, bien peu en sortiront intacts ! Bon, on ne va pas se mentir non plus, le roman tire en longueur (le passage aux USA, long, un peu abscons est le ventre mou de l’intrigue), si certains passages sont passionnants, si d’autres sont drôles, édifiants, plein de mauvais esprits, quelques autres sont trop complexes. Les notions abordées sont quand même difficilement compréhensibles par un néophyte, même quand Laurent Binet essaie de les rendre intelligibles. La sémiologie, c’est l’étude de la communication verbale et non verbale, ce sont quand même des notions délicates à comprendre, à manier et à mettre en perspective pour le lecteur lambda. Il faut un peu s’accrocher, mais ça vaut le coup car certains passages (les concours d’éloquence notamment) sont assez incroyables à lire. Le roman est très érudit, comme toujours avec Laurent Binet, c’est le quatrième roman que je lis de lui et j’aime beaucoup son style répétitif, ironique et détaché, comme s’il s’adressait à nous directement. « La Septième Fonction du Langage » ressemble assez, dans son style, à « HHhH », l’humour en plus. C’est un roman exigeant et passionnant, érudit et rocambolesque, un double grand écart (très) audacieux.
Une belle façon de découvrir Barthes, son entourage, son époque
Un polar linguistique absolument génial ! Un jeune thésard de Vincennes, passionné de sémiologie va aider à enquêter sur la mort de Roland Barthes, qui ne serait pas un accident. Un duo d'enquêteurs hilarant, qui se trouvent aux prises de tueurs bulgares, participent à des joutes oratoires redoutables à Bologne ou à Venise...On y croise Umberto Eco, Sollers et Kristeva, chacun est pastiché ou égratigné, même Morris Zapp, le prof de "Changement de décor" de Lodge est de la partie. C'est drôle, brillant, bien construit, de quoi commencer la rentrée littéraire en ayant envie de relire les "Mythologies" ou "Le plaisir du texte".
Un très bon moment de lecture, qui m'a fait éclater de rire plus d'une fois.
Ca démarrait bien mais j'ai peiné sur la fin... J'ai eu l'impression que l'auteur voulait évoquer trop de choses et je me suis perdue dans les méandres de sa pensée...
Je suis venue à bout des 495 pages de « La septième fonction du langage » de Laurent Binet !
Érudit, pointu tout autant que délirant, ce roman nous embarque dans l’enquête sur la mort de Roland Barthes, moins accidentelle qu’il n’y paraît ! Les références littéraires, philosophiques, politiques, culturelles sont pléthore et parfois rébarbatives pour une néophyte comme moi ! Mais je me suis laissée prendre par l’ambiance et l’intrigue ! Et j’ai appris plein de choses !
C'est un livre formidable, drôle, intelligent, original . Un roman léger, brillant, plein d'érudition avec une fine étude ethno-sociologique.
Le 25 février 1980, Roland Barthes fut renversé par une camionnette à Paris. Il mourut un mois plus tard.
Laurent Binet imagine dans son roman que le fort célèbre sémiologue fut assassiné.
Dans la sphère de l'élite parisienne tout le monde est suspect .
Et de là , nous nous retrouvons face à un thriller rocambolesque , burlesque où différents grands du 20 ème siècle apparaissent.
D'une part l'élite intellectuelle de l'époque Foucault, Kristera, Sollers, Bhl, Althusser, Derrida, Deleuze.....
D'autre part des politiciens, tels que Giscard, Mitterrand, Lang ...
Enfin, les enquêteurs, le commissaire Bayard et Simon Herzog ... mélange de Sherlock Holes et de pro du rubik's cube.
Laurent Binet joue et flirte entre fiction et réalité, livre pastiche d'un roman policier.
La grande question à sa lecture est de savoir si Laurent Binet a cherché à ridiculiser par certains côtés ses grands hommes ou bien au contraire si il a agi de la sorte dans l'optique de nous les faire relire.
Un savant plaisir de lecture ,un roman savoureux , un voyage dans la vie littéraire et intellectuelle parisienne
Quand la fiction rencontre la réalité
Roland Barthes est renversé par une camionnette et meurt quelques jours plus tard, le monde littéraire perd un de ses grands noms, ça tout le monde aurait pu le lire dans un journal de l’époque mais, Laurent Binet a décidé de nous dévoiler d’autres raisons plus « fictives » à cette mort…
Roland Barthes aurait-il été assassiné? Si oui, par qui? Un rival? Giscard d’Estaing pour être réélu ou Mitterand pour gagner sa première élection?
À travers l’enquête d’un flic bourru et d’un jeune prof, en passant par la France, l’Italie et les USA, en rencontrant de grands noms du cercle littéraire de l’époque, Laurent Binet nous tient en haleine de la première à la dernière page.
Tout en apposant un regard amusé sur les années 80, sexe, drogues, homosexualité assumée, tout y passe, y compris le secret d’un club de joutes verbales très particulier…
Tout comme moi, suivez le conseil de ma libraire pour le lire et je vous le promet, vous allez adorer et adhérer!
Imaginez vous étudiant à Paris VII dans les années 80. Un inspecteur ( Ici à Vincennes ???!) vient vous embaucher (à cause de vos connaissances en Humanities (comme disent les américains) : sémiologie, structuralisme, linguistique) pour l'aider sur son enquête. Nous sommes à la veille de l'élection de François Mitterrand à la tête du pays et Roland Barthes vient de mourir « des suites de ses blessures », après qu'une camionnette de blanchisserie l'ai renversé.
Nous voilà donc parti dans un thriller politico-culturel germanopratin. Et forcément, french theory oblige (vu l'époque) nous trouverons pêle-mêle tous les grands intellectuels français : Deleuze, Foucault, Althusser, Derrida, Cixous, Guattari, des politiques : Mitterrand, Giscard, mais aussi des grands noms internationaux : Eco, Searle... ajoutons encore Sollers,, Kristeva et J. Lang toujours vivants.
On dirait une publication des éditions Sciences Humaines !
Trêve de plaisanterie. L'auteur a certes utilisé des personnages tout ce qu'il y a de réels et connus et d'autres fictifs l'inspecteur Bayard et son acolyte Simon, mais tout ce petit monde a été traité en tant que personnage de roman. Que cela plaise ou non aux intéressés, tout ce qui est dit ou plutôt écrit dans ce récit sert la machine romanesque.
Bon revenons deux minutes à l'histoire. Roland Barthes meurt à l’hôpital tandis qu'un tas de proches , d'amis ou de parasites font la queue à sa porte. Et il y a comme une odeur de souffre autour de ce décès. En tout cas l'ombre de deux hommes tels des Dupont et Dupond en imperméable et faisant rouler leur consonnes plane dangereusement. Il meurt, donc, alors même qu'il sort d'un déjeuner avec F. Mitterrand avec semble t'il un document ultra sensible sur une « septième fonction du langage » en référence au 6 première fonction du grand Jackobson grand maître de la linguistique après Ferdinand de Saussure excusé du peu qui pose le postulat de faire du langage le fondement du pouvoir politique. Imaginez un peu.
Notre duo loufoque d'enquêteurs va donc partir à la recherche du dit document au milieu d'une intelligentsia internationale. Il n'y aurait pas un petit côté « au nom de la rose » en hommage à Eco professeur de sémiologie à l'Université de Bologne ?
Et comme tout fait sens dans cette science (qui étudie les signes et notamment les signes de la vie sociale), on se met à en chercher partout ...du sens :
Alors Bayad, l'inspecteur c'est le chevalier bayard sans peur et sans reproche prêt à tout pour dénicher la vérité. Mais on peut y voir aussi une référence à Pierre Bayard, professeur de littérature à Paris VIII, écrivain lui même (Comment parler des livres...).
Alors j'ai continué avec Simon Herzog, notre étudiant et là, chez les Herzog j'ai dégoté
un jeu vidéo tactique en temps réel,
beaucoup d'alpiniste et d'hommes politiques,
une créatrice de lingerie,
la 7e première dame d'Allemagne,
1 écrivain et 2 rabbins.
Bon alors j'ai cherché du côté de Simon (prénom mais aussi nom de famille on connaît notamment Gilles Simon joueur de tennis français) et le tennis, Michel Foucault est fan il en est même question dans le livre et là … je me suis dit stop!
Bref j'ai arrêté de cherché du sens des références, la véracité des citations...et je me suis juste laissée entraîner dans cette histoire dans laquelle justement on sent bien que l'auteur cherche à faire douter le lecteur de la réalité retrouvant ainsi les travaux du génial Umberto sur « les mondes possibles » de la fiction et les différences de statut qu'il établit entre personnage réel et fictif qu'il appelle les « surnuméraires ».
600 pages, quelques longueurs mais un vrai plaisir de lecture et un côté nostalgie de l'époque et de l'importance de la pensée française qui me plaît bien. Des scènes cultes, l'une érotique façon Deleuze, une autre dans les bain douche en compagnie de Foucault et de son gigolo et une encore dans un club très fermé de joute oratoire. Amis de la neguentropie,lisez-le.
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