Sa dernière rentrée littéraire c’était en 2015 avec La Septième fonction du langage (Grasset). Sélectionné puis récompensé par le Prix du Roman Fnac et le Prix Interallié, le livre qui interroge les relations entre fiction et réel était le deuxième roman de Laurent Binet, arrivé de façon explosive sur la scène littéraire avec HHhH en 2010.
Un Goncourt du premier roman en 2011, une quarantaine de traductions, puis un film réalisé par Cedric Jimenez en 2016 ont prolongé le roman qui raconte la manière dont a été préparé l’assassinat du “boucher de Prague”, Reinhard Heydrich.
Actuellement en cours d’écriture sur un projet tenu secret, Laurent Binet se souvient pour Lecteurs.com de l’été qui a précédé la publication de La Septième Fonction du langage, dont le succès à travers le monde rejoint tranquillement celui de son aîné.
La Septième Fonction du langage (Grasset) a paru le 18 août 2015. Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez attendu l’événement ?
J'éprouvais un mélange d'excitation et de sentiment du devoir accompli. La dernière ligne droite d'un livre est toujours la plus fastidieuse et la plus stressante : l'éditeur qui propose des coupes, les corrections qui n'en finissent pas, la quatrième de couverture qu'il faut rédiger, la présentation d'un livre aux représentants et aux libraires alors qu'on n'a pas encore le recul nécessaire pour en parler correctement, le choix d'une couverture... toutes étapes à la fois délicates et décisives. Une fois celles-ci achevées, et avant que la promo commence, j'ai aimé goûter ce moment d'attente, où les dés sont jetés et où il n'y a plus rien à faire. Je ne m'inquiétais pas trop des polémiques à venir, que j'avais grandement sous-estimées, ce qui m'a permis de passer un été assez serein, en fin de compte. En même temps, je sentais monter une sorte de bruissement autour de la Septième Fonction qui me paraissait encourageant.
Ensuite, le livre sort, la promo commence et c'est à nouveau du stress, quel que soit le cas de figure.
Que lisez-vous cet été ?
Je suis en train de lire une monographie en anglais sur l'histoire de Florence : The Medici de Mary Hollingsworth, achetée à Milan il y a quelques mois, où j'avais été invité à l'occasion de la sortie en italien de la Septième Fonction du langage. Il se trouve que je m'intéresse à cette période en ce moment, d'ailleurs je viens de relire le Désastre de Pavie de Jean Giono.
Pour mes vacances, j'ai prévu de lire Eureka Street de Robert McLiam Wilson parce que j'aimais bien ses chroniques dans Libé et que nous avons eu l'occasion de sympathiser un peu sur Twitter, tout à fait par hasard. Or, il se trouve justement que quelqu'un m'avait offert son roman, je ne sais plus qui ni quand, mais comme il m'est retombé sous la main en faisant du rangement, je me dis que c'est une bonne occasion, et ça me fera une vraie lecture pour le plaisir, sans arrière-pensée de documentation, pour une fois, car l'Irlande du Nord des années 90 ne fait pas partie de mon terrain de jeu actuel.
Sans avoir lu le roman, je suis allée voir "la septième fonction du langage" au théâtre, pièce adaptée et mise en scène par Sylvain Maurice. Belle scène mais je lirai le roman car, au vu des commentaires , j'ai du mal à m'y retrouver.
J'ai découvert Laurent Binet non pas avec son livre mais le film HHhH! Et c'était un bon moment cinéma! Merci à cet auteur intéressant pour son roman historique qui a inspiré le film de Cédric Jimenez.