"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elle se souvient comme dans un rêve de l'accident, du choc sur l'asphalte. Quand elle reprend connaissance, elle est loin des sollicitations constantes de la ville et de son agitation, à l'abri d'une maison forestière nichée au coeur des montagnes. À ses côtés, Jeanne, Stella et la forêt profonde. On parle peu ici. Mais tout semble bruisser, se mouvoir et palpiter d'une force étrange et magnétique. Ses deux compagnes et la nature alentour se confondent parfois, comme pour mieux l'initier à une autre manière d'être, instinctive et animale. S'en aller, enfin...
La Sauvagière est une fable onirique qui nous invite à repenser le lien qui nous unit au monde, loin des constructions et des contingences modernes. Page après page, dans ce premier roman, Corinne Morel Darleux nous plonge dans un univers puissamment poétique où les sens deviennent maîtres et où notre humanité se métamorphose au contact du bois humide et sous les caresses du vent.
Une toute jeune femme se sent en décalage avec le monde humain. Un accident de moto lui ouvre la voie à autre chose, ou plutôt à une autre manière d'être.
Transportée par deux femmes dans un maison en un lieu perdu, dans les montagne à flan d'une profonde forêt, bien loin du tumulte humain, les pensées de notre héroïne se brouillent. Tout est flou. Ce n'est plus la primauté de l'intelligence qui la conduit mais ses sens : goût, odorat, ouïe, toucher, vue. Plus de communication verbale, les repères deviennent sauvages, ceux des yeux, des gestes, des actions.
Quand la femme et la nature se mélangent, qui est la "sauvagière" ? Le lieu (celui qui nous préserve des contacts humains) ? Ou la femme (le suffixe "ière" indiquant une action, celle de devenir "sauvage") ?
Un roman très actuel qui nous interroge sur notre positionnement quant à notre environnement et notre nature profonde. Un véritable coup de coeur littéraire !
NB : "sauvagière" est un hapax. L'incroyable cadeau que peut nous faire un livre (et l'auteur.e) est de nous lancer sur la piste d'un autre livre... Et c'est ainsi que le mot "sauvagière" me fait ajouter "Le mas Théotime" d'Henri Bosco à la "liste de mes envies littéraires" !
Tout d'abord je tiens à remercier les éditions DALVA qui m'ont permise de découvrir cette très belle collection et une auteur que je ne connaissais pas.
Alors que la jeune femme fuit sa vie à moto, elle a un accident. Elle va être secourue par deux femmes qui vivent en forêt. Elle va dès lors découvrir une autre philosophie de vie, une autre façon de vivre.
Ce roman que l'on peut qualifier de conte ou de fable fait la part belle à la nature dans laquelle la narratrice va reprendre contact avec le monde suite aux soins prodigués non seulement par les femmes qui l'ont secourue mais aussi par la nature même.
Entre les trois femmes, il y a très peu d'échanges oraux mais la communication est toutefois présente, ne serait-ce que par le langage du/des corps mais aussi par les sens (l'odorat, l'ouïe, la vue).
Dans ce roman, tout être fait partie d'un tout, l'être humain n'est plus le dominant car il doit faire avec cet environnement et ce n'est qu'en étant en harmonie avec la nature que celle-ci lui donnera tout ce dont il a besoin. Cette symbiose prend forme, de l'épaisseur au fil de la lecture et remet en cause, quelque part, notre façon de vivre très consumériste.
J'ai beaucoup aimé qui se lit à la vitesse de la nature, en prenant son temps comme pour en savourer chaque moment. C'est comme un appel à lever le pied et à voir la vie sous l'angle de son bien-être profond plutôt que sous celui de la consommation et de la quête de reconnaissance. Il a donc le mérite de nous interroger sur ce qui nous est essentiel, et ce pourquoi on fait tel ou tel choix.
https://quandsylit.over-blog.com/2024/01/la-sauvagiere-corinne-morel-darleux.html
Elle a conquis son indépendance et s’est approchée de ses rêves de liberté avec l’acquisition de cette moto. Des petits boulots ingrats, des économies patientes et au bout du chemin, l’accident.
Jeanne et Stella seront à ses côtés , aux abords d’un forêt sauvage, veillée par l’éclat étrange de deux lunes jumelles. La nourriture frugale, la cueillette ou la chasse assurent leurs subsistance. Malgré les crises et les disparitions soudaines de ses deux anges gardiens, elle semble heureuse, en communion avec une nature retrouvée …
Fable onirique et voilée d’une aura de mystère, sublimant le rapport à la nature, dans une écriture empreinte de poésie, ce court roman n’est pas sans rappeler Dans la forêt de Jean Hegland, dans un contexte cependant fort différent et avec une ambition romanesque moindre.
La lecture est plaisante mais on devine rapidement ce qui se cache en coulisse de cet univers singulier.
La moto, le choc, le reveil. Mais où est elle vraiment ? Qui sont ces femmes qui semblent s'occuper d'elle sans vraiment lui parler ? et d'où vient cette voix et ce bruit qui semble venir d'elle ?
Un roman sous forme de rêve, une aventure naturelle originale, et retour au source de la nature a la frontière du paranormal.
Un tout petit bijou délicat .
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