"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Tu meurs à quarante-quatre ans, c'est jeune. Aurais-tu vécu mille ans, j'aurais dit la même chose : tu avais la jeunesse en toi, pour toi. Ce que j'appelle jeune, c'est vie, vie absolue, vie confondue de désespoir, d'amour et de gaieté. Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le coeur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui. Je t'ai toujours perçue avec ces trois roses, cachées, oh si peu, dessous ta vraie douceur».
Christian Bobin.
J’ai eu envie de terminer 2023 en lisant des mots d’amour.
Comme personne ne m’a envoyé de lettre enflammée dernièrement, j’ai extrait de mes piles de bouquins à lire ce petit livre de Christian Bobin, dont j’entends dire le plus grand bien depuis longtemps (de l’auteur en général et de ce texte en particulier).
Et donc, la « plus que vive », c’est Ghislaine, grand amour de l’auteur, foudroyée à 44 ans par une rupture d’anévrisme. Une femme dont on comprend qu’elle était lumineuse, aimante, rieuse, terriblement libre et vivante, un peu femme-enfant.
Parce qu’il refuse son absence et le manque insondable, Christian Bobin parle d’elle au présent, il s’adresse à elle comme si elle était encore là. Et pour lui, elle l’est certainement, encore et toujours.
Des mots d’amour, donc. Il n’y a pas lieu de douter de leur sincérité ni de leur éternité. Mais ils m’ont à peine touchée.
Trouvez-moi insensible si vous voulez, pensez que je ne connais ou ne comprends rien à l’amour si ça vous chante, mais j’ai beau essayer, ces mots je les trouve doux et jolis, poétiques ou philosophiques, apaisés et apaisants, mais trop lisses et trop sages. Et dans mon esprit, je n’arrive pas à concilier sagesse et amour fou (celui que l’auteur dit éprouver pour Ghislaine), ce serait comme marier l’eau et le feu : le feu s’éteint dans un nuage de vapeur, il ne reste que de l’eau tiède.
Et donc cet amour de l’auteur pour Ghislaine, je ne l’ai pas ressenti, je ne me suis pas sentie concernée, même plutôt exclue de cette histoire, et ces mots ne m’ont pas donné envie d’être aimée de cette façon.
Je n’ai pas envie de me justifier et d’argumenter davantage, déçue par cette lecture dont j’attendais sans doute trop (comme souvent).
Mais cela ne m’empêche pas de vous envoyer mes meilleurs voeux pour l’année 2024, que je vous souhaite remplie de chaleur humaine, de petites et grandes joies et de belles découvertes, littéraires et autres.
Bobin, la simple évocation de ce nom suffit à elle-même. Mais je me dois de vous parler de cette ode à l’amour et à la vie.
« On n’a pas besoin de l’amour pour parler de l’amour, on a besoin du grave et du léger, pas du sérieux, surtout pas du sérieux, grave et léger, larmes et rires. »
Et les larmes étaient là, au coin de l’œil, prêtes à couler. Mais la mélancolie et la douceur de l’écriture ont tout atténué, l’instant d’après il nous décroche un sourire. La plus que vive est une sublime réponse au vide que peut laisser la mort d’un proche.
« Le cœur de ceux que nous aimons est notre vraie demeure. »
« Tu m’as donné le plus précieux de tout : le manque. Il m’était impossible de me passer de toi, même quand je te voyais tu me manquais encore. »
Cher Christian, j’ai envie de te lire, et de te relire afin que tu y laisses ton empreinte.
Lire Christian Bobin, c'est retrouver un souffle. Une envie nouvelle.
L'envie de regarder les choses alentour en y ôtant les habitudes. Puisque la moindre petite particule ne serait elle pas merveilleuse et empreinte de magie?
Lire Christian Bobin, c'est effleurer les mots avec douceur, avec sensualité.
Dans cet petit ouvrages de quelques pages, l'auteur compose une si belle musique que les mots se font symphonie du coeur, ode à la vie, à l'envie de mondes intérieurs plus denses, plus riches.
Lire Christian Bobin, c'est s'envoler un instant. Une éternité.
Lire Christian Bobin, c'est en tout cas s'élever vers autre chose que sa petite vie. Pour revenir de cette lecture plus vivant qu'on ne l'a jamais été.
Christian Bobin est un diseur de belles aventures. Un alchimiste qui transforme en or les dictionnaires et fait virevolter en milliers d'échos vibrants des choses belles, tout justes un peu enfouies à l'intérieur de nous.
Lire Christian Bobin, peut-être serait ce un moyen de changer.
N'est-il pas là le beau , le véritable artiste? Celui qui laisse à penser que quelque chose peut changer. Celui qui nous montre du doigt ces choses si habituelles qu'on ne les voyait pas et qui nous donne le gout d'avancer.
J'avais envie ce soir de changer d'air. Je me suis envolé.
Merci à cet écrivain de talent. Les sommets atteints par sa plume m'ont offert une bien belle bouffée d'oxygène.
Il est des livres essentiels, il est des auteurs nécessaires, qui changent le cours de votre vie. Qui, parce qu’ils font entrer chez vous et en vous une sublime Lumière transcendante, vous éclairent à jamais.
Christian Bobin est de ceux-là. Sa plume si poétique, si émouvante, si bouleversante de simplicité a ce pouvoir alchimique de transformer, par un secret alliage d’émotions pures, quiconque lui ouvre la porte de son cœur de lecteur.
« La plus que vive » est une lettre d’amour posthume de 111 pages, adressée à Ghislaine, sa compagne, son grand Amour, sa Muse, son amante, disparue brutalement un an plus tôt.
Dans ce vibrant et somptueux hymne à l’Amour et à la Vie, l’auteur poète sublime le souvenir de cette Femme, transformant en une invincible joie ce que d’aucuns porteraient comme un sombre désespoir : « Le cœur que tu m’as fait et que tu continues de me faire, de pétrir avec tes mains de disparue, ta voix de disparue, d’éclairer avec ton rire de disparue ».
Chaque mot, sous la plume de Bobin, devient Or.
« Je n’écrivais que par toi, je n’écrivais qu’en toi, j’orientais la feuille de papier blanc vers ton visage afin de capter le plus de lumière possible »
Chaque page résonne de sérénité, de paix intérieure, et bien sûr d’Amour, de liberté, pour impulser, au final, une inextinguible soif de Vivre.
« La plus que Vive » est un bijou ciselé par une plume trempée dans un encrier aux couleurs de la poésie, de la simplicité, de la douceur, de la Foi, de l’Espoir.
«Peu de livres changent une vie, quand ils la changent, c’est pour toujours »…. La Plus que Vive fait pour moi partie de ces livres-là.
Merci Monsieur Bobin !
Beaucoup d'emotion dans ce livre: un depart et une presence en equilibre sur la portee de la musique de Bobin ...
Je dois le trouveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer!!!!!!
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