Après "La petite communiste qui ne souriait jamais", Lola Lafon nous captive avec son nouveau roman de "Mercy, Mary, Patty"
Retraçant le parcours d'une fée gymnaste, qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, vint, en son temps, mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman est le portrait d'une enfant, puis d'une femme, évadée de la pesanteur, sacralisée par la pureté de ses gestes et une existence intégralement dévolue à la recherche de la perfection. En mettant en exergue les dévoiements du communisme tout autant que la falsification, par les Occidentaux, de ce que fut la vie dans le bloc de l'Est, ce récit, lui-même subtilement acrobate, est aussi une passionnante méditation sur l'invention et l'impitoyable évaluation du corps féminin.
Après "La petite communiste qui ne souriait jamais", Lola Lafon nous captive avec son nouveau roman de "Mercy, Mary, Patty"
Après avoir établi une liste de trente romans le 20 mars dernier, le jury du Prix Orange du Livre s'est à nouveau réuni ce lundi 28 avril pour sélectionner les cinq finalistes.
Cinq romans sont en lice pour le Prix Orange du Livre 2014. Cinq romans sélectionnés par le jury pour leurs indéniables qualités littéraires. Cinq romans soumis au vote des internautes pour déterminer qui sera le lauréat de cette 6e édition. Mais qui se cache derrière ces pages, cette plume, cette verve ? Comment ont réagi les auteurs à l'annonce de leur nomination ? Hubert Mingarelli, Lola Lafon, Marc Lambron et Maylis de Kerangal ont accepté de répondre à quelques questions.
La petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud) est le quatrième roman de Lola Lafon. Véritable succès de librairie, elle évoque le destin de Nadia Comaneci, véritable icône des années 70, petite gymnaste roumaine championne hors pair restée une légende avec la note maximale qu'elle obtint aux Jeux Olympiques. L'auteure s'est d'abord consacrée à la danse avant d'opter pour l'écriture, d'où certainement cette connaissance précise du corps qu'elle évoque dans son roman.
Dans la petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon nous retrace le parcours de Nadia C., jeune gymnaste roumaine qui fut la première gymnaste, de haut de ses 14 ans, à obtenir la note de 10 aux J.O. de Montréal . Du jamais vu !
Mais pour en arriver là, la jeune Nadia a du travailler énormément.
L’auteure insère entre ses différents chapitres une correspondance qui aurait eu lieu entre elle et l'athlète.
Lola Lafon retrace avec beaucoup de talent la période de la guerre froide où les combats ideologiques se retrouvaient même dans les compétitions sportives.
L'auteure mêle fiction et documentaire. Ce roman foisonne d'informations, de recherches sur la vie en Roumanie, la situation sur le bloc de l'est.
J'ai appris beaucoup de choses sur la mégalomanie de Ceaucescu. Mais attention, pas de victimisation dans les pages de ce livre. Le récit reste un constat un point c'est tout.
Une mention spéciale à Cloé Lambert pour sa lecture envoûtante.
Un grand merci à Lola Lafon pour ce merveilleux moment de lecture et mon premier coup de cœur de l'année.
Ce roman est passionnant.
De très courts chapitres qui cadencent l'histoire romancée de Nadia Comaneci ou comment survivre à un statut d'icône.
De son premier 10/10 aux JO de Montréal à sa fuite aux États-Unis, Lola Lafon tente de reconstituer le cheminement de la gymnaste.
Cela n'a rien d'une biographie même si les événements fondateurs sont réels.
Il est surtout question de travail, de privations, de compétitions, de forces mentales, de jalousie, de gloire puis d'oubli voire de rejet.
La puberté, si difficile presque destructrice pour la jeune fille, devient un personnage à part entière.
L'entraineur est bourré de contradiction devant une Nadia inébranlable.
En toile de fond, la Roumanie de Ceausescu et ses paradoxes ; l'attitude ambiguë des pays occidentaux vis-à-vis de cette dictature.
Rien de manichéen dans ce roman dont le style narratif est singulier.
Cela sort de l'ordinaire et j'ai adoré.
En 1976, aux Jeux Olympiques de Montréal, le monde entier découvre ébahi, incrédule les exploits de Nadia Comaneci. La « petite fée communiste » va affoler les juges, les ordinateurs, le public par ses prouesses impossibles.
Dans « La petite communiste qui ne souriait jamais » Lola Lafon nous rappelle son histoire. Nous sommes loin d’une biographie où l’auteur nous assénerait ses vérités d’une manière péremptoire. Tout au long de ces chapitres courts, Lola Lafon tente plutôt de s’approcher de son personnage, d’ailleurs, elle entretient une correspondance fictive avec Nadia qui n’hésite pas à la contredire, voire à brouiller les pistes.
Et on découvre l’histoire d’une enfant, d’autres enfants qui ne vivent que pour la gymnastique. Chaperonnées par un manager qui leur impose un discipline de fer, leur corps de petite fille devient bientôt une fabrique à médailles. Ce livre est aussi la peinture d’une époque, d’un pays : la Roumanie. Ceausescu apparait d’abord comme un chef d’état reconnu à l’Ouest car n’hésitant pas à s’opposer au géant soviétique. Seulement, le miroir se fissure. Le camarade devient un dictateur qui mène son pays d’une main de fer entretenant un culte de la personnalité dont Nadia, poupée soumise n’est qu’une marionnette.
Au fil des pages, l’enfant grandit et souffre de la « maladie » de devenir femme. On voit alors la décadence d’une icône car le sport ne peut accepter les changements . Corps d’une adolescente qu’on a adulé, corps d’une femme que l’on va honnir car incapable de reproduire l’état de grâce antérieur.
L’écriture de Lola Lafon est précise parfois sèche quand elle cherche à scander ces corps, quand elle regroupe témoignages, regards sur cette époque. Un des derniers chapitres est consacré à son voyage à Bucarest. Un pays qui malgré sa révolution, souffre des nouveaux maux capitalistes, un pays qui peut-être doit construire son histoire.
Pour terminer, ce livre n’est pas sans poser d’autres questions plus contemporaines que je vous invite à découvrir. Si Nadia Comaneci est inconnue pour certains jeunes, elle reste sans doute l’une des athlètes les plus connues du siècle précédent.
J’ai regardé les extraits de ses prestations en cherchant un sourire, un imperceptible sourire.
Difficile de savoir que cachait ce visage encore enfantin.
Parce qu’ elle s’en est si bien approchée, Lola Lafon doit savoir. Peut-être….
J'ai découvert une gymnaste talentueuse, une adulte plutôt désagréable. Mais je ne suis pas mécontente de ma lecture qui fait découvrir un autre visage de la Roumanie sous Ceausescu et interpelle le lecteur sur l'utilisation du sport en politique.
L'écriture est fluide, bien que pas exceptionnelle. C'est un livre qui se lit vite, intéressant, inoubliable ? (seul l'avenir le dira), un livre à lire pour son côté au moins biographique à défaut de son écriture.
Evidemment, Nadia Comaneci, c'est l'idole de notre enfance. Celle qui nous a emmené à croire que tout est possible. Mais ce livre va bien au delà de la vie de la petite ou grande Nadia C.
Le livre traite de la condition de la femme, de la guerre froide, du capitalisme versus le communisme.
Le rythme du livre est exceptionnel. Le ton est efficace.
Il permet d'entrer "tranquillement" mais sans possibilité de marche arrière dans le raisonnement.
Chaque pierre posée sur le chemin est la résultante de la parcelle de chemin parcourue précédemment.
Vraiment extrême coup de cœur !!! Ce livre devrait être obligatoire pour tous ceux qui souhaitent parler de la condition de la femme, de la guerre froide, du parallèle Régime communiste et capitalisme, de la chute du mur de Berlin, et du regard posé sur la femme. Et obligatoire pour tous ceux qui veulent progresser en lisant.
Lola Lafon va au-delà de l'image dorée de Nadia Comaneci, du produit de propagande qui nous ont été servis si longtemps et ont façonnés sa légende. Elle rend à Nadia son humanité, son caractère de fille qui devient inexorablement femme, qui n'avait de valeur qu'en tant qu'enfant prodige, qui n'en a plus en tant que femme.
L'écriture est vive et sensible. Le choix de la narration nous immerge totalement ; le lecteur est embarque entre documentaire et fiction. La frontière entre les deux s'efface pour donner au Roman tout son réalisme.
Que j'ai aimé ce récit sec dans une langue souple, sans fioritures, brut, avec un style travaillé mais léger, maîtrisé comme le corps et les chorégraphies aériennes de cette petite fille sérieuse.
Biographie romancée de cette extraordinaire gymnaste
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Une lecture assez mitigée et confuse autant sur le fond que la forme. En fait je suis perplexe quant à mon appréciation.
Je vous explique un petit peu.
La vie de la très célèbre gymnaste roumaine Nadia Comaneci a de quoi remplir un livre. Biographie, mémoires, confessions, récit de vie... Cette femme a vécu énormément de déboires. On parle bien sûr de sa surmédiatisation dans le milieu sportif, sacrifiée sur l'autel de la gloire dans un pays en pleine guerre froide et dictatorial. Course contre la montre biologique, Nadia a été surexploitée puis "mise au rebut". Mais comment peut-elle sortir indemne ?
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Sous forme de conversations fictives entre l'auteure et Nadia, le fil se déroule petit à petit , puis se ré-enroule entre digressions et réfutations. J'ai eu beaucoup de mal à suivre la narration. On ne sait jamais ce qui est fait réel de ce qui est imaginaire. Cela m'a déconcerté.
Mais il m'a remué tout de même. Suivre ces petites filles tout au long de leur carrière, pressée de toutes parts, les conditions de vie de ces athlètes sont tout bonnement inhumaines. Pour récolter un peu de gloire, le prix est lourd à payer.
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L'auteure d'origine roumaine met aussi ce fameux régime dictatorial communiste en lumière à travers la vie de Nadia. Domination, espionnage, régime draconien, asservissement, moqueries, la petite fée communiste en a bavé, là-bas, en Roumanie.
Aujourd'hui c'est une femme accomplie, équilibrée, rayonnante, comblée qui entraîne de jeunes gymnastes dans son pays d'adoption, les Etats-Unis.
A-t-elle fait le deuil de ses années de privation?
On aura du mal à le savoir... elle est si discrète, Nadia....
Cette biographie de Nadia Comaneci nous montre jusqu'à quel point peut aller la performance physique. Gymnaste de 14 ans aux jeux olympiques de 1976.
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du même auteur, je vous recommande "chavirer" ( lire mon billet) c'est un roman très fort