La liste des polars qui vous feront passer d'excellents moments de lecture
Le train arrive dans la petite gare de Thyanne, terminus de la ligne.
Priam Monet descend pesamment d'un wagon. Presque deux mètres pour un bon quintal et demi, mal sapé et sentant le tabac froid, Monet est un flic misanthrope sur la pente descendante. Son purgatoire à lui c'est d'être flic à l'IGPN, la police des polices. Sa mission : inspecter ce petit poste de la police aux frontières, situé entre les Alpes françaises et italiennes. Un bled improbable dans une vallée industrieuse où les règles du Far West ont remplacé celles du droit. Monet n'a qu'une idée en tête, accomplir sa mission au plus vite, quitte à la bâcler pour fuir cet endroit paumé. Monet n'aime pas la montagne, sa vie est Paris.
Quand on découvre dans un bois le cadavre d'un migrant tombé d'une falaise, tout le monde pense à un accident. Pas Monet. Les vieux réflexes ont la peau dure, et le flic déchu redevient ce qu'il n'a cessé d'être :
Un enquêteur perspicace et pugnace. La victime était-elle un simple migrant ? Qui avait intérêt à la faire disparaître ? Quels lourds secrets cache la petite ville de Thyanne ? Monet va rester bien plus longtemps que prévu.
La liste des polars qui vous feront passer d'excellents moments de lecture
J'ai rencontré Laurent Guillaume, il y a un tout petit peu plus d'un an, lors du Festival Paris polar qui se tenait à la mairie du XIIIème arrondissement parisien.
J'assistais à une rencontre en duo avec Olivier Norek, dont j'étais déjà fan ... et je suis tombée sous le charme de Laurent Guillaume !
Au dernier jour du festival, il ne restait aucun exemplaire de ses polars disponible à la vente sur les tables de la salle des Fêtes, et pas un non plus à la FNAC voisine où je me suis arrêtée avant de rentrer.
Sitôt rentrée, j'ai donc téléchargé "Là où vivent les loups", mais prise par d'autres obligations de challenge je l'ai un peu oublié !
Fort heureusement le premier "défi" de la nouvelle saison du Challenge globe Trotter des Lecteurs de Babelio demandait de lire un livre avec "Un animal dans le titre". L'occasion était trop belle, j'ai exhumé Là où vivent les loups !
Et je me suis REGALEE !
Au vu de l'activité de l'auteur, je ne m'attendais absolument pas à un polar alpin, mais la description des personnages, des paysages, l'intrigue, tout a concouru pour faire de ce roman un grand roman policier !
Le héros d'abord, un flic bourru, obèse, qui n'apprécie pas d'avoir été envoyé dans ce trou paumé pour faire un audit sur les méthodes rustiques locales.
La vallée sous la coupe de l'Entrepreneur local, héritier, qui a bien relancé l'entreprise de décolletage pour devenir l'employeur n°1 et ordonnateur de bonnes œuvres.
Un choc des cultures, une fliquette qui détonne, des personnages bruts de fonderie, une enquête alambiquée dont je n'avais rien deviné trop à l'avance (c'est si rare !) ... Bref, un régal !
Bon maintenant, il faut absolument que je trouve d'autres romans de cet auteur !
Je connais Laurent Guillaume depuis pas mal de temps maintenant, l’ayant croisé sur différents salons du polar et plus récemment lors de Toulouse Polars du Sud où il était l’un des auteurs invités de cette dixième édition.
C’est en apprenant à le connaître que j’ai eu envie de le lire. C’est quelqu’un d’entier, de drôle et de passionnant quand il nous raconte ses anecdotes de son métier de policier et de consultant.
En lisant ce roman, j’ai retrouvé cet homme dans son personnage de Monet. Pas physiquement, loin de là, mais dans sa façon d’être direct et drôle. Car ce personnage de flic parisien, envoyé « auditer » un poste de la Police de l’Air et des Frontières en pleine montagne, parmi une population montagnarde, dans une ville qu’on dirait tout droit sortie du far-west, nous offre des scènes et des dialogues aussi naturels qu’amusants.
Les personnages secondaires, bien qu’un peu caricaturaux, accentuent encore ce décor pittoresque où ils vont évoluer.
Monet est donc un flic de la Police des Police venu à Thyranne, dans les Alpes, pour contrôler le bon fonctionnement du poste de la PAF. Tout juste arrivé, il est mis sur une affaire suite à la découverte du corps d’un homme, à priori un migrant, tombé d’une falaise. Il va vite s’avérer qu’il ne s’agit ni d’un accident, ni d’un migrant et Monet va devoir mener l’enquête avec les policiers et les gendarmes locaux, parmi une population sur laquelle règne en maître un homme.
Le style d’écriture de ce polar est volontairement léger et on passe réellement un bon moment à sa lecture.
Plus que l’intrigue, ce sont les personnages qui captent l’attention du lecteur et on a une furieuse envie de découvrir encore d’autres enquêtes de Monet.
A l’instar d’Hugues Pagan ou plus récemment d’Hervé Jourdain ou d’Olivier Norek, Laurent Guillaume fait partie de la famille des policiers auteurs, qui exercent ou ont exercé dans les forces publiques. En général, leurs intrigues sont plutôt basées sur le réalisme que sur la surenchère de péripéties.
Ce roman ne déroge pas à la règle. L’expérience de l’auteur lui permet de concentrer le récit sur les enquêteurs. Le lecteur est entraîné dans leur quotidien. Il est aux premières loges des relations et des échanges entre les différents membres de l’équipe, comme s’il y était. On est intégré aux évènements et l’immersion est totale.
Et là, bien installé dans ce milieu, on découvre Priam Monet. C’est un commandant de l’IGPN qui se retrouve embarqué par inadvertance dans une affaire de meurtre qui va l’obliger à revêtir son ancien costume de flic. Cet individu a la particularité flagrante d’être tout simplement…ignoble ! En effet, avec son physique imposant, il n’est pas avare de réflexions misanthropes et ne semble aimer personne. Le livre est parsemé de réparties verbales cassantes, sans filtre, parfois assez savoureuses. Au premier abord, il ne suscite donc que de l’antipathie et du rejet. Mais au fil de l’aventure, on apprend à le connaître et l’auteur réalise un coup de maître, en nous le rendant presque attachant.
Laurent Guillaume dépeint avec justesse l’ambiance de la montagne et de son microcosme social. En ajoutant sa parfaite connaissance du monde policier, tout est réuni pour coller au plus près à la réalité. L’écriture et l’intrigue maîtrisées font de ce « Là où vivent les loups » un très bon polar rural, que vous ne lâcherez pas. Pour ma part, j’ai eu un coup de cœur pour ce livre et son auteur. J’espère que cette enquête ne restera pas un one-shot et que je recroiserai le chemin de Priam Monet, l’associable, que j’ai adoré détester.
Priam Monet, presque deux mètres de haut et plus de 150 kilos, d'humeur invariablement de chien, misanthrope, commandant à l'IGPN -la police des polices-, détestant être loin de Paris, débarque à Thyanne vallée perdue des Alpes, pour faire un audit de la police locale. Bien accueilli par Claire, jeune flique sympathique, mariée à un garde forestier, deux enfants. Lorsqu'un migrant est retrouvé au bas d'une falaise, mort, seul Priam comprend qu'il ne s'agit pas d'un accident. En tant qu'ex de la crim' la substitut du procureur lui donne la direction de l'enquête.
Tout pour plaire ce Priam : son physique, sa misanthropie, sa quasi perpétuelle mauvaise humeur. Les mots les plus usités au début de l'ouvrage sont "il déteste", "il n'aime pas", c'est presque un inventaire. Enfin, un héros qui sort de l'ordinaire. Je sens que je vais me régaler. Et ça commence très fort. Antipathique et attachant, Priam s'accorde les grâces de Mona, la fillette de Claire sa collègue qui n'a pas la langue dans sa poche. Le duo Claire/Priam fonctionne parfaitement et Laurent Guillaume évite le piège de la fliquette qui apprend tout du super commandant ; chacun y va de ses bourdes, mais aussi de ses réflexions et recherches qui font avancer l'enquête.
Les personnages sont fouillés, travaillés et le contexte géographique et économique entre en interaction avec leurs rôles, leurs attitudes : Priam que rien ne lie au lieu n'hésite pas à donner un coup de pied dans la fourmilière -même si lorsque c'est Mona qui lui en montre une vraie, devant la petite, il n'ose pas- lorsque Claire habitante du lieu hésite, ne veut pas se mettre à dos les gens qu'elle connaît depuis longtemps et avec lesquels elle continuera de vivre après l'enquête. La montagne est très présente, l'ambiance, presque un huis-clos dans cette vallée, pas vraiment joyeuse. L'air est lourd. Le romancier, ex-flic, décrit très bien cette atmosphère tendue, sous pression qui joue pour beaucoup dans l'absolue nécessité de tourner les pages vite sans pour autant en rater une seule.
L'intrigue tient la route, même si l'on peut se douter assez vite du rôle de certains, c'est le huis-clos qui veut cela, mais des détails qui s’avéreront n'en être pas forcément viendront ajouter du piment et du suspense. Jusqu'au bout, j'ai lu avec plaisir et avidité. Le ton adopté par Laurent Guillaume y est aussi pour beaucoup. Priam a un langage fleuri, son côté ours parisien se heurte à tout ce qu'il voit et à ceux -et surtout celles : Claire, Mona la petite fille et Marie la journaliste- qu'il rencontre et qui l'humanisent un peu. Ce polar tourne admirablement bien et c'est une divine surprise, de celle qui lorsqu'on ne s'y attend pas -c'est le principe de la surprise- laisse un goût de revenez-y -et oui, je verrais bien Priam revenir dans une autre aventure, c'est dire si j'ai aimé- et surtout de "mais-pourquoi-c'est-déjà-fini ?". Et pourtant, 300 pages, j'ai pu en profiter, n'est-il pas ? Oui, mais j'aurais bien pris du rab, comme Priam lorsqu'il est à table...
Je connaissais cet auteur de nom mais je n’avais jamais eu le plaisir de le lire. C’est un ancien policier et cela se ressent dans l’écriture tant le roman est réaliste. Ici, on n’a pas un polar où l’action va à cent à l’heure avec des rebondissements invraisemblables mais tout paraît vrai et l’ambiance semble proche de celle régnant dans une vraie brigade d’un petit commissariat.
La force du roman est justement le personnage principal, Priam Monet (déjà avec un nom pareil, cela intrigue :-p). C’est un Parisien pur jus, citadin, qui déplace difficilement ses 150 kilos et qui possède un caractère de cochon. Pas de bol pour lui, il est envoyé en pleine montagne dans un commissariat de la police aux frontières pour un audit. Il fait en effet partie des bœufs-carottes, la police des polices familièrement. Cette inspection va se transformer en une véritable affaire criminelle lorsque le corps d’un migrant est retrouvé au pied d’une falaise. Ce personnage bourru et irritable ne paraît pas très sympathique au premier abord mais on s’étonne à s’y attacher au fil du roman alors qu’on voulait le frapper au début ! Les personnages secondaires sont également réussis. Tout le monde se connaît dans ce petit bled, comme dirait Priam, et lorsque les langues se délient et que les on-dits tombent, tout implose au sein des différentes familles et toute la vallée tremble face aux révélations.
L’intrigue commence doucement, l’auteur prend le temps d’installer son histoire puis le rythme s’accélère avec le meurtre et s’emballe vers la fin avec les multiples révélations menant au dénouement. Le tout est très bien ficelé, c’est solide et efficace ! Je ne me suis pas ennuyée une seconde et j’ai aimé le côté réaliste, proche des procédures policières. De plus, c’est très bien écrit et rythmé par des chapitres courts. Le caractère de Priam donne lieu à des scènes savoureuses et l’humour est bien présent dans le livre.
Bref, un polar efficace et réaliste où le suspense reste présent jusqu’au bout. Je vous recommande ce roman de Laurent Guillaume, on sourit, on vibre, on ne s’ennuie pas une seule seconde.
A lire aussi sur https://thetwinbooks.wordpress.com/2018/07/04/la-ou-vivent-les-loups-laurent-guillaume/
Je vous le dis tout de suite, rien que pour le personnage de Priam Monet, ce polar vaut le détour !
Priam Monet… Déjà, un nom pareil, ça ne s'invente pas sauf quand on a une mère prof d'histoire grecque à la Sorbonne et amoureuse de l'Iliade.… Quant au physique, c'est encore une autre histoire : « Il était très grand - un mètre quatre-vingt-seize - et gros, très gros. La dernière fois qu'il s'était pesé, deux ans auparavant, la balance affichait un douloureux quintal et demi. Il n'avait pas réitéré l'expérience, mais il savait que depuis, il avait encore grossi. Ses traits qui auraient pu être séduisants étaient noyés dans les replis de la chair. Ses yeux exprimaient une lassitude définitive et une mauvaise humeur permanente. Personne n'aimait Monet, lui le premier. Et Monet le rendait bien à tout le monde, surtout à lui-même. »
Alors quand notre Priam Monet débarque de Panam à la gare de Thyanne, il est comme dépaysé ! En plus, la montagne, ce n'est pas franchement son truc : trimbaler ses cent cinquante kilos sur des chemins pentus voire franchement escarpés, très peu pour lui.
Quant à l'air pur des Alpes, la neige au mois de mai, les épicéas odorants, les vaches et la gentiane, il n'en a cure. De toute façon, il n'est que de passage. Ah oui, j'ai oublié de vous dire, Priam Monet est flic, de ceux qu'on surnomme les « bœufs-carottes » : commandant de l'IGPN, la police des polices. Juste un petit contrôle de routine, voir si tout tourne bien dans ce petit poste de police aux frontières, vérifier le fonctionnement des services, l'organisation interne, les registres administratifs et ciao les gars, il repart bien vite dans son onzième arrondissement…
Sauf que, vous imaginez bien que ça ne va pas se passer comme ça ! Dans ce coin paumé près de la frontière italienne, on se demande au fond qui fait la loi et qui a le pouvoir : l'industriel qui fait tourner les dernières usines ou les flics ? Il faut dire que des emplois, il n'y en a pas des masses dans ce bout du monde alors on est prêt à fermer les yeux sur certains agissements pas nets.
Mais lorsque l'on découvre un cadavre de migrant au pied d'une falaise, les choses se compliquent. Un accident ? C'est ce que tout le monde pense. Il faut dire que ça arrange tout le monde... Mais si cet homme mort n'était pas un migrant ? Et si cet accident était un réalité un meurtre ? Comme je vous le disais, notre Priam Monet va devoir supporter un peu plus longtemps que prévu « cette bande de flics culs-terreux, ces gardes-barrières qui couraient toute l'année derrière des types dépenaillés… Servier avec sa moustache à la con, Ludo avec ses blagues à la con, Maurice avec … ses moustaches à la con aussi, Claire avec… Il ne savait trop quoi en fait. Il aimait bien Claire et ça l'énervait, ça aussi. »
Vous verrez, lui qui n'aime pas trop la paperasse, il va très vite trouver à s'occuper autrement dans ce bled paumé où tout le monde se connaît depuis belle lurette et où règne la loi du silence. Pour sûr, ici, les secrets sont bien gardés…
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser au film de Spencer Tracy : Un homme est passé dans lequel descend d'un train un certain Macreedy qui vient pour interroger des habitants qui se montreront de plus en plus agressifs à son égard.
Un très bon polar social, bien rythmé, plein de suspense et de fausses pistes, avec, ce qui ne gâche rien, une bonne dose d'humour… un roman écrit par un ancien flic devenu consultant international en lutte contre le crime… bref, quelqu'un qui sait de quoi il cause !
Allez, ne perdez pas de temps, vous verrez, c'est beau les choses vues de haut… Vous avez le vertige ? Dommage pour vous !
PS : Monsieur Guillaume, nous, lecteurs, sommes devenus très accros au personnage de Priam Monet. Donc, SVP (mains jointes), si vous pouviez nous en reparler un jour ou l'autre, ce serait vraiment très très sympa ! Merci d'avance !
LIRE AU LIT http://lireaulit.blogspot.fr/
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