80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
L'histoire de la mort a connu son apogée au tournant des années 1970 et 1980, à travers les deux grandes synthèses de Michel Vovelle et Philippe Ariès. Née dans la continuité de l'histoire religieuse et de la démographie historique, elle s'est renouvelée les vingt dernières années par une approche matérielle centrée sur le traitement du cadavre. Une histoire et une anthropologie politiques de la mort se sont aussi progressivement développées autour du corps du roi ou des usages politiques des funérailles. Mais la question de la mort au(x) Parlement(s) n'avait jamais été abordée en tant que telle. Ce hors-série veut montrer les multiples façons dont on peut comprendre les relations possibles entre mort et Parlement, ainsi que les différentes "histoires de la mort" qui se pratiquent aujourd'hui. Sont explorées, de la Révolution au très contemporain, en Europe et plus particulièrement en France, les manières dont les parlementaires se saisissent de la mort pour dire la norme et travailler le droit (sur le crime de lèse-nation, la violation de sépulture, le périmètre de la peine de mort), utilisent les cadavres pour asseoir leur légitimité, créer un consensus ou marquer une rupture (les martyrs de la Révolution ou de la nation, les héros de guerre), sont interpellés et débattent sur des sujets tels que les frontières entre la vie et la mort, le devenir des cendres, ou comment les élus se confrontent directement à leur propre mort (assassinat de Féraud, attentat de Vaillant, traitement des dépouilles de Gambetta ou Mandel).
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