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Du Docteur K, on connaît surtout les romans policiers, des titres aux jeux de mots bien sentis (Meurtres avec prémédication, Dernier homicide connu, plus récemment Marche ou greffe !). Mais qui est l’homme derrière ce nom de plume aussi mystérieux qu’évocateur ?
De ses classes à Vincennes à l’hôpital militaire de Lille, ses « premières armes », en passant par Tenon jusqu’à Évry, où il a dirigé le service néphrologie pendant près de 30 ans (il était des premières dialyses et des premières greffes de rein), Olivier Kourilsky retrace, à travers ce livre, une carrière qui force le respect (je l’imagine hocher la tête en signe de dénégation à la lecture de cette phrase). Cadet d’une fratrie de six enfants, il est âgé d’à peine plus de 20 ans lorsqu’il entame son extraordinaire aventure médicale, marchant sur les traces de ses ainés, et de son père. Une vocation. On retient très vite le prénom du jeune docteur K. : Olivier est un professionnel passionné, infiniment humain, et très apprécié, tant de ses pairs que des patients.
Si vous avez eu affaire au milieu médical, vous n’en gardez peut-être pas un bon souvenir. Visages fermés, mots comptés, chronomètres en bandoulière et gestes mécaniques, sens du relationnel inexistant… Alors qu’un sourire, une main sur l’épaule, vous entendre appelé par votre prénom aurait pu vous faire oublier, l’espace d’un instant salvateur, votre vulnérabilité dans votre blouse bleu terne ouverte à l’arrière. Cela, Olivier Kourilsky le sait bien, et chaque jour des décennies durant lesquelles il a exercé, il a porté la même considération aux malades. Un surnom affectueux pour l’un, une parole d’encouragement pour l’autre, naturellement disponible et empathique.
Autobiographie, chronique sociale, album d’anecdotes et bel hommage à tous ceux qui lui ont accordé leur confiance, La Médecine sans compter est aussi un récit de confidences où l’on découvre un grand amateur de piano (il en joue divinement bien, ne vous fiez pas à sa modestie), un homme plein d’humour, réellement engagé dans sa profession, qui ne fait pas dans la complaisance et n’hésite pas à taper cordialement du poing sur la table lorsque les coupes de budget lèsent les malades. J’ai été très touchée par la délicatesse et la justesse avec lesquelles il aborde l’importance du don d’organes, une prise de position sans propagande qui sera peut-être entendue des plus réfractaires.
Est-ce que je vous conseille ce livre ? Évidemment. Pour les raisons que je viens de citer. Et vous l’apprécierez sans doute pour d’autres raisons encore, toutes personnelles. Rares sont les médecins à prendre la parole avec une telle simplicité, une telle aménité. Une belle rencontre.
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