Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Un climat de peur et de chaos domine l'année 1944.
Peur des bombardements, des exactions, d'une guerre civile. peur qui se nomme vengeance, délation, lynchage. des listes noires circulent. dans les rues, s'affichent la liesse de la délivrance et le besoin du châtiment. c'est l'année des derniers spasmes de la barbarie nazie. c'est aussi l'année oú paris est libéré dans un climat insurrectionnel, oú l'on tond des femmes en pleine rue, oú combat exige l'épuration immédiate pour commencer la révolution.
Dans cette spirale naît la justice de l'épuration. fruit de quelques ordonnances, c'est une justice de salut public. peuplée en grande partie de jurés communistes, elle remplit une mission patriotique. les prétoires sont des scènes privilégiées oú se heurtent des finalités contradictoires, oú s'épanche mal la partialité des victimes. le besoin de justice s'y confond avec le culte rendu aux morts de la résistance.
C'est ce parcours accidenté qu'interroge cet ouvrage qui fait suite à la justice des années sombres. quelles sont les juridictions de l'épuration légale ? quel bilan tirer de leur oeuvre si controversée ? peut-on comprendre le procès de pucheu sans les fusillés de châteaubriant et la figure de guy môquet ? quel fut le comportement des magistrats et avocats dans cette tourmente ? et surtout, comment ont-ils affronté l'ambivalence de ces temps déraisonnables : châtier les traîtres, offrir un exutoire à une population en colère et, en même temps, retrouver le fil de la légalité, refonder l'état, bâtir une nouvelle communauté politique ?.
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