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La joie peut-être

Couverture du livre « La joie peut-être » de Denis Rigal aux éditions Le Bruit Du Temps
Résumé:

Les lecteurs de Terrestres, son précédent recueil paru au Bruit du temps il y a cinq ans, retrouveront ici la voix forte et juste de Denis Rigal, portée aux mêmes interrogations, qui ne font que devenir plus pressantes avec les années : comment « trouver parole à donner, un sens sauvé/sauveur ».... Voir plus

Les lecteurs de Terrestres, son précédent recueil paru au Bruit du temps il y a cinq ans, retrouveront ici la voix forte et juste de Denis Rigal, portée aux mêmes interrogations, qui ne font que devenir plus pressantes avec les années : comment « trouver parole à donner, un sens sauvé/sauveur ». Pourquoi et comment écrire encore (en ces temps de détresse) ? Le propos rapporté de Beckett qui donne son titre au livre nous donne un semblant de réponse, que Rigal lui-même commenterait sans doute ainsi : « la joie de produire un peu de sens prouve que l'humain en est capable et que notre condition n'est pas désespérée ». C'est peu dire, car ces poèmes nous emmènent bien au-delà de ce presque rien. L'auteur a entendu les conseils qu'il prodigue lui-même « à Margot » dès la première page. Il a éprouvé dès l'enfance (à laquelle est consacrée une section du recueil) « la grâce des choses vives » qu'il nous restitue avec bonheur, et il a su surtout la confronter au silence, « à l'os muet du monde », afin que sa parole « résiste au vent ».
Parmi les beautés du monde dites dans ces pages, il y a bien sûr ces rivières, que le pêcheur de L'Éloge de la truite a beaucoup fréquentées.
Mais l'univers de Denis Rigal ne se réduit ni à son Auvergne natale, ni à sa Bretagne d'adoption, même s'il sait mieux que personne dire la réalité rugueuse de la côte du Finistère (« Pointe de Dinan »). La section intitulée à juste titre « Histoires, saisons, latitudes », aux poèmes d'une écriture plus ample, nous transporte dans l'espace et le temps, de la Martinique de Césaire à l'Italie de Virgile, en passant par le grand Nord des chamans lapons. Mais Rigal sait aussi, au contraire, à l'instar des poètes chinois qu'il admire (ou du Chat « bouddhiste » qu'il décrit), - notamment dans les poèmes de « Souffles », au centre du recueil - aller vers plus de dépouillement et réduire le monde à l'essentiel : « à ce cercle parfait / de silence et de cendre / par où tout disparaît ».

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