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Le Parti Bolchevik, dans les premières années du régime soviétique, c'était pour tout le monde « le parti de Lénine et Trotsky ». Un ouvrage consacré au premier, écrit par le second, voilà à l'évidence un texte précieux pour tous ceux qui veulent comprendre ce que fut le mouvement révolutionnaire russe. De son projet qui visait l'ensemble de la vie de Lénine, Trotsky n'a jamais pu mener à bien que les quinze premiers chapitres, écrits en 1935 et publiés en 1936 sous le titre Vie de Lénine - Jeunesse. Accaparé ensuite par des tâches plus urgentes, notamment l'établissement de la vérité sur les procès de Moscou, il n'eut jamais la possibilité de terminer cette biographie avant de mourir sous les coups d'un agent du Guépéou. Chez Trotsky, le révolutionnaire ne disparaissait jamais derrière l'écrivain. C'est une oeuvre militante qu'il projetait d'écrire. Mais pas une légende dorée, bien au contraire. A une époque où le stalinisme avait fait embaumer Lénine, au propre comme au figuré, pour mieux trahir sa pensée, Trotsky voulait restituer, selon ses propres termes, « l'homme vivant dans sa vivante évolution ». La jeunesse de Lénine ne fait pas appel à des souvenirs personnels de l'auteur. Le livre s'achève en 1893, alors que Trotsky, de dix ans le cadet de Lénine, n'a rencontré ce dernier pour la première fois qu'en 1902. Mais il dresse un tableau inégalé de la Russie des années 1880, dans laquelle toute une génération de jeunes intellectuels, pleins de dévouement et d'abnégation, cherchait les moyens de jeter à bas le régime tsariste. C'est en des pages émouvantes que Trotsky décrit ces années d'héroïsme opiniâtre, particulièrement lorsqu'il en vient à l'exécution en, 1887 du frère aîné de Lénine, Alexandre Oulianov, impliqué dans un complot terroriste, et lorsqu'il évoque la haine que cette exécution éveilla chez le jeune Vladimir, alors âgé de 17 ans, contre les bourreaux de son frère. Trotsky montre comment Lénine, après avoir partagé les idées du populisme pour lesquelles son frère était mort, évolua vers le marxisme, qui commençait à se propager dans une partie de la jeunesse révolutionnaire. Pour ceux qui s'engageaient dans cette voie, ce n'était pas les bombes des terroristes, mais l'action de la classe ouvrière naissante, qui permettrait de changer la société. Et c'est sur le départ de Lénine de sa ville natale de Simbirsk pour Saint-Pétersbourg, le plus grand centre industriel et ouvrier de la Russie d'alors, que s'achève ce livre.
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