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La vengeance est un plat qui se mange froid...
Antoine Loreux, septante-cinq ans, vient de faire dix mois de préventive et ça lui a mis « la hargne au ventre » car il était innocent et n´a dû son inculpation qu´à la coalition des villageois de Chantemerle, qui voyaient en lui un coupable évident. Il sait bien, lui, qu´il n´a pas tué sa femme, qu´on a trouvée la tête la première dans le puits de son jardin. Il n´en a pas été triste, car il ne l´aimait plus depuis longtemps, cette femme qui se plaignait tout le temps et se présentait comme une victime. Il faut dire qu´il ne la ménageait pas, qu´il la considérait comme « un meuble qui bouge », qu´il la violait au besoin et la battait plus souvent qu´à son tour. Elle s´est suicidée, parce qu´elle n´attendait plus rien de la vie, ou alors, comme il n´est pas loin de le penser, pour lui jouer un sale tour car il était évident qu´on lui ferait porter le chapeau. Jusqu´où peut aller la haine conjugale...
Voilà donc Loreux de retour chez lui avec la ferme intention de se venger de tous ceux qui l´ont dénoncé et chargé. Il a d'ailleurs soigneusement établi la liste et l´ordre de ses vengeances...
Un roman noir riche en rebondissements !
À PROPOS DE L'AUTEUR Michel Loquy, auteur belge, est né au coeur de l´Ardenne, à Bouillon. Professeur de français, il enseigne d´abord au Congo (belge, à l´époque) puis à Bruxelles pendant 37 ans. Il publie un cours programmé d´orthographe (Orthodidac) sous la forme d´un CD-rom. Homme de théâtre, il est auteur dramatique (vingt-trois pièces à son actif), metteur en scène et comédien. Actuellement, il partage sa bienheureuse retraite entre l´écriture (contes, romans policiers, pièces de théâtre), la radio, le jardinage et la pêche. Il est l'auteur de la Tétralogie policière bouillonnaise, de la pièce de théâtre Le Rêve de Rose, Les Termites en col blanc et Le Fils des quatre saisons édités aux éditions Memory.
EXTRAIT Il s´est levé à sept heures, comme il le fait tous les jours. Ou plutôt il s´est arraché à ses draps car c´est une des petites joies de sa journée de se pelotonner dans la chaleur du lit.
Il se demande quelquefois pourquoi il se lève si tôt. Il a si peu de choses à faire pendant les jours d´hiver. Il ouvre les volets. On est le vingt-quatre février. Il a gelé la nuit. Du blanc balafre le toit d´en face. Au-dessus, un ciel noir piqueté d´étoiles.
Chantemerle sort lentement de son engourdissement nocturne, un village de cinq cents habitants blottis autour du clocher de l´église avec une ferme sur chaque point cardinal : celle de Vasart à l´est, de Montesquiou au nord, la plus grosse des quatre, celle des Flamands à l´ouest et celle du Baronnet au sud. Un seul magasin en face de l´église, le bistrot à l´entrée du village vers Florensart, la plupart des maisons, coquettes, en pierre jaune sable du pays. Une gare désaffectée, une maison de village où on peut jouer aux quilles, un hospice où, pendant les beaux jours, des pensionnaires chauffent leurs vieux os en silence sur un banc contre la façade. Tout cela propret, fleuri à la bonne saison, rarement enneigé l´hiver, un village où il fait bon vivre.
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