"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Soixante ans après la fin de la guerre, une équipe de braqueurs allemands sévit sur la ville. Leur cible : les parfumeries de la chaîne Martinaud. C'est le moment que choisit Lucien Bornier, ancien milicien, pour faire son retour sur scène. Quel est le rapport ? Y en a-t-il un ? Ce n'est pas le problème d'Ernest Cafuron. Lui, ce qu'il veut, c'est que personne n'ennuie Linda, sa petite copine, qui travaille justement chez Martinaud. Et il ne faut pas l'énerver, Ernest...
Saint-Étienne 1944 : les affaires sont de plus en plus dures pour Lucien Bornier. Les Allemands à qui il refourguait sa marchandise sont aux abois, ils préparent leur départ. Même s'il a essayé tant bien que mal de ménager la chèvre et le chou pendant le conflit pour parer à toute éventualité, le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas très bien vu par les résistants. Voulant faire un dernier coup avant de tirer sa révérence et de quitter Saint-Étienne pour aller se refaire une virginité ailleurs, il dénonce un gamin allemand muet à la Gestapo, le faisant passer pour un terroriste pour quelques billets. Autant dire que les affaires de Bornier ne sentent pas bon du tout.
"La fin de la guerre n'était pas vraiment une bonne nouvelle pour lui, même s'il avait assuré ses arrières. Apprécié de la milice , Lucien Bornier, dit l'Embaumé, avait su en outre, tisser de solides amitiés dans tous les camps. Il donnait même de menus coups de main à la Résistance quand la situation se présentait. Et il traficotait avec les Boches. Eux, ils payaient, et bien."
Saint-Étienne 2007, les pafumeries Martinaud sont attaquées les unes après les autres par un gang qui ne dérobe que les parfums fantaisie, se désintéressant des meilleurs produits. Ernest Cafuron va enquêter sur cette affaire pour protéger sa petite amie qui travaille dans un magasin de la chaîne qui pourrait bien être le prochain sur la liste des malfrats. Quelles sont les relations entre les deux affaires?
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue de ce court roman efficace traité de main de maître par Jean-Louis Nogaro. Un roman sans temps mort servi par un style énergique et plein d'humour malgré la noirceur du propos. Les personnages à l'image de Bornier ou de Cafuron, y sont particulièrement bien campés. Un bon moment de lecture et une belle découverte pour moi de cet auteur que je ne connaissais pas avant de le rencontrer à Quais du Polar cette année.
Soixante-trois ans pour assouvir une vengeance, c'est long. Mais cela laisse le temps d'élaborer un plan machiavélique... Dommage qu'un élément extérieur vienne tout perturber !
La guerre a son parfum est un très court roman, dont l'intrigue est bien développée du début à la fin. Rien ne manque : contexte historique, personnages bien campés, rebondissements, dénouement, tout est cohérent. Le style de l'auteur est très agréable, vif et plein d'humour malgré la noirceur du thème, le rythme du déroulement de l'histoire est rapide grâce aux courts chapitres, et nos amis Stéphanois apprécieront tout particulièrement de retrouver leur chère cité. Une très bonne lecture détente, qui m'a donné envie de découvrir les autres titres de Jean-Louis Nogaro.
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