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« J'écris parce que j'ai une mémoire et je la cultive en écrivant... » C'est cette mémoire qui nous rappelle l'existence d'un autre il septembre en 1973, il y a tout juste 30 ans.
Ce jour-là, le général Pinochet prit le pouvoir au Chili, avec l'aide de la CIA, en assassinant la démocratie et des milliers de citoyens de ce pays. Le président de la République, Salvador Allende, mourut dans le palais de la Moneda bombardé et une répression sanglante s'abattit sur le pays. Luis Sepúlveda en fut victime, comme tant d'autres Chiliens.
Le 16 octobre 1998, Pinochet fut arrêté en Angleterre à la demande du juge espagnol Baltazar Garzôn, puis remis au Chili parce que souffrant de folie.
Luis Sepúlveda a écrit entre l'automne 1998 et 2000 dans différents journaux comme La Reppublica en Italie, El Pais en Espagne, TAZ en Allemagne, Le Monde en France, des textes entre articles politiques, chroniques et littérature, pour évoquer ces événements et leurs conséquences. Tous ces textes explorent la mémoire des vaincus qui ne veulent ni oublier ni pardonner.
Aujourd'hui, pour ce 3ème anniversaire, ce livre est publié simultanément en Grèce, en France, en Italie et au Portugal.
Le 16 octobre 2018, Augusto Pinochet est arrêté à Londres, sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par le juge d’instruction espagnol Baltasar Garzón.
En mars 2000, après une sage juridico-politique épique, l’ex-dictateur est extradé vers le Chili, où il ne sera finalement jamais jugé en raison de son état de démence, peut-être feint.
Ce livre rassemble une vingtaine d’articles et chroniques écrites entre ces deux dates pour différents journaux européens, par Luis Sepúlveda, l’un des très proches de Salvador Allende, et qui fut emprisonné, torturé puis exilé après le coup d’Etat de 1973.
Dans ces textes politiques, il s’insurge violemment contre les crimes de Pinochet et de sa clique de tortionnaires, contre l’hypocrisie des dirigeants du Chili dont pas un ne condamne fermement la dictature ou se réjouit de l’arrestation de l’ex-dictateur. Près de 30 ans après le coup d’Etat, le pays est toujours divisé entre les vainqueurs et les vaincus, les premiers plaidant l’amnistie et la réconciliation « pour pouvoir aller de l’avant », sans prendre conscience que cela signifierait pour les seconds la négation ignoble de tous les crimes commis pendant la dictature.
Des textes coups de gueule également, contre les Etats-Unis et la CIA qui ont fomenté le coup d’Etat, contre le FMI et ses politiques d’austérité qui étranglent la population, le tout dans l’unique but de promouvoir un système économique ultra-libéral et faire barrage à tout ce qui ressemble de près ou de loin à la gauche et au spectre de la nationalisation.
Mais ces textes sont aussi mémoriels, des hommages aux résistants, morts ou survivants, pour ne pas les bafouer une nouvelle fois en laissant impunis tous les crimes de la dictature. « Ni oubli, ni pardon », tel est le cri de ralliement de ces femmes et ces hommes, et le leitmotiv de ces textes un peu redondants, mais dans lesquels l’auteur a su transmettre toute sa révolte contre l’injustice, son intransigeance radicale envers le tyran, mais aussi tout son amour et son espoir pour le Chili, la fierté des résistants, et la solidarité et la convivialité avec ses frères humains.
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