"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Par une nuit noire, alors que la tempête se déchaîne, Hiram navigue au coeur du bayou.
Il emmène la vieille sorcière Iskra et une petite chose difforme recouverte d'un tissu taché de sang. Le bateau accoste au bord d'un lac, Iskra s'enfonce dans la forêt. Hiram l'accompagne, laissant seule sa fille de onze ans, Miranda.
Cette nuit de cauchemar, Miranda ne l'oubliera jamais. L'obscurité a englouti son père et a enfanté un bébé mutant qu'elle a pris sous son aile. Pour lui, elle trafique de la drogue sous les ordres d'un pasteur fou et vicieux. L'enfant grandit sous la protection d'Iskra et de sa magie noire, attendant impatiemment les visites de «Soeur». Mais des puissances aussi bien humaines que surnaturelles ont décidé de s'en prendre à eux.
La Fille du batelier est un thriller gothique magnifique et brutal à l'atmosphère enivrante.
C’est mon premier Andy Davidson et je m’en souviendrai !
Dès la première ligne, le décor magnétique et sombre des bois morts, la barque silencieuse sur l’eau noire où frémissent les mocassins d’eau ont mis mes sens en alerte pour ne plus jamais me quitter.
J’ai été marquée à vif par la description sensuellement envoûtante du bayou de la Prosper River, cet autre endroit du monde qui semble maudit mais qui ne l’est peut-être pas tant que ça. Car ici-bas, il y a pire encore.
Il y a Sabbat House, un village austère au style victorien qui semble avoir été soufflé par une colère encore plus grande que celle des Dieux. Sur les ruines fumantes du clocher de l’Eglise détruite par la foudre, le pasteur fou et cruel Billy Coton et son complice le policier corrompu Charlie Riddlle est à la tête d’un convoi lucratif et sanglant.
Contre eux tous et pour défendre la vie de deux enfants différents, Miranda Crabtree, la fille du batelier aidée par Isktra la sorcière et sage-femme va prendre son arc et ses flèches telle une Diane chasseresse.
Ce roman étrange et déroutant traduit par Laure Manceau m’a captivée par l’incroyable alchimie entre une réalité terrienne brutale et les apparitions fantastiques et surnaturelles qui renversent les croyances.
Sans temps mort et avec une écriture au passé simple qui renforce l’action et la précision, la tension d’une lutte acharnée monte au fil des pages comme un thriller.
Dans ce ciel de fin du monde, j’ai été charmée par de belles éclaircies. C’est toute la poésie de l’écriture dédiée au monde végétal à leur présence précieuse, les nombreux arbres majestueux au nom exotique comme les liquidambars, les kudzus, ou les plantes grimpantes aux couleurs flamboyantes, vestiges de la vie, des Suzanne aux yeux noirs, les bignones aux fleurs rouges en forme de cloche, les fleurs jaunes de linaire sauvage.
Tous ces ingrédients de vie et de mort, de beauté sombre et de perdition mais où brille une petite flamme d’humanité en font une lecture fiévreuse et absolument addictive !
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