"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Croix est écrite à partir d'un fait réel : celui du massacre de la Cruz d'Alajuelita (1986), féminicide qui constitue un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire criminelle du Costa Rica, et ce d'autant plus qu'aucune des enquêtes n'a jamais abouti. Ainsi, ce texte s'inscrit dans le cadre des dramaturgies contre l'oubli. Pour cela, quatre personnages : Luis et Isabel qui s'interrogent autant sur le sens de leur vie que sur celui dudit massacre ; parallèlement, Jorge, le détective en titre, et Gabriela - l'une des victimes - reconstruisent les faits depuis leur propre perspective, ce qui les mène sur des territoires de plus en plus flous où la vérité ne s'énonce pas clairement. Tout le texte est construit sur ce double précepte de la fabulazione, nous menant vers une origine lointaine et incompréhensible. C'est aussi une dramaturgie du simulacre où les personnages sont invités à imaginer ce qui s'est passé.
Elle est portée par une pièce musicale européenne, le Totentanz - Dies Irae de Frantz Liszt, convoquant une véritable polyphonie scénique. Il nous faut alors trouver notre propre place au milieu de cette désorientation.
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