"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Enfant en Polynésie, adolescent à Madagascar, puis locataire à l'année d'une chambre d'hôtel parisien, Jean-Luc Coatalem a toujours aimé les voyages, fussent-ils immobiles. Devenu journaliste, il a aussi sillonné le monde, happé par un désir de voir autant que par une furieuse envie d'échapper, de recommencer.
Ce récit faussement autobiographique, qui oscille entre humour et poésie, propose, au-delà d'un éloge du déplacement et de la découverte, une quête de ces hautes clairières où se mêlent le réel et l'imaginaire. Le Pékin mystérieux de Victor Segalen, les Marquises sublimées de Stevenson, l'île de Robinson, la Bretagne immémoriale et l'improbable rocher de Pitcairn, l'histoire d'une graine magique ou d'un aïeul subjugué par l'Indochine, autant de pistes et de traces que remonte notre auteur. Ici, la lumière d'une rencontre au hasard d'un chemin d'Ombrie ; là, dans un taxi goanais qui brimbale, le charme d'une jeune indienne entrevue. Là encore, une navigation hypnotique vers le grand Nord et ses bleus icebergs.
Mais ce récit joue admirablement avec les illusions, les chausses-trappes, les feintes et les déceptions du déplacement : le leurre du voyage.
L'ailleurs devient systématiquement un ici dès que l'on y a posé le pied. Où est donc, dès lors, le vrai voyage ? Où commence le bout du monde ? Où aller pour se perdre ?
Sous la plume de Coatalem, chaque aller-retour devient un multiplicateur de soi. Chaque aventure, une autre facette du même voyageur, révélé autant que consolé par la géographie. Avec son récit ému, Jean-Luc Coatalem signe un surprenant anti-guide de voyage.
Jean-Luc Coatalem, originaire de Bretagne, son point d’ancrage, fils d’un officier dans le génie muté ci et là à l’étranger, l’auteur nous embarque dans ses voyages et ses lectures depuis son enfance en Polynésie, son adolescence à Madagascar, sa vie estudiantine à Paris, pour embrayer sur nombre de ses voyages effectués autour du globe jusqu’en 2003 où il a été envoyé en reportages par le Figaro Magazine, Vogue et Géo.
Il nous parle des écrivains voyageurs et des peintres qui l’ont fait rêver et sur les traces desquels il a marché (Loti, Gauguin, Segalen, Rimbaud, Cendrars, Chatwin, White, Bouvier et bien d’autres). Mais surtout, avide de curiosité, habité par la bougeotte, il nous transmet la passion de découvrir le monde jusque dans des endroits très reculés de notre planète.
Ce livre m’est particulièrement cher car il est un des rares « feel -good » de ma bibliothèque. Je le lis, le feuillète et encore viens de le relire. C’est comme un bol de vitamines hyper-énergisantes. Ouvert, le livre est comme deux mains en offrande desquelles on reçoit toute la ferveur et l’enthousiasme d’un voyageur érudit qui partage sans compter le fruit de ses lectures, de ses errances, de ses connaissances de l’Histoire, de la géographie, de l’actualité et des arts. A travers ce travail remarquable, Jean-Luc Coatalem inocule la joie de vivre. Bref, ce bouquin m’a toujours prise aux tripes.
« Les vrais voyages commencent et finissent dans les livres. »
« Partir nous console, nous donne un autre jour, une autre chance, accorde une autre fois, nous rend à nous-mêmes, inentamés. Partir, c’est le demain éternel… Une vie libre, errante et gratuite, implorait Rimbaud, puisqu’elle se révèle trop sédentaire, entravée, coûteuse. Que la géographie, espace en nous à déplier, soit un onguent et un philtre… —J’ai mal dormi de joie—, s’enthousiasmait Segalen dans la baie de Tahiti. Une aube, une allégresse. Recommencer est notre luxe, une revanche.
Que disaient d’autre mes maîtres, mes compagnons de route ? Ceux qui, dans ma constellation intime, prirent le relais de l’increvable Tintin, du capitaine Nemo, de Michel Strogoff et de Rouletabille ? Soit Segalen, Rimbaud, Gauguin, Loti, Cendrars et sa malle de livres, Larbaud dans ses trains fantômes, Baudelaire et ses cinquante domiciles…
Partir ! Je m’accrochais à eux, leurs vies, leurs œuvres, à leurs chassés-croisés au hasard des ports et des gares ahurissantes, tel le naufragé qui, dans la nuit noire, tire sa fusée de détresse. »
Et si, le « Carré bleu », grande toile acrylique de François Dilasser a eu pour effet de recharger Jean-Luc Coatalem, « martelé, comme un tempo, poussé de l’avant. Et j’avais eu envie de me remettre à écrire mais surtout à dessiner, d’accueillir ce désir en moi de peindre», c’est, en ce qui me concerne, son livre, « La consolation des voyages » qui sait faire cela comme un fortifiant. Un onguent réparateur et dynamique créant chez moi, une joie subtile et détonante, un plaisir irraisonné à le lire et le relire.
Les 5 étoiles sont bien chiches… Ce sont toutes les constellations du ciel pour cet auteur au talent d’écrivain incontournable qui nous annonce à petits pas ses œuvres suivantes telles « Je suis dans les mers du Sud. Sur les traces de Gauguin » et la biographie de Segalen avec « Mes pas vont ailleurs ».
« Derrière les tikis écroulés, le grelot des geckos, j’aurais attendu ma métamorphose sous le bleu Yves Klein du ciel. »
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