Les livres recommandés par le lauréat du Prix Orange du Livre 2020
À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C'est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre... Chef-d'oeuvre de la littérature américaine, La Conjuration des imbéciles offre le génial portrait d'un Don Quichotte yankee inclassable, et culte.
" On ne peut pas lire ce livre, l'un des plus drôles de l'histoire littéraire américaine, sans pleurer intérieurement tous ceux que Toole n'a pas écrits. " Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Carasso Préface de Walker Percy
Les livres recommandés par le lauréat du Prix Orange du Livre 2020
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Il habite la Nouvelle-Orléans. Il a 30 ans. Il vit encore chez sa mère. Il est hypochondriaque, plutôt obèse et a des choix vestimentaires assez discutables. Son nom : Ignatius Reilly. Il joue du luth et de la trompette, remplit des cahiers d’écolier d’élucubrations qu’il présente comme un manifeste contre le monde moderne et a le don d’attirer sur sa tête quantité de problèmes en raison d’une attitude bizarre, souvent arrogante voire agressive. Sa brave femme de mère, lassée de ses frasques et de sa paresse, le pousse à aller chercher du travail. Ignatius est d’abord embauché comme simple employé de bureau dans une petite boite de confection de pantalons en train de péricliter doucement. Il se fait vite remarquer en organisant à sa manière une mutinerie assez ridicule avec les ouvriers noirs de l’atelier. Immédiatement viré avec pertes et fracas, il retrouve du boulot comme vendeur ambulant de hot-dogs où il ne réussit guère mieux…
« La conjuration des imbéciles » est un roman qui se veut humoristique, picaresque et distrayant. Beaucoup de situations sont cocasses et amusantes, mais le trait est plutôt outré et les personnages caricaturaux. Cette histoire improbable relève de la farce, de la satire, de sarcasme, de l’ironie grinçante et sans grande finesse. On est assez loin de l’humour anglo-saxon des Lodge, Sharpe ou Wodehouse. Ignatius est plus odieux qu’attachant et les personnages secondaires ne valent guère mieux. La mère est une ivrogne qui ne pense qu’à son intérêt. Levy, propriétaire de l’usine de pantalons, n’est qu’un égoïste incapable, Miss Trixie et Gonzalès deux abrutis sans consistance, le balayeur Jone, un noir aigri et râleur, Mancuso, un flic crétin et Myrna Minkoff, une étudiante hippy, féministe radicale et pionnière de la révolution sexuelle. Tous plus bêtes, sales et méchants les uns que les autres. Il faut dire que ce roman, rejeté par les éditeurs et cause du suicide de son auteur, fut écrit vers 1968, époque d’effervescence révolutionnaire s’il en fut. À l'époque, tout pouvait être sujet à remise en question. Et sous la plume de Toole, tout est passé à la moulinette, mœurs, politique (Ah ! Les communisses…), religion, sexualité, racisme, ségrégation et consommation. Agréable à lire (beaucoup de dialogues en langue « verte »), mais sans plus. Commence déjà à dater un peu.
Ignatius Reilly est une sorte de boulet qui vit aux crochets de sa mère à 30 ans passés. Il est pédant, hypocrite, puritain, raciste, méprisant, arrogant, misogyne, égocentrique, malfaisant, homophobe, couard, paresseux, menteur, roublard, antipathique, aigri, imbus de lui-même, retors, opportuniste, et a des avis sur tout. Pour couronner le tout, il rote constamment. le parfait connard en somme. Mais, très érudit !
Je n'ai cessé de me demander pourquoi il était aussi infect avec tout le monde, y compris avec sa mère… il n'est rien, ne fait rien, ne sert à rien, mais il est toujours méprisant envers tout le monde, persuadé d'être un génie méconnu.
Un jour, contraint et forcé par sa mère, il trouve un travail. Et là… au secours !
Ça a été très étrange comme lecture car au départ je me suis demandé où on allait à observer cet adipeux trentenaire larvaire et sa mère beaucoup trop dévouée, dans des situations et des dialogues absurdes. Il y a aussi tout un tas de personnages qui gravitent dans cet univers loufoque et l'auteur appuie sur leurs petites mesquineries pour les ridiculiser.
Je n'ai pas compris l'intérêt des fautes comme par exemple clounes pour clowns ou encore dgine et même coquetèles Molotov. Pour certaines fautes on comprend le but qui est purement phonétique, mais j'ai été totalement hermétique à cette singularité quand ça ne change rien d'un point de vue auditif.
C'est parait-il un roman très drôle. Il ne m'a pas du tout amusée. Je l'ai même trouvé déprimant, avec l'infect Ignatius, le diptère infernal Mme Levy et l'antédiluvienne et pitoyable Miss Trixie. Néanmoins c'est une histoire qui vous attrape et qu'on ne peut pas lâcher alors qu'il n'y a absolument aucune intrigue et que le personnage principal est totalement répugnant, a tous les niveaux. C'est vraiment déroutant…
Un livre énorme, à tout point de vue, dont je suis sortie éreintée, épuisée, lessivée tant le personnage central est à la fois agaçant et attachant, placide et dérangeant, tragique et comique, intelligent et obsessionnel, exceptionnellement hors normes. Ignatus de son prénom est un personnage qui ne peut laisser personne indifférent, qu'on l'aime ou qu'on le déteste , une figure littéraire unique.
Ignatus Reilly a plus de trente ans. Il ne travaille pas et vit chez sa mère Irène, qu’il traite avec peu d’égard et beaucoup d’égoïsme.
Elle va le forcer à trouver du travail, lui l’être paresseux, odieux, raciste, réactionnaire, agressif, paranoïaque, en lutte contre tout et tous, lâche, à l’égo surdimensionné, obèse voire difforme, misanthrope, mal soigné, sans gêne.
Voyant qu’il ne peut plus s’opposer au souhait de sa mère, il va partir chercher du travail avec la volonté de ne pas en trouver ou que les choses se passent mal afin de prouver que l’on ne doit pas lui imposer une telle souffrance.
Ignatus souhaite se faire plaindre dans ce monde américain des années 60 qu’il trouve affreux, décadent et pervers. Il va nourrir sa haine du progrès, et des autres (les gays, les prostituées, les femmes en général, les policiers qui ne sont plus ce qu’ils étaient, …) en s’arrangeant pour les côtoyer et par voie de conséquence les détester encore plus.
Il porte un anneau pylorique et se plaint en boucle, se victimise à longueur de journées, souhaitant attirer l’attention et la compassion à son égard, le seul être qui aurait de véritables raisons de souffrir.
Dès qu’il entre quelque part, les catastrophes s’enclenchent, il sème la zizanie autour de lui, provoquant la haine entre les gens. Il ne se sent jamais fautif et accuse systématiquement les autres.
L’Amérique prude de cette époque fait peu à peu place à des femmes un peu plus délurées telle Myrna et dont les échanges par courrier avec Ignatus sont incroyables ! Secrètement amoureux d’elle, il l’insulte, et elle est persuadée qu’il frise la folie à cause de son absence de vie sexuelle.
Je suis partagée après la lecture de ce livre. L’idée de cet être pathologique au passé compliqué et dont la mère en apparence si gentille n’est pas pour rien dans ce qu’il est devenu m’a séduite. Mais je trouve des longueurs et le langage de la Nouvelle-Orléans est parfois difficile à lire.
Superbe découverte que ce roman bourré d'humour avec des personnages qui font tout à l'envers pour notre plus grand plaisir de lecteur. Ignatius Reilly, sorte de Tanguy fainéant et glouton qui, ayant fait de bonnes études supérieures tient des discours au langage élaboré en contradiction absolue avec son comportement, Myrna, sa copine de fac, anarchiste fantaisiste, Mancuso le policier haut en couleur, et toute une galerie de protagonistes déjantés peuplent cette histoire drôlissime. L'auteur invente une société américaine en complète opposition avec ce qu'elle est ou voudrait être et cette vision décalée, en opposition de phase permanente avec la réalité, crée un espace imaginaire inventif, savoureux et réjouissant.
Ignatus Reilly, à plus de 30 ans, vit toujours chez Irène sa maman dans une minuscule maison de la Nouvelle Orléans dont il ne sort quasiment jamais. Ignatus est obèse, misanthrope, cultivé mais extrêmement réactionnaire, parfaitement inadapté à la vie sociale et uniquement préoccupé par lui, ses idées, ses certitudes et ses priorités. Irène, à bout de nerfs face à ce fils unique que rien ne semble atteindre, le somme de trouver du travail. Pour avoir la paix, Ignatus se décide enfin à sortir, bien décidé à prouver à sa maman qu’il est parfaitement inapte au travail. « La Conjuration des Imbéciles », prix Pulitzer 1981, est l’un des deux romans écrits par John Kennedy Toole. Cet auteur mettra fin à ses jours en 1969, persuadé d’être un écrivain raté. C’est ironiquement après sa mort que ce chef d’œuvre connaitra la gloire, comme quoi la vie est cruelle. « La Conjuration des Imbéciles » c’est d’abord un personnage hors-norme dans tous les sens du terme : Ignatus, un inadapté social aux idées étranges. Tout l’insupporte et il s’évertue à nourrir ce sentiment en regardant la TV qui le révulse, les films de cinéma qui l’horripilent, en disséquant cette vie américaine des années 60 qui l’épouvante. Il nourrit sa misanthropie comme il nourrit son corps, sans mesure. Parti chercher du travail, il apporte là où il en trouve son attitude, semant par là même le chaos partout où il sévit. Autour de lui gravitent, tel des satellites, des personnages secondaires tout aussi croustillants, de sa pauvre mère Irène à ses infortunés employeurs et fugaces collègues, de la patronne vénale du bouge du quartier français au policier mal dégrossi qui sympathique avec sa mère. Tous interagissent avec lui ou entre eux, formant autour d’Ignatus une sorte de système solaire dont il est le centre (en fait c’est plutôt un trou noir !). Le style de Toole est irrésistible, c’est terriblement drôle, il se passe bien peu de choses en vérité, il n’y a pas d’intrigue à proprement parler, les longues envolées lyriques de Reilly sont surréalistes et parfois un peu abscondes mais pourtant on ne décroche jamais de ce gros roman. Ignatus, et au-delà de lui le roman tout entier ne ressemble à rien de ce qu’on peut lire d’habitude, c’est une sorte de farce géante qui fait penser à un Gargantua ou un Don Quichotte post moderne. On voudrait le détester, le mépriser ce type imbuvable, égoïste et confit dans sa graisse et ses certitudes improbables, et pourtant c’est impossible, on est triste de le quitter dans un final trépidant et inattendu. C’est un final qui n’aura évidemment aucune suite écrite, mais on imagine aisément quelles aventures encore plus épiques, encore plus hilarantes cela aurait pu être. « La Conjuration des Imbéciles « (quel titre !) est aussi le reflet de son époque, les années 60. On y décrit les noirs, les gays comme on ne le ferait plus aujourd’hui, la Révolution Sexuelle qui s’annonce y est dépeinte au vitriol par l’intermédiaire de Myrna, cette hippie tendance Black Panthers qui s’évertue (bien entendu en vain) à convaincre Ignatus que son salut passe par le sexe, leurs échanges de courriers sont des petites pépites au sein de ce roman qui est une mine d’or à ciel ouvert. Je termine en précisant que le travail de traduction de Jean-Pierre Carasso, dans l’édition de poche que j’ai lu, est remarquable. Sa façon de franciser les mots hérités de l’anglais comme « bowling » ou « parking », le langage de Jones (Oua-ho !), les raccourcis comme « Chuis » pour « Je suis » sont une façon magique de rendre presque palpable en français ce langage de Louisiane si particulier. En résumé, « La Conjuration des Imbéciles » est un monument de la littérature américaine dont il serait dommage de vous priver plus longtemps. C’est un livre à lire, à offrir, à conseiller, à conserver et à relire : c’est le propre des très grands romans.
Ce livre est ennuyeux, sans intérêt, les personnages lourds. On n'entre pas dans ce récit qui n'en finit de chercher un déroulement , un corps, sans doute comme le héros. Perte de temps. Sans style.
Les aventures extraordinaires d'Ignatius, un héros fou et attachant, fils de Gargantua et don Quichotte !
Un chef d'œuvre !! Laissez tomber immédiatement ce que vous êtes en train de lire et précipitez-vous sur La Conjuration des Imbéciles. Un génie fou !
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