"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il habite la Nouvelle-Orléans. Il a 30 ans. Il vit encore chez sa mère. Il est hypochondriaque, plutôt obèse et a des choix vestimentaires assez discutables. Son nom : Ignatius Reilly. Il joue du luth et de la trompette, remplit des cahiers d’écolier d’élucubrations qu’il présente comme un manifeste contre le monde moderne et a le don d’attirer sur sa tête quantité de problèmes en raison d’une attitude bizarre, souvent arrogante voire agressive. Sa brave femme de mère, lassée de ses frasques et de sa paresse, le pousse à aller chercher du travail. Ignatius est d’abord embauché comme simple employé de bureau dans une petite boite de confection de pantalons en train de péricliter doucement. Il se fait vite remarquer en organisant à sa manière une mutinerie assez ridicule avec les ouvriers noirs de l’atelier. Immédiatement viré avec pertes et fracas, il retrouve du boulot comme vendeur ambulant de hot-dogs où il ne réussit guère mieux…
« La conjuration des imbéciles » est un roman qui se veut humoristique, picaresque et distrayant. Beaucoup de situations sont cocasses et amusantes, mais le trait est plutôt outré et les personnages caricaturaux. Cette histoire improbable relève de la farce, de la satire, de sarcasme, de l’ironie grinçante et sans grande finesse. On est assez loin de l’humour anglo-saxon des Lodge, Sharpe ou Wodehouse. Ignatius est plus odieux qu’attachant et les personnages secondaires ne valent guère mieux. La mère est une ivrogne qui ne pense qu’à son intérêt. Levy, propriétaire de l’usine de pantalons, n’est qu’un égoïste incapable, Miss Trixie et Gonzalès deux abrutis sans consistance, le balayeur Jone, un noir aigri et râleur, Mancuso, un flic crétin et Myrna Minkoff, une étudiante hippy, féministe radicale et pionnière de la révolution sexuelle. Tous plus bêtes, sales et méchants les uns que les autres. Il faut dire que ce roman, rejeté par les éditeurs et cause du suicide de son auteur, fut écrit vers 1968, époque d’effervescence révolutionnaire s’il en fut. À l'époque, tout pouvait être sujet à remise en question. Et sous la plume de Toole, tout est passé à la moulinette, mœurs, politique (Ah ! Les communisses…), religion, sexualité, racisme, ségrégation et consommation. Agréable à lire (beaucoup de dialogues en langue « verte »), mais sans plus. Commence déjà à dater un peu.
Ignatius Reilly est une sorte de boulet qui vit aux crochets de sa mère à 30 ans passés. Il est pédant, hypocrite, puritain, raciste, méprisant, arrogant, misogyne, égocentrique, malfaisant, homophobe, couard, paresseux, menteur, roublard, antipathique, aigri, imbus de lui-même, retors, opportuniste, et a des avis sur tout. Pour couronner le tout, il rote constamment. le parfait connard en somme. Mais, très érudit !
Je n'ai cessé de me demander pourquoi il était aussi infect avec tout le monde, y compris avec sa mère… il n'est rien, ne fait rien, ne sert à rien, mais il est toujours méprisant envers tout le monde, persuadé d'être un génie méconnu.
Un jour, contraint et forcé par sa mère, il trouve un travail. Et là… au secours !
Ça a été très étrange comme lecture car au départ je me suis demandé où on allait à observer cet adipeux trentenaire larvaire et sa mère beaucoup trop dévouée, dans des situations et des dialogues absurdes. Il y a aussi tout un tas de personnages qui gravitent dans cet univers loufoque et l'auteur appuie sur leurs petites mesquineries pour les ridiculiser.
Je n'ai pas compris l'intérêt des fautes comme par exemple clounes pour clowns ou encore dgine et même coquetèles Molotov. Pour certaines fautes on comprend le but qui est purement phonétique, mais j'ai été totalement hermétique à cette singularité quand ça ne change rien d'un point de vue auditif.
C'est parait-il un roman très drôle. Il ne m'a pas du tout amusée. Je l'ai même trouvé déprimant, avec l'infect Ignatius, le diptère infernal Mme Levy et l'antédiluvienne et pitoyable Miss Trixie. Néanmoins c'est une histoire qui vous attrape et qu'on ne peut pas lâcher alors qu'il n'y a absolument aucune intrigue et que le personnage principal est totalement répugnant, a tous les niveaux. C'est vraiment déroutant…
Ce premier roman écrit par l’auteur à l’age de 16 ans est la preuve d’une maturité précoce évidente qui devait être confirmée une dizaine d’années plus tard par la monumentale « conjuration des imbéciles » boudée par les éditeurs et enfin réhabilitée par le prix pulitzer en 1981.David, enfant d’une famille modeste qui peine à joindre les deux bouts dans un petite ville de province est surtout pris en charge par la tante Mae, personnage haut en couleur qui vient chez vivre chez lui. L’emprise de la religion, et son interventionnisme sur la vie des habitants est le fil conducteur d’une narration qui voit les hommes partir en Europe pour la deuxième guerre mondiale et y mourir pour certains, dont le père de David qui meurt en Italie. Cette chronique sociale vue par un regard d’enfant est d’une grande sensibilité et d’un réalisme saisissant.
Un livre énorme, à tout point de vue, dont je suis sortie éreintée, épuisée, lessivée tant le personnage central est à la fois agaçant et attachant, placide et dérangeant, tragique et comique, intelligent et obsessionnel, exceptionnellement hors normes. Ignatus de son prénom est un personnage qui ne peut laisser personne indifférent, qu'on l'aime ou qu'on le déteste , une figure littéraire unique.
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