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Les années 1940. Un jeune garçon, David, grandit dans une petite ville du Sud, dans une maison délabrée juchée sur une colline. Chaque nuit il voit au loin l'immense bible éclairée de néon qui surplombe l'église, symbole de la ferveur religieuse des habitants, qui méprisent sa famille. David trouve refuge auprès de sa tante, la douce et ronde Mae. Mais bientôt celle-ci part pour Nashville, et le pasteur décide de placer la mère de David à l'asile... John Kennedy Toole - l'auteur de La Conjuration des imbéciles, chef-d'oeuvre qui lui a valu en 1981, à titre posthume, le prix Pulitzer - a écrit La Bible de néon à l'âge de seize ans. Ce premier roman qui languit dans un tiroir jusqu'au succès phénoménal de La Conjuration révèle une tout autre facette de son talent. " Rien de plus authentique, écrit le New York Times, que ce testament d'un écrivain qui avait du génie, et dont l'oeuvre est à classer aux côtés de celles de Flannery O'Connor et de Carson McCullers."
Ce premier roman écrit par l’auteur à l’age de 16 ans est la preuve d’une maturité précoce évidente qui devait être confirmée une dizaine d’années plus tard par la monumentale « conjuration des imbéciles » boudée par les éditeurs et enfin réhabilitée par le prix pulitzer en 1981.David, enfant d’une famille modeste qui peine à joindre les deux bouts dans un petite ville de province est surtout pris en charge par la tante Mae, personnage haut en couleur qui vient chez vivre chez lui. L’emprise de la religion, et son interventionnisme sur la vie des habitants est le fil conducteur d’une narration qui voit les hommes partir en Europe pour la deuxième guerre mondiale et y mourir pour certains, dont le père de David qui meurt en Italie. Cette chronique sociale vue par un regard d’enfant est d’une grande sensibilité et d’un réalisme saisissant.
David est enfant unique, dans les années 40, dans une toute petite bourgade du Sud profond, une petite bourgade où tout le monde connaît tout le monde, et où le Pasteur exerce le pouvoir sur les corps et les âmes d’une main de fer. Ses parents sont très pauvres, il vit avec eux et sa tante Mae, sur une colline, dans une maison quasi délabrée. De sa véranda il voit une enseigne, un néon en forme de Bible, symbole lumineux d’une religion qui écrase au lieu d’élever.
Dans le sud profond des États-Unis, dans les années 40, la religion fait la loi. Tout puissant, prompt à juger, à sanctionner, à ostraciser, le pasteur fait régner la loi de Dieu dans toute sa rigueur, et sans beaucoup de charité chrétienne. C’est dans ce contexte que John Kennedy Toole va ancrer son premier roman. Il a 16 ans quand il écrit « La Bible de Néon », il écrira ensuite « La conjuration des imbéciles » (que j’ai adoré) puis se donnera la mort à 30 ans. Trop hypersensible, trop à fleur de peau, John Kennedy Toole a sûrement mis beaucoup de lui dans son personnage de David. Longtemps, on croit qu’il n’y a pas d’intrigue à proprement parler dans « La Bible de Néon », que c’est une juste la chronique d’une enfance pauvre et malheureuse. Ce n’est qu’à la fin, dans les deux derniers chapitres, qu’on comprend où l’auteur à finalement voulu nous emmener. Une fin inattendue, brutale et très noire, assez anxiogène aussi mais paradoxalement, qui délivre le roman, qui le déverrouille pour l’emmener tardivement vers autre chose qu’une chronique d’enfance. Alors évidemment, il se peut que certains lecteurs n’y trouvent pas leur compte, trop misérabiliste, trop lent, trop linéaire. Mais il faut se rappeler que c’est un roman écrit à l’âge de 16 ans par un adolescent sans grande expérience de la vie et sans autre horizon que l’endroit où il est né. Le pauvre petit David grandit seul, a bien du mal à se faire des amis, a bien du mal à se faire respecter de son institutrice, son père part à la guerre, sa mère perd la raison, et lorsqu’il tombe amoureux, à l’âge de 16 ans, cela tourne mal. Lire son histoire, racontée à la première personne, peut s’avérer un tout petit peu plombant, là où au contraire «La conjuration des imbéciles » était jubilatoire. Mais le style est agréable, il y a même quelques petites pointes d’humour, sans doute trop discrètes, ça aurait permis de dédramatiser un roman assez dur. Malgré tout je suis contente d’avoir pris le temps de lire ce roman dont la préface explique longuement que c’est un roman miraculé, dont la publication extravagante pourrait elle aussi, faire l’objet d’un roman !
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