Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l'alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu'un accident vient bouleverser la vie qu'ils s'étaient inventée, Isor s'enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle.
La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Alice Renard impose une voix d'une incroyable maturité ; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit.
Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
Isor n’est pas une fillette comme les autres. Elle ne parle pas, communique très peu et très mal, reste immobile des heures durant, devant des chaines de télévision (étrangères) ou pique d’incompréhensibles et spectaculaires colères. Pourtant, Isor n’est plus vraiment une enfant : elle a treize ans …
Au cours de la première partie, les parents (Maude et Camillio) – elle pompier et lui laveur de vitres de buildings parisiens – vont, tour à tour, nous faire part de leur chagrin, de leurs regrets, de leur colère, de leur honte, de leur épuisement … Et surtout, d’un inconditionnel amour pour cette adolescente, emmurée dans une sorte « d’autisme » …
Dans la seconde partie, notre petite héroïne va faire la connaissance du voisin, Lucien, un retraité septuagénaire solitaire, pas du tout habitué aux enfants. Une demande de garde (urgente) des parents d’Isor qui doivent faire réparer la chaudière (sans la présence de leur imprévisible fille !) Dès lors, Isor va s’ouvrir tout doucement au monde qui l’entoure, grâce à la patience de Lucien. Les années filent et l’adolescente (à présent âgée de seize ans) va – à son tour – décider de délivrer le vieil homme de son passé douloureux …
Ce pur (et court : 159 pages) diamant brut, Alice Renard (née en 2002) l’a publié à l’âge de vingt et un ans. Ce qui laisse le lecteur pantois (et fort envieux !) tant le texte est abouti, le style impeccable et poétique, l’écriture sublimée ! Chaque sensation est explorée, chaque sentiment disséqué, chaque questionnement analysé … Et c’est tellement, mais tellement beau ! Sans le moindre pathos. On le dévore, ce petit roman choral, qui agit tel un baume. Un pansement cicatrisant sur une plaie inguérissable … Belle et grande maturité de la part d’une (très) jeune auteure particulièrement précoce. Un gros coup de coeur !
Comparaison n’est pas raison
Pour déclarer qu’un enfant est différent il faut le comparer mais comment et à quoi, tout le monde doit-il entrer dans les mêmes cases ?
Maude, Camillio et Isor forment une famille.
Mais Isor est une enfant qui ne se fond pas dans le paysage.
Les parents sont déconcertés et ne savent pas à quel saint se vouer tant les consultations faites ont des résultats déroutants et farfelus et les solutions proposées viennent de ceux qui n’ont jamais eu à affronter cette différence.
Alice Renard nous offre une réalité singulière sans mièvrerie ni pesanteur.
Père et mère s’interrogent et ne vivent pas cela de la même façon.
Le monde d’Isor est prégnant, les mots de l’auteur frappent juste et fort et nous touchent en plein cœur.
Jusqu’au jour où ils sont obligés de confier leur fille à leur voisin quasi octogénaire pour quelques heures.
Le cœur de Lucien s’ouvre spontanément sur un océan d’acceptation tendre.
« Est-ce qu’on peut débarquer comme ça du jour au lendemain dire « je m’installe » et défaire ses valises dans un cœur étranger ? »
Entre eux le lien est là, Isor la différente, Lucien le vieux invisibilisé ;
C’est Lucien qui lui montrera que la Colère et l’Envie sont le cœur et les poumons d’une vie qui doit tracer sa route de façon unique.
Un premier roman bouleversant, une plume atypique où la poésie à la part belle, un rythme virtuose pour déciller notre regard.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/09/29/la-colere-et-lenvie/
Un premier roman très remarqué à sa sortie, sorte d’OVNI littéraire qui a séduit la majorité.
C’est l’histoire d’Isor, une enfant pas comme les autres, très différente, attardée ou brillante peu importe, elle n’entre pas dans les cases et ses parents sont très démunis.
Dans la première partie, nous découvrons Isor sous la plume de ses parents, le père et la mère tout à tour étonnés et désemparés. La mère fait preuve de compréhension pour sa fille, le père a des mots très durs face à ses colères inexpliquées, à son manque de communication (Isor ne parle pas). Même des « éminents » médecins échouent. Isor ne s’épanouit qu’en visionnant des émissions japonaises, semblant comprendre cette autre langue.
« Maintenant, ce sera nous – rien que nous trois. » décide un jour la mère, et ainsi se construit cette famille en huis-clos.
Nait alors une amitié fusionnelle et inimaginable. Isor va peu à peu se révéler. Lucien de son côté va sortir de sa solitude et de son mutisme. De très jolis passages sur cette amitié hors norme et poétique. Isor va alors prendre son envol.
La troisième partie m’a moins convaincue, moins probable (ce n’est que mon ressenti), un langage écrit surjoué et soudain auquel je n’ai pas adhéré. Je ne me suis pas laissé embarquer par la fin de ce conte moderne.
Une lecture en demi-teinte qui ne m’a pas conquise.
Il n’en demeure pas moins qu’Alice RENARD est surprenante et qu’incontestablement un nouveau talent est né. A suivre !
Livre émouvant, sensible, où toutes les voix des personnages (quatre principaux) sont à la fois singulières et complémentaires pour comprendre le mystère Isor, l'héroïne principale, une enfant à part, hors des normes, terriblement attachante. Une grande maîtrise dans l'écriture et la construction de ce roman qui laissent pantois quand on apprend qu'il s'agit d'un premier roman. Une belle rencontre.
Isor n’a jamais été une enfant comme les autres. Mutique, ne semblant s’intéresser au monde que de manière purement sensorielle, régulièrement en proie à de sauvages et dévastatrices crises de violence mais ne cochant les cases d’aucun diagnostic médical, elle n’a jamais été scolarisée et vit recluse auprès de ses parents désemparés, dans un appartement qu’il leur a fallu quasiment capitonner et que leur entourage a fui depuis longtemps. Un praticien a avancé l’idée que, loin d’être idiote et infirme, elle pourrait, si elle voulait. Elle pourrait, mais elle ne veut pas…
Alors, leur vie avance, chaotique et infernale, comme nous la laisse percevoir, dans la première partie du récit, la solitaire alternance des apartés du père et de la mère. Entre la rage et la révolte chez l’un, l’amour qui étouffe de la frustration de ne pas comprendre chez l’autre, c’est par le regard d’autrui et par le constat désespéré de tout ce qu’elle n’est pas et qui la rend si insupportablement insaisissable et étrangère, en un mot inadaptée, qu’à treize ans, se dessine en creux une Isor toute d’« anormalité ». Jusqu’au jour où un incident oblige les parents à solliciter l’aide de leur voisin, un septuagénaire depuis longtemps résigné à la tristesse de sa solitude. A travers sa voix à lui, stupéfaite et bientôt comblée qu’un être puisse, contre toute attente, dégeler son coeur perclus de manque et de chagrin, émerge peu à peu de sa gangue d’opacité une Isor insoupçonnée. Qu’a donc décelé l’adolescente si instinctive, qui, chez ce vieil homme mis au rebut du monde, lui a soudain donné envie d’abattre les murs qui l’enserraient dans son inextricable intériorité ? Ne manquera plus à sa métamorphose que le dernier déclic, celui du grand âge et de la maladie de son ami, pour que la jeune fille brise définitivement ses entraves et trouve la motivation de vivre, enfin, ailleurs qu’en elle-même.
Diagnostiquée surdouée à l’âge de six ans, Alice Renard déclare dans une interview avoir mis beaucoup d’elle-même dans son personnage d’Isor. « C’est comme une version de moi, poussée à l'extrême, qui m'a permis de faire une catharsis. » En tous les cas, si exagération il y a, l’on n’y verra nullement l’une de ces narrations doucereusement miraculeuses, si irritantes au regard de l’immense majorité des handicaps « ordinaires » oubliés dans leur néant. Alice Renard écrit du plus profond d’elle-même et son récit a les justes accents de l’honnêteté et de la sincérité. Une justesse sans faille accompagne sa restitution des regards sur cette enfant différente que les médecins ne savent classer ni ses parents réconcilier avec une existence « vivable ». Isor ne répond à aucune attente, ne se plie à aucune règle et, au risque de passer pour déficiente, semble décidée à ne jamais intégrer un monde trop en décalage avec son univers intérieur. Son absence irradie pourtant la présence, et toute sa façon d’être, entière, libre, animale, débordant d’émotions non contenues toujours prêtes à exploser aux points de friction avec le monde extérieur, peut apparaître, soit totalement incompréhensible et ingérable, soit d’une incomparable intensité, brutale, sans concession, mais toujours on ne peut plus authentique. « Isor peut être très différente d’un jour à l’autre, mais elle reste toujours elle-même, sincère, incapable de tricher. Elle ne peut pas se contenir à une seule personne, à une seule apparence. Elle est plusieurs, elle est trop vaste. C’est sa manière à elle de saisir le monde du mieux qu’elle peut. »
Premier roman très maîtrisé d’une toute jeune auteur de vingt-et-un ans que sa propre expérience a menée à s’intéresser de près à la neurodiversité et à l’hypersensibilité, L’envie et la colère n’est que justesse et poésie dans sa manière d’évoquer la difficulté à être au monde de ceux que leurs particularités neurologiques font dévier des normes sociétales. Un livre bouleversant, prix Méduse 2023.
Un premier roman où on pense comprendre mais l'autrice nous bluffe par la maitrise de son texte et des personnages qui ne sont pas ceux qu'on pensait initialement.
Isor, jeune fille qui souffre probablement d'un syndrome autistique, se révèle une jeune femme qui est capable de s'émanciper et de réaliser de grandes choses. Ses parents que l'on pense abattus par les faits font au contraire preuve d'un grand courage pour faire face à la situation et laisser à leur fille une (bien trop grande) liberté même si on peut y voir une sorte de métaphore du lâcher prise. Enfin, la relation avec le voisin Lucien va permettre l'émancipation de tous même si elle cristallise au départ des non-dits et de la jalousie de la part de la mère.
Ce roman est une ode à la différence et à l'acception des faits.
Ce premier roman est vraiment unique !
Ayant entendu beaucoup de bien à son sujet, j'avais hâte de le découvrir.
L'histoire est surprenante, marquée notamment par sa construction. Pendant les trois quarts du livre, l'autrice alterne entre les voix des parents d'Isor, puis dans la dernière partie, la jeune fille s'exprime à travers des lettres.
À travers ce récit, le lecteur plonge dans le monde muet et colérique d'Isor, découvrant le quotidien difficile de cette famille hors norme.
La rencontre d'Isor avec son voisin solitaire, un vieil homme, va changer irréversiblement le cours des choses.
C'est le début d'une magnifique amitié. Une relation touchante, hors du commun et fusionnelle.
Alice Renard présente une écriture déroutante, poétique et très originale.
Une lecture dénuée de lourdeur. L'histoire émane d'une légèreté naturelle et d'une insouciance propres aux enfants.
Ce livre, un véritable "ovni", explore la différence et la singularité des êtres humains, en en faisant une lecture vraiment captivante. C'est une agréable découverte, et il est certain qu'il faut suivre les écrits de cette très jeune romancière.
Prochainement, je vais l'écouter en livre audio. Je suis persuadée que cela apportera une dimension particulièrement touchante à cette histoire. J'ai vraiment hâte !
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
Voici une lecture qui me laisse un peu perplexe et mitigée. Je n'arrive pas à définir si j'ai aimé ou non.
D'un côté, j'ai détesté (ou j'ai aimé detester, je ne sais plus..
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