"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un soir de vie un peu triste, Angèle, la cinquantaine célibataire, décide de prendre le large. Elle embarque sur le trois-mâts du Père Jaouen. Dans son sac à dos, dissimulé sous ses vêtements, un secret.
Commence alors la traversée, celle de l'Atlantique, mais bien plus. Car pour Angèle, c'est le temps de la rencontre avec Manuela, avec Louise, avec Gino qui hurle les bras dressés vers le ciel, qui sont tous venus abandonner ou retrouver un peu de soi.
A la manière d'une odyssée, le roman rend hommage à tous ceux qui osent, un jour, recouvrir d'or leurs blessures, les partager, et se sentir ainsi plus riches, à la manière de l'art du Kintsugi.
Le Kintsugi est une technique ancestrale japonaise qui consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures, au lieu de les masquer.
Le dernier roman d’Isabel Gutierrez "Kintsugi" a pour moi le parfum de l’amitié. Il m’a été offert en avril accompagné d’une carte de vœux écrite en janvier qui disait ceci "J’ajoute à ces vœux cette petite merveille qui parle de rencontres, de confidences, de ce qui nous lie et nous rapproche et qui me fait penser à toi, à nous." Alors…
Alors, j’ai aussitôt embarqué sur le bateau du Père Jaouen en compagnie d’Angèle, célibataire de cinquante ans et solitaire, Louise et ses écorchures, Gino qui "se mettait à hurler, le visage tourné et les bras tendus vers le ciel", Manuela, Lucas sur le point de se retirer du monde et "…d’entrer en silence et en solitude dans [sa] cellule", Maud qui "sent la nausée remonter" et les autres. Moi, la Bretonne je fus naturellement ravie de me retrouver là pour une traversée de l’Atlantique. Et l'émotion fut grande de les voir tous se dévoiler, de comprendre leur besoin de se trouver, se retrouver, se panser, se rapiécer après avoir vécu des chagrins, des peurs, des blessures. Car tous ces personnages, pourraient être vous, pourraient être moi.
A l’instar de cet art japonais qui consiste à restaurer des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d'or, chaque personnage va ainsi se réparer sans pour autant oublier, sans pour autant renoncer à ce qu’ils ont été, sans pour autant chercher à cacher leurs éraflures. Et c’est à l’aide d’une écriture délicate, précise, poétique et même musicale que l’auteure explore l’âme de ces hommes et ces femmes, leur remontée à la surface, la renaissance de leur désir.
Véritable Odyssée comme le stipule la quatrième de couverture, ce roman se lit lentement, se savoure, se déguste. Et puis il se relit encore plus lentement pour laisser les mots fondre, les apprécier et s’en délecter.
Une petite merveille m’avait-on dit…je ne peux que plussoyer.
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