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Le kaddish est l'une des prières de deuil que les juifs récitent plusieurs fois par jour. Il a pour objet, non pas la mort, mais le futur et la sanctification du nom divin. Il n'existe pas de kaddish pour l'amour - alors une femme l'écrit pour l'homme dont elle est séparée. Dans Kaddish pour un amour, celle qui aime cherche l'aimé dans l'absolu de sa présence. La langue est ciselée, épurée, témoin de la fragilité du sentiment amoureux. Ce splendide recueil, habité par un souffle mystique, renoue avec une tradition poétique hébraïque trois fois millénaire et offre une prière universelle pour le retour de l'être aimé.
L’amour, est une thématique assez constante, surtout lorsqu’il est perdu,
chez les poètes débutants, impétrants connus ou pas, et enfin reconnus.
Mais rare est le deuil de l’amour comme Karine Tuil parvient à le restituer
dans ses poèmes, parés de culture hébraïque, qui prennent un souffle particulier.
Elle nous fait partager un kaléidoscope de sentiments bouleversant le temps,
regardant ses multiplicités au-delà des miroirs recouverts de tissus blancs.
Empreints d’une mystique particulière, ils appellent un encore possible futur.
Il faut lire, écouter, déclamer ces chants qui portent les facettes d’un Ahava pur.
Ahava signifie « Amour » en hébreu
Habituée et sensible à la plume légère et puissante à la fois de Karine Tuil, c'est avec ravissement que je me suis plongée dans ce recueil poétique mystique. Toutes les émotions passent à travers ces lignes : douleur, chagrin, colère, incompréhension, mais aussi espoir, attente, souvenir, et surtout Amour, présent, passé ou à venir. La mort d'un amour célébrée sous forme de prière, ce Kaddish d'ordinaire réservé aux défunts, Karine Tuil a su le sublimer et se mettre à nu au fil des pages. Puisse-t-elle avoir trouvé du réconfort dans cet exercice inhabituel, je salue la beauté du calligramme qui clôture ce recueil. Bravo !
Karine Tuil s’est complètement renouvelée en proposant pour cette rentrée littéraire un recueil de poésies dont le titre Kaddich pour un amour interroge. En effet, apposée la prière juive pour les morts avec la célébration de l’amour n’est pas habituelle.
Karine Tuil en reprenant les formes de cette pratique liturgique espère faire le deuil d’une relation qu’elle ne semble pas avoir choisi d’arrêter et qu’elle souhaite continuer, malgré tout.
A la manière du chant pour le mort qui accompagne les vivants, l’écrivaine accepte le départ de l’être aimé et essaye d’apprendre à vivre sans lui, tout en gardant le souvenir doux de cet amour.
Les chants mystiques censés célébrés Dieu inspirent ici les incantations pour l’être aimé que Karine Tuil situe à son côté en lui attribuant une majuscule. Néanmoins, ils s’inscrivent aussi complètement dans le rite du peuple de Jérusalem, en le citant et en l’invoquant.
En introduisant ses chapitres par une lettre hébraïque, Karine Tuil s’associe à un rite vieux de milliers d’années, mais à la glorification à la fois de l’être aimé et de l’objet de l’amour même.
Premier recueil de poésie de Karine Tuil, Kaddish pour un amour a la puissance de la simplicité de la langue. Elle affirme l’énergie de l’amour charnel, l’érotisme qu’Il contient et qui fera le revenir.
Il ne faut pas un code d’explications, pour apprécier les mots sensibles de Karine Tuil. Elle célèbre le territoire de l’amour et trouve une façon singulière de nous émouvoir encore.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/01/27/karine-tuil-kaddish/
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