"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Juliette Récamier - la plus belle femme de son temps aux dires de ses contemporains - a connu très jeune une renommée universelle. Célèbre dès l'époque du Directoire, elle devait jouer jusqu'à sa mort en 1849 un rôle social et culturel considérable. A une beauté exceptionnelle, elle alliait bonté, esprit, finesse et bienveillance, le sens de l'équilibre, une solide culture, du courage et une rare capacité de dévouement. Il convient d'ajouter un art de la séduction comme il n'en est pas d'autre exemple. D'une « coquetterie poussée jusqu'au génie », mais ne se donnant jamais, elle fut toute sa vie entourée de soupirants éperdus : Lucien Bonaparte, Benjamin Constant, Adrien et Mathieu de Montmorency, Jean-Jacques Ampère, pour ne citer que les plus connus, sans parler de Napoléon, à sa façon touché. Le seul auquel elle ne put résister fut Chateaubriand avec qui elle forma un couple de légende. Mais que sait-on de cette femme qui a toujours entretenu le mystère autour d'elle ?
Partant de la grande énigme initiale - Jacques Récamier, qu'on lui fit épouser à quinze ans, était-il son père et pourquoi lui imposa-t-on un mariage blanc ? -, Catherine Decours, loin de l'image lisse et hagiographique trop souvent donnée, trace le portrait nuancé d'un personnage complexe qui souffrit et fit souffrir.
Elle avait tout Juliette Récamier : La beauté, l’esprit, la culture, la générosité, l’art de la séduction, l’argent. Juliette fut la plus belle femme de son temps et même plus, car elle le fut avec cœur. Pendant cinquante ans, du Directoire à sa mort dans les premières années de la Monarchie de Juillet, elle a joué un rôle considérable dans une France si troublée. Elle reçut une excellente éducation : elle parlait anglais, italien, jouait du piano et de la harpe, chantait merveilleusement bien, dessinait, jouait la comédie.. Elle adorait danser. Sa mère lui avait aussi appris l’art de plaire – ce qui est différent de l’art de séduire ? NDA- et d’être belle et pour cela aussi, elle devait avoir des dons.
J’aime à revisiter une lecture après quelques semaines. J’y trouve alors, un autre charme, un plaisir suranné. Ce livre est une délicate fresque historique qui présente l’envers du décor de la Révolution, du premier Empire et de la Restauration. Nous y rencontrons Bonaparte et sa famille, Murat, Prosper de Barantes, Bernadotte, Napoléon, Talleyrand, Charles X.. Madame de Boigne, Madame Tallien, Madame de Chateaubriand, Madame de Genlis, la duchesse de Brogglie… Lamartine, Balzac, Saint-Beuve, Victor Hugo, Victor Cousin, Talma, Rachel.. Tout ceux qui font l’Histoire et l’histoire.
Elle fut un point d’ancrage qui permettait à tous de se côtoyer, qu’ils soient Royalistes, Bonapartistes, Jacobins, Républicains, Impérialistes. C’est un de ses pouvoirs de magicienne en relationnel, sorte de trait d’union entre les êtres.Je ne prenais aucun risque d’être déçue avec ce livre : il me fut recommandé par Eve Ruggieri. Je suis conquise. Catherine Decours m’a fait vivre avec Juliette, j’étais parfois Juliette. Dans sa belle demeure Chaussée d’Antin et son salon où résonnaient poèmes, opinions, musique, j’étais présente. A ses bals somptueux au château de Clichy, je dansais aussi en toilette égyptienne, spartiate ou romaine. A Coppet chez Madame de Staël, entourée de l’élite intellectuelle, j’ai vécu des semaines inoubliables. Des complots contre l’Empereur, j’étais au courant. Je fus aussi de tous les voyages en Italie ( Pas dans la diligence qui finit dans un ravin, tuant le cocher .. il y a des limites). Dans les escapades chez Chateaubriand à La Vallée-aux-Loups, sous le nez et à la barbe de Céleste de Chateaubriand (2), je la suivais. J’étais à ses côtés à l’Abbaye-aux-Bois avec « l’Enchanteur », j’ai écouté religieusement, Les mémoires d’Outre-Tombe lues par les esprits les plus brillants. Je vibrais avec Juliette aimée et aimante…
Le style de Madame Decours est très agréable, fluide, vif, imagé. J’ai beaucoup apprécié le ton, l’humour. Un très joli livre. Merci.
https://www.plkdenoetique.com/2014-07-juliette-recamier-de-catherine-descours/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !