Des idées de lecture pour ce début d'année !
«Mettant la dernière main à ce livre, je m'aperçois que je suis ce que l'on peut appeler un Juif-Arabe et un sioniste de gauche. Je découvre du même coup que notre témoignage, à nous Juifs nés dans les pays arabes, n'a pratiquement pas été entendu. Or ce témoignage est tout de même capital. Les masses musulmanes ont été parmi les plus pauvres de la terre : et les nôtres ? Qui a pu visiter l'un de nos ghettos sans effroi ? Les Arabes musulmans furent colonisés : et nous donc ! Qu 'avons-nous été durant des siècles, sinon dominés, humiliés, massacrés ? Et par qui, sinon par les Musulmans ? La vérité est que, pour la première fois depuis des siècles, solidairement avec les autres Juifs, nous osons parer aux coups, et cela s'appelle le sionisme.» On voit l'originalité du propos de Memmi, et la place évidente de ce livre dans l'ensemble de son oeuvre : après avoir réclamé justice pour les Arabes, lorsqu'ils étaient victimes des colonisateurs, l'auteur du Portrait du colonisé et de L'homme dominé demande justice pour les siens, qui furent, demeurent, et risquent d'être plus cruellement encore, les victimes des Arabes qui ne se résignent pas à voir échapper à leur emprise leurs anciens dominés. Contrairement à un préjugé trop répandu, l'État d'Israël n'est pas le seul fait des Juifs occidentaux, mais le résultat de la condition juive tout entière, y compris dans les pays à majorité arabo-musulmane. Cependant Memmi croit, malgré tout, à la vertu du dialogue, pour lequel il n'a jamais cessé de militer, surtout entre deux groupes humains si voisins, si pareillement battus par l'Histoire.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."