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Après la sidération du premier confinement, Paule Marie Duquesnoy entame son journal dans un coin de campagne corrézienne, celui qui l'a vue naître et ses aïeux aussi. Un an durant, non loin de son jardin où elle nomme avec soin pensées et rhododendrons, la sauvagerie stagnante du marais du Brezou lui sert d'exutoire. Magie ou maléfice de ses eaux troubles, il dilue les dates, confond l'actualité et les souvenirs. En promenade avec Paule Marie Duquesnoy, on ne se soucie que des saisons. On pouponne du regard de jeunes hérons, on contemple les lames vertes des iris, on s'étourdit du ballet des araignées d'eau, on fléchit dans la brise comme fanent les berces.
À travers une langue d'une poésie diffuse, les journées suspendent un fil humide entre la femme et l'enfant, entre les gracieuses libellules et les anneaux de Saturne, entre la Corrèze et la Corée. À chaque contemplation de la nature son échelle, profondément humaine : minuscule ou astronomique, vibrante ou statique.
Notre édition est illustrée par douze dessins naturalistes à l'aquarelle de Stéphanie Schouvey,qui prêtent leurs couleurs aux espèces du marais (oiseaux, fleurs, plantes et insectes).
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