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Le diable fait de nouveau irruption en littérature.
Si david lodge a revêtu l'habit infernal dans ce roman écrit en 1980, c'est pour poser quelques questions dérangeantes. car le diable, c'est l'esprit qui nie, celui sui doute, qui regarde nos actions à la loupe pour en voir les failles et les ridicules. avec son scalpel, son bistouri st son microscope, david lodge dissèque, avec un plaisir certain, le grand corps de l'eglise des années 50 et 60. pour ce faire, il observe de près, de très près même, un petit groupe d'étudiants catholiques anglais et les chemins qu'ils suivent.
Par quel miracle parvient-il à s'introduire dans tant de lits et dans tant d'âmes, comment s'y prend-il pour reconstituer avec une telle force les moindres détails d'une époque et d'un milieu ?
À Londres à la fin des années 50, un groupe de jeunes étudiants tente de vivre sa foi en respectant les préceptes de l’Eglise Catholique. Des amours s’esquissent timidement voire douloureusement, Dorothy et Adrian, Tessa et Edward, Miriam et Michaël, Angela et Dennis alors que quelques autres s'avèrent un peu déséquilibrés comme Violet ou sont tentés par les ordres, la prêtrise ou l’homosexualité. Les filles ne se donnent pas facilement. Les garçons sont maladroits et souvent frustrés. La norme est d’arriver vierge au mariage pour fonder de bonnes familles chrétiennes. Mais au fil des années et surtout avec le concile Vatican II et la révolution de mai 68, tout se délite et s’effiloche peu à peu. Les virginités se perdent, des enfants naissent, la peur de l’enfer disparaît, le culte évolue. Certains s’évadent, se trompent, se séparent, changent de cap. Et les prêtres ne sont pas les derniers à jeter aux orties soutanes et rigidités…
« Jeux de maux » est un roman social très proche du thème de la « Chute du British Museum », mais en moins drôle. David Lodge ne s’intéresse plus à un seul couple mais à toute une cohorte de gens, tous jeunes catholiques, tous inhibés par les contraintes imposées par l’Eglise de l’époque. Il décrit très intelligemment et très finement comment le carcan s’est peu à peu desserré et comment toute une société a basculé dans un libéralisme libertaire au niveau des mœurs et comment tout un monde ancien a disparu progressivement. Cette fois, David Lodge, apparemment très concerné par la problématique catholique, en voulant faire œuvre de sociologue, a un peu perdu de son humour si charmant et si british. On ne peut que le regretter.
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