Jean Fautrier, la pulsion du trait

• Date de parution : 25/09/2014
• Editeur : Lienart
• EAN : 9782359061222
• Série : (-)
• Support : Papier

• Nombre de pages : 104
• Collection : (-)
• Genre : Arts et spectacles
• Thème : Monographie / Histoire de l'art / Essais / Dictionnaires
• Prix littéraire(s) : (-)

Artiste précurseur et clairvoyant du XXe siècle, maître de l'art moderne, Jean Fautrier n'eut de cesse de surprendre et d'échapper à tout embrigadement. Sa soif d'innovations formelles fera dire à Francis Ponge dans les années 1950 qu'il est le « peintre le plus révolutionnaire du siècle depuis... Voir plus

Artiste précurseur et clairvoyant du XXe siècle, maître de l'art moderne, Jean Fautrier n'eut de cesse de surprendre et d'échapper à tout embrigadement. Sa soif d'innovations formelles fera dire à Francis Ponge dans les années 1950 qu'il est le « peintre le plus révolutionnaire du siècle depuis Picasso ». Fautrier fut le pionnier de l'Art informel, démarche esthétique d'après-guerre qui s'éloignait des figures de l'art traditionnel, bouleversait le processus créatif et consacrait le geste de l'artiste, en privilégiant le traitement brut de la matière.
Fautrier assigna très tôt aux arts graphiques le soin de transcrire ses recherches plastiques. Il ne cessa jamais de pratiquer le dessin et explora avec ardeur toutes les possibilités de la gravure. Le propos de l'ouvrage est donc, essentiellement au travers des oeuvres graphiques de la donation Fautrier conservée au musée du Domaine départemental de Sceaux, d'examiner ce trait, pulsionnel et jaillissant, qui se nourrit de la spontanéité du geste et d'une parfaite maîtrise technique.
Dessins à la plume, au fusain, au crayon, mais aussi temperas, gouaches, pastels, estampes, eaux-fortes... il cherche à explorer toutes les dimensions offertes par le papier : sa plasticité, sa force, sa souplesse, ses possibilités expressives, les respirations de sa matière même. Un trait qui montre aussi, parfois, une forte dimension érotique qui mêle volupté et brutalité tragique, comme c'est le cas à travers la collaboration menée avec Georges Bataille. Le nu féminin devient, par un trait véloce au centre de la feuille, le saisissement d'une figure indéterminée, dégagée de toutes contraintes formelles. Miracle de son art : la figure est mise en forme, survit et s'épanouit audelà de son apparente déliquescence.